Basée à Epagny en Gruyère, l'écurie Hope Racing aligne ce week-end aux 24 Heures du Mans un proto Oreca équipé d'un moteur à essence hybride à récupération d'énergie. Baptisé SwissHyTech, ce moteur dessine les contours de ce que pourrait être le futur de l'automobile, sur piste comme sur route.
"Pour moi, être éco-responsable c'est aller chercher des solutions durables qui permettront une avancée globale dans un domaine vital pour les générations futures", estimait Jean-Marie Brulhard, co-propriétaire de l'écurie, lors du lancement du projet. Son associé Benoît Morand ne dit pas autre chose aujourd'hui, alors que deux ans plus tard, premier rêve accompli, le bolide affiche ses couleurs blanches et vertes dans les stands comme sur la piste du circuit des 24 Heures.
"Nous avons un moteur normal, à essence, quatre cylindres turbo, et nous avons un système 100% hybride de récupérateur d'énergie au freinage"
, explique-t-il. "On récupère cette énergie dans une roue en carbone qui tourne jusqu'à 60'000 tours/minute, et qui restitue à l'accélération cette énergie qu'on a emmagasinée".
L'idée ressemble au KERS (système récupérateur d'énergie), utilisé en F1, mais à une différence cruciale près: "En F1, ils ont beaucoup de batteries. Or, nous avons fait le choix de zéro batterie car nous pensons que c'est plus écologique. Notre système est 100% recyclable", précise Benoît Morand.
Jan Lammers, vainqueur en 1988, sera au volant
Une nouvelle fois, les 24 Heurs du Mans sont le théâtre d'expérimentations technologiques qui devraient ensuite être utilisées dans les voitures de série. Ce système hybride n'échappe pas à la règle. "Ce système-là est applicable à la voiture de tout le monde et c'est le but. C'est déjà transposé, notamment chez Jaguar. Un autre grand constructeur mondial va produire très certainement des voitures de série avec ce système-là. D'ici 2-3 ans, cela va être extrêmement répandu", prophétise Benoît Morand.
Reste que les 24H sont une course et que la performance, elle aussi, doit être au rendez-vous. En 1998, Panoz était déjà venu au Mans avec un moteur hybride, mais avait échoué à se qualifier pour la course. Alors que mercredi soir, dès la première séance d'essais qualificatifs, le proto hybride fribourgeois a signé le 21e chrono, avec un châssis Oreca qui avait terminé 4e l'an dernier.
Sur la grille, Hope Racing partira samedi en 24e position. "Pour nous, terminer les 24H serait formidable", estime Jan Lammers, vainqueur au Mans en 1988, sur Jaguar. A 55 ans et 22 participations, le pilote néerlandais est le plus chevronné du plateau 2011, à défaut d'être le plus âgé. Ce week-end, il fera équipe avec le Suisse Steve Zacchia et le Danois Casper Elgaard.
"C'est chouette de faire partie d'un programme comme celui-là", sourit Jan Lammers. "Parce qu'il faut bien comprendre que cela dépasse le simple cadre de la course automobile. Dans le monde entier, il y a pas mal de réflexion sur les nouvelles formes d'énergie, sans huile ou batterie. J'aime cette philosophie".
agences/dbu
Un Suisse en pole position au Mans
Un Suisse partira samedi à 15h en pole position des 24 Heures du Mans. Le Schwytzois Marcel Fässler a signé le meilleur chrono des qualifications au volant de son Audi R18 TDI, avec ses coéquipiers français Benoît Tréluyer et allemand André Lotterer. Le trio a devancé de 61 millièmes une autre Audi, pilotée par le Français Romain Dumas ainsi que par les Allemands Timo Bernhard et Mike Rockenfeller.
Deuxième pilote helvétique sur la grille, le Seelandais Neel Jani pointe au 8e rang avec sa Lola-Toyota, lui qui est épaulé par Nicolas Prost (Fr) et Jeroen Bleekemolen (PB). Plus loin, l'écurie fribourgeoise Hope Racing a pris la 24e place, elle qui aligne pour la première fois aux 24 Heures du Mans un moteur à essence hybride à récupération d'énergie. Quant au Genevois Harold Primat, il s'est classé 25e avec son Aston-Martin.
Etablie au terme des trois séances de qualification disputées mercredi et jeudi soir sur le circuit de la Sarthe (13,629 km), cette grille de départ ne sera toutefois définitive que samedi matin après le warm-up.
24H du Mans, la grille de départ
1 Marcel Fässler/Andre Lotterer/Benoît Tréluyer (S/All/Fr), Audi R18 TDI. 3'25''738
2 Timo Bernhard/Romain Dumas/Mike Rockenfeller (All/Fr/All), Audi R18 TDI, à 0''061
3 Simon Pagenaud/Sébastien Bourdais/Pedro Lamy (Fr/Fr/Por), Peugeot 908, à 0''272
4 Stéphane Sarrazin/Frank Montagny/Nicolas Minassian (Fr/Fr/Fr), Peugeot 908, à 0''418
5 Tom Kristensen/Rinaldo Capello/Allan McNish (Dan/It/GB), Audi R18 TDI, à 0''427
6 Alexander Wurz/Anthony Davidson/Marc Gené (Aut/GB/Esp), Peugeot 908, à 0''634
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8 Neel Jani/Nicolas Prost/Jeroen Bleekemolen (S/Fr/PB), Lola 10/60, à 7''140
21 Marc Rostan/Ralph Meichtry/Michel Frey (Fr/S/S), Oreca 03-Judd-BMW
24 Jan Lammers/Steve Zacchia/Casper Elgaard (PB/S/Dan), Oreca-SwissHyTech
25 Andy Meyrick/Harold Primat/Adrian Fernandez (GB/S/MEX), Aston-Martin AMR-One