Le pays qu’elle représente n’est pas forcément une référence lorsque l’on évoque le ski de fond. Mais Maria Ntanou n’est pas une "exotique" comme une autre puisqu’elle vit à Lausanne et s’entraîne sous la férule de Ski-romand.
"J’ai commencé ma préparation avec eux en 2015. Après les Jeux de 2010, j’ai mis ma carrière entre parenthèse pour me consacrer à mes études à l’EPFL. Quand j’ai repris, ils m’ont aidé à retrouver ma forme. Ce n’était pas facile car quand tu arrêtes, tu perds ta condition physique. Mais à leurs côtés, j’ai pu vite retrouver mon niveau".
En Grèce, les sports d’hiver ne sont pas très populaires
Pourtant, rien ne la prédestinait à un tel plan de carrière, elle qui est née à Naoussa dans l’archipel des Cyclades. Petite, c’est plus logiquement vers l’athlétisme qu’elle s’oriente avant qu'une rencontre ne scelle son destin. "En Grèce, les sports d’hiver ne sont pas très populaires", sourit-elle. "Mais j’ai grandi entre deux stations de ski dans une ville de 25'000 habitants. Je faisais de l’athlétisme et quand j’avais onze ans, les entraîneurs du ski club de ma ville ont fait le tour des écoles à la recherche de jeunes talents. C’est à ce moment-là qu’ils m’ont repérée et que j’ai commencé le ski de fond."
Le déclic est alors inévitable: "Je me sentais plus proche de la nature, c’est un sport plus aventureux, on va chaque fois dans une autre montagne, les conditions sont tout le temps différentes d’un lieu à l’autre. C’était pour moi un plus grand challenge. Ce sport me donne un sentiment de bien-être."
J’aimerais améliorer mon résultat de Vancouver
Et pour être du voyage en Corée du Sud, Maria Ntanou a dû se battre. "J’ai pris part à plus de 35 compétitions internationales, c’était très stressant. Je me suis qualifiée au dernier moment. Mes amis m’ont dit "Maria, tu as marqué un goal dans le temps additionnel ", se souvient-elle tout sourire.
Au pays du matin calme, la Lausannoise d’adoption sait qu’elle ne se battra pas pour les premières places, ni pour les places d’honneur. Mais qu’importe, pour elle, l’essentiel est ailleurs. "J’aimerais améliorer mon résultat de Vancouver (ndlr : 72e), ce qui constituerait le meilleur résultat pour une athlète grecque. En 2010, la neige était comme du sucre. Lors de mon 2e tour, je suis tombée deux fois dans un virage et mes lunettes se sont retrouvées en dessus de ma tête, je ne voyais plus rien" s’exclame-t-elle dans un éclat de rire. Jeudi, c'est dans des conditions idéales que la jeune femme prendra le départ avec un seul souhait: "me sentir portée par l'esprit olympique".
De PyeongChang, Floriane Galaud -@FlorianeGalaud
Maria Ntanou: "Le village olympique? Je ne veux plus en sortir!"
Le village olympique: Le village olympique est incroyable je ne veux pas en sortir (rires). On a tout ce dont on a besoin, des centres pour passer notre temps libre et jouer. On a la chance de pouvoir rencontrer d’autres athlètes comme des bobeurs, des lugeurs. Et on se demande parfois quel sport ces athlètes font selon leur corpulence (rires). Et l’ambiance est amicale, les Coréenns sont chaleureux, ils demandent des pin’s (rires). Tous les bénévoles sont bienveillants avec nous et font un travail important pour que cet événement puisse avoir lieu.
La cérémonie d’ouverture: C’était magnifique. Je ne peux pas exprimer avec des mots ce que j’ai ressenti. J’aime voir des athlètes d’autres sports. Toute la saison, on est entre nous. J’aime rencontrer d’autres athlètes cela me permet d’acquérir leur expérience. C’est un événement unificateur.