Selon la chaîne allemande, ces données laissent soupçonner un dopage généralisé dans la première décennie du siècle: "46% des médailles distribuées en ski de fond aux Mondiaux et aux Jeux olympiques entre 2001 et 2017 ont été gagnées par des athlètes dont les valeurs sanguines ont présenté une ou plusieurs fois des anomalies".
ARD ne dispose pas de données après 2010, mais prend en compte les médaillés de la période 2010-2017 qui ont présenté des valeurs suspectes lors des années précédentes.
Marge d'erreur pratiquement nulle
"Selon des experts, la probabilité que ces données sanguines soient dues à autre chose qu'au dopage est de 1%", assène la chaîne publique, qui a révélé plusieurs affaires de dopage ces dernières années, et a enquêté cette fois avec le journal britannique Sunday Times, la télévision suédoise SVT et le magazine en ligne suisse Republik.
Au total, 290 fondeurs sont concernés, mais ARD se refuse à diffuser des noms, dans la mesure où ces données "anormales" ne constituent pas une preuve de dopage. Parmi les fondeurs qui n'ont pas été médaillés, la proportion d'anomalies dans les tests sanguins "est nettement inférieure", poursuit ARD, sans donner de chiffres.
La chaîne s'appuie notamment sur l'avis du médecin américain James Stray-Gundersen, qui a collaboré par le passé avec la FIS: "Il y a un nombre considérable de médaillés qui présentent des profils sanguins inhabituels ou très fortement inhabituels. Ceci indique un usage très répandu du dopage dans le ski de fond", dit cet expert.
La Russie au 1er rang... la Suisse 10e
L'étude révèle que la nation la plus touchée est la Russie, avec 51 fondeurs aux données sanguines anormales. Suivent l'Allemagne (20 athlètes), la France (18), l'Autriche (16), la Norvège (16), la Finlande (15), l'Italie (12), la Suède (12), les Etats-Unis (12), la Suisse (11) et le Canada (11).
afp/bond