Le 15 février 1998, Patrik Lörtscher et ses camarades glanaient l’or en battant en finale le Canada. Vingt après, le Vaudois, qui officie comme consultant pour la RTS, n’a rien oublié de ce sacre. RTSsport a profité de cet anniversaire pour évoquer le passé mais aussi le présent.
RTSsport: Vingt ans après votre succès à Nagano, quels souvenirs vous reste-t-il de votre sacre?
PATRIK LOERTSCHER: Beaucoup de bons souvenirs, de bons moments. Je me souviens notamment du podium et du retour à Zurich avec autant de gens qui nous attendaient. C’était extraordinaire. Pour nous, c’était très spécial, on n’avait vraiment pas l’habitude d’avoir autant de médias. C’était d’autant plus fort qu’à Nagano, il avait neigé quasiment tout le temps donc l’attention s’est focalisée sur le curling. En Suisse, les gens ne connaissaient pas ce sport et se sont enthousiasmés pour cette discipline.
La préparation a évolué le jour où le curling est devenu un sport olympique
RTSsport: A l’époque, comment vous prépariez-vous pour un tel événement?
PATRIK LOERTSCHER: On s’est préparé comme des sportifs amateurs, on avait tous un job à 100%. On m’a donné quelques jours de congé mais le reste a été pris sur mes vacances. C’est assez différent d’avec aujourd’hui.
RTSsport: Justement, quels changements avez-vous constaté au fil des années?
PATRIK LOERTSCHER: Au niveau de la glace, c’est clair qu'elle est de qualité nettement meilleure. Peter de Cruz l’a d’ailleurs reconnu. Que les équipes jouent en Corée, en Norvège ou en Suisse, les glaces sont très similaires. A l’époque, on devait quand même s’habituer aux glaces, s’habituer à des pierres qui étaient quand même différentes. Il fallait les tester, certaines prenaient plus d’effets, d’autres moins. Tout ce travail existe encore aujourd’hui mais il a été quasiment réduit à zéro. De plus le matériel est meilleur. Les balais sont plus performants. Tous ces changements font une grosse différence.
RTSsport: Et qu’en est-il de la préparation physique?
PATRIK LOERTSCHER: On s'entraînait un tout petit peu l'été alors que l'équipe de Genève s'entraîne tout l'été. Aujourd’hui, les équipes ont des préparations d’athlètes d’élite. On faisait du fitness mais jamais au niveau de ce qu’ils font actuellement. La préparation physique a évolué le jour où le curling est devenu un sport olympique. On a vu plein de nations arriver avec des athlètes de très haut niveau physiquement, ce qui n’était pas le cas avant. Cela a obligé tout le monde à s'entraîner plus et à devenir plus professionnel.
De PyeongChang, Floriane Galaud -@FlorianeGalaud