Les souvenirs de Guy Evéquoz, médaillé d'argent à Munich en 1972
Direction Munich en 1972. L’épéiste Guy Evéquoz est qualifié pour la compétition par équipes. A tout juste 20 ans, il découvre les Jeux olympiques avec une belle sensation de liberté. "Ce qui était fantastique à l'époque pour nous, c'est qu'il y avait vraiment un esprit de groupe entre tous les sportifs et ça se répercutait à tous les niveaux. Les sportifs, ils avaient des places réservées dans tous les stades, pour tous les sports. C'était absolument extraordinaire", se souvient le Valaisan.
Mais les Jeux de Munich sont le théâtre d’un drame. Dans la nuit du 5 au 6 septembre, un commando palestinien parvient à pénétrer dans le village olympique et prend en otage 11 membres de l’équipe d’Israël. Le bilan est lourd : 17 morts. "Il faut s'imaginer qu'on n'avait pas la télé, on n'avait même pas la radio dans la chambre… C'est quand ils nous ont tous rassemblés dans le stade qu'on a eu une impression bizarre. Les informations n'ont pas du tout filtré. Je n'ai su que très longtemps après ce qui s'était passé", raconte Guy Evéquoz.
Les Jeux sont suspendus durant 24 heures. Les épéistes suisses décident de rester et de défendre leurs chances dans la compétition par équipes qui n'a pas encore débuté. Cette équipe, dont les membres et les coaches décident de qui va tirer, réussit l'exploit. "Par exemple, j'ai dit avant la Roumanie, 'je ne tire pas très bien contre les Roumains'. Je n'ai pas tiré contre les Roumains et on a gagné.", explique-t-il. "Contre la France en demi-finale, Lötscher dit 'je ne tire jamais bien contre les Français'. C'est moi qui ai tiré. Et puis, c'est moi qui ai fait le match, la victoire… Il y a des photos où on me jette en l'air. Là, on était content."
RTSsport
Témoignage recueilli par Gaëlle Cajeux pour Sport Matin (RTS La 1re)