La classe politique canadienne a lancé une offensive afin de
convaincre le grand patron de la F1 Bernie Ecclestone de revenir
sur sa décision de supprimer le Grand Prix de Montréal, course
trentenaire offrant à la métropole québécoise une visibilité sans
égal. À l'unisson, les autorités montréalaises, québécoises et
canadiennes ont martelé jeudi que le Grand Prix du Canada aura bel
et bien lieu au printemps 2009, malgré l'annonce de sa disparition
par la Fédération internationale de l'automobile (FIA).
Bernie Ecclestone a supprimé l'épreuve canadienne en raison d'un
différend commercial avec les organisateurs privés de l'évènement
qui lui devaient entre 8,7 et 17,4 millions de dollars américains,
a expliqué le maire de Montréal, Gérald Tremblay, confirmant ainsi
des informations de presse.
Le ministre canadien s'implique
"On est convenu de rencontrer (Bernie Ecclestone) pour
prendre connaissance de ses perspectives sur ce différend, mais
aussi de ses perspectives sur la tenue du Grand Prix dès l'été
prochain et sa pérennité", a déclaré jeudi le ministre
canadien du Commerce international, Michael Fortier. "On veut
savoir ce qui se passe parce que franchement le portrait n'est pas
très clair pour nous", a pour sa part déclaré le Premier
ministre du Québec, Jean Charest, dans un entretien avec l'AFP.
"Evénement ambassadeur"
L'abandon de la seule épreuve
nord-américaine de Formule 1 survient la semaine même du 30e
anniversaire de cette course. Le 8 octobre 1978, le coureur Gilles
Villeneuve, le père de Jacques, avait remporté le premier Grand
Prix du Canada devant ses supporters.
Le Grand Prix du Canada est la seule course du calendrier F1
entièrement organisée par une entreprise privée. Or celle-ci
peinait à répondre à la hausse des redevances exigées par la
société de M. Ecclestone, qui détient les droits commerciaux de ce
championnat automobile, et ce malgré la popularité de l'évènement
qui attire bon an mal plus de 200'000 spectateurs.
Evénement numéro 1 de Montréal
La Formule 1 "n'est plus viable pour une entreprise
privée", a regretté un responsable de l'état-major du Grand
Prix du Canada dont les retombées économiques annuelle sont
estimées à quelque 70 millions de dollars américains. "Le Grand
Prix était l'événement ambassadeur numéro un de Montréal dans le
monde", estime dans une étude la firme Influence
communication.
Un consortium pour sauver la course réunissant les autorités
municipales (Montréal), provinciales (Québec) et fédérales (Canada)
serait à l'étude, mais aucun montant n'a encore été avancé.
"Peu importe le modèle que l'on épousera, il faut que l'on
sache exactement quelles sont les projections financières", a
dit M. Fortier, ajoutant que Bernie Ecclestone s'était "montré
ravi de voir que les gouvernements s'impliquaient".
afp/bao
Le calendrier 2009
29 mars: Australie
5 avril: Malaisie
19 avril: Bahreïn
10 mai: Espagne
24 mai: Monaco
7 juin: Turquie
21 juin: Grande Bretagne
28 juin: France
12 juillet: Allemagne
26 juillet: Hongrie
23 août: Europe (Valence/Esp)
30 août: Belgique
13 septembre: Italie
27 septembre: Singapour
11 octobre: Japon
18 octobre: Chine
1er novembre: Brésil
15 novembre: Abou Dhabi.
Déception de plusieurs pilotes
Plusieurs pilotes ont affiché leur déception à la suite de la suppression du Grand Prix de Montréal, malgré la dégradation de la piste constatée au cours des dernières années. "Moi j'aimerais bien retourner au Canada, j'y ai gagné cette année et j'adore aller là-bas, mais ce n'est pas ma décision", a regretté le pilote Robert Kubica (BMW Sauber) au Mont-Fuji, au Japon, où se déroulera dimanche l'épreuve japonaise du championnat de F1
"J'adore la ville, c'est l'un des plus beaux Grands Prix où aller mais c'est vrai que le circuit se dégradait pas mal ces dernières années, a ajouté Jenson Button (Honda). "Je regretterai plus la ville que le circuit lui-même, mais c'est toujours triste quand un Grand Prix est supprimé du calendrier", a-t-il dit en référence à l'ambiance de fête qui règne dans la métropole québécoise lors de sa grand-messe annuelle de la course automobile.