Simona De Silvestro en plein rêve américain

La Suisse compte déjà deux pilotes de Formule 1, avec le Vaudois
Sébastien Buemi et le Franco-Genevois Romain Grosjean. Mais il y a
une fille qui croit aujourd'hui dur comme fer à la possibilité de
les rejoindre et qui semble avoir les moyens de cette ambition:
Simona De Silvestro (21 ans). Exilée aux Etats-Unis depuis quatre
ans, la Vaudoise y a fait son trou. Elle marche depuis sur les
traces de la célèbre Danica Patrick, puisqu'elle a été la première
femme à monter sur le podium du mythique tracé d'Indianapolis.
Mieux encore cette saison, elle est devenue la pilote à avoir
décroché le plus de victoires en Formule Atlantique. «Cela se
passe vraiment très bien depuis mon arrivée en 2006», se
réjouit la Suissesse.

Exploits à répétition

Si ce nom n'évoque pas grand chose pour le fan d'automobilisme
en Suisse, il ne s'agit ni plus ni moins que l'antichambre de la
catégorie ChampCar (qui a récemment fusionné avec l'IndyCar). A la
peine pour sa première saison (19e du championnat), la Suissesse a
fait parler sa vitesse par la suite et s'est adjugé la manche de
Long Beach en 2008, devenant ainsi la seconde femme à remporter une
épreuve de la catégorie, après la Britannique Katherine Legge en
2005.



C'est cette saison que la native de Thoune a définitivement
convaincu tout le monde. En 2009, elle compte en effet quatre
victoires, quatre pole positions et neuf podiums. Malgré ces
exploits à répétition, elle est passée à côté du classement
général. Cinquième des essais qualificatifs sur le tracé de Laguna
Seca pour la dernière épreuve de l'exercice, la Suissesse a été
proprement sortie par un adversaire. «C'est très dur d'être
devant tout au long du championnat et d'être ainsi éliminée par
quelqu'un qui n'a plus rien à jouer», analyse-t-elle.

287'500 dollars

Elle qui comptait au départ de
l'épreuve huit points d'avance sur son plus proche poursuivant a dû
s'incliner. Au final, Simona De Slivestro a été doublée par les
Américains John Edwards (18 ans) et Jonathan Summerton (21 ans).
«Malgré cela, la saison reste très positive. J'aurais aimé
finir sur une bonne note, mais je reste optimiste et je vais
continuer à travailler», souffle-t-elle.



Les 287'500 dollars de «prize-money» glanés pour cette troisième
place au classement général ne sont pas une consolation pour celle
qui court pour un sponsor luttant contre le nucléaire. «Cette
somme est partagée avec toute l'équipe. Ce qui me revient, nous
allons le mettre de côté, car nous en aurons besoin pour faire
quelque chose de bien la saison prochaine», indique la
pilote.

La F1 a changé

Mais ce rêve américain n'est pas une fin en soi pour la
citoyenne de Mont-sur-Rolle. Comme pour tout féru de compétition
automobile né sur le «Vieux Continent», c'est la Formule 1 qui est
le Graal absolu. «Pour le moment, je ne suis pas sûr que
revenir en Europe soit la solution, lance-t-elle. Le
ChampCar est aussi très intéressant, c'est la plus prestigieuse
compétition, ici, aux Etats-Unis. Rentrer et courir en GP2 sans
intéresser un team de F1 au préalable, ce serait jeter l'argent par
les fenêtres.»



Mais aujourd'hui, la Formule 1 a changé. Avec treize ou quatorze
équipes la saison prochaine, en lieu et place des dix écuries
actuelles, cela peut ouvrir bien des portes. De plus, pour
intéresser les sponsors, il convient d'innover. Le team USF1 l'a
bien compris et avait établi des contacts avec la sculpturale
Danica Patrick. L'Américaine s'est finalement révélée trop cher
pour la nouvelle structure... Simona, elle, ne dirait pas
non.



si/tai