Le bruit du moteur et les pneus qui crissent, rien de mieux que quelques tours en kart pour retrouver le sel du sport motorisé. Au karting de Vuiteboeuf, Louis Delétraz est de retour sur la piste après trois mois de pause forcée en raison du coronavirus. Dans la tête du pilote de 23 ans, la Formule 1 demeure l’objectif ultime.
"Je ne peux pas trop attendre"
Dès la reprise du 5 juillet à Spielberg en Autriche, Delétraz jonglera entre son rôle de pilote de F2 avec Charouz Racing System/CZE et celui de pilote de réserve chez Haas en F1. Engagé en 2019 comme pilote de simulateur, il est monté en grade dans les rangs de l’équipe américaine en compagnie du Brésilien Pietro Fittipaldi. "Le pilote de réserve est là au cas où l’un des deux titulaires se blesse ou tombe malade. Il s’occupe également du développement de la voiture ", relève celui qui possède 5 podiums en Formule 2.
Dans un sport où l’argent reste le nerf de la guerre, le Genevois a obtenu cette place de réserviste avant tout grâce à la confiance de ses dirigeants. Il ne veut pas laisser passer sa chance. "Avec les changements de règlements et la volonté de réduire les coûts, il y aura peut-être de nouvelles opportunités à l’avenir. Mais je ne peux pas trop attendre. Mon but est d’être en F1 le plus vite possible, dès l’année prochaine".
Être aux avant-postes en Formule 2
Même si son travail est apprécié, Delétraz n’a aucune promesse de la part de l’équipe fondée par l’homme d’affaires Gene Haas. Des performances de premier plan cette saison en Formule 2 seront essentielles pour tenter de se démarquer. "Les résultats vont compter et il faut qu’il y ait aussi un contexte favorable. Je n’ai pas d'influence sur les pilotes qui partent ou qui restent", ajoute-t-il.
L’impact de la crise actuelle sur le monde du sport automobile sera un élément clé pour le futur de Louis Delétraz. Plusieurs formations de Formule 2 se retrouvent en difficulté financière et la Formule 1 n’est pas épargnée, à l’instar de l’emblématique écurie Williams qui est à la recherche d’un repreneur.
Sébastien Schorderet
L’endurance comme 2e option
Louis Delétraz a pour ambition de vivre de son sport. Si les portes de la F1 ne devaient pas s’ouvrir, une carrière en endurance pourrait alors être une possibilité. Il sera d’ailleurs normalement aligné avec l’équipe Rebellion aux 24 Heures du Mans (19-20 septembre) dans la catégorie principale des LMP1. "J’ai grandi avec la discipline de l’endurance où mon père (Jean-Denis Delétraz) a couru après son passage en Formule 1 (3 GP entre 1994 et 1995). Il s’agit d’une voie que je serai clairement prêt à prendre", précise-t-il.
23 Suisses en F1 depuis 1950
23 pilotes suisses ont disputé au moins un Grand Prix de Formule 1 depuis la création du championnat du monde en 1950. Clay Regazzoni et Jo Siffert sont les seuls à avoir remporté des courses avec respectivement 5 et 2 victoires.
Les pilotes suisses de la F1
Toni Branca/3 GP
Sébastien Buemi/55 GP
Andrea Chiesa/3 GP
Emmanuel de Graffenried/22 GP
Max de Terra/2 GP
Jean-Denis Delétraz/3 GP
Rudi Fischer/7 GP
Gregor Foitek/7 GP
Franco Forini/2 GP
Peter Hirt/5 GP
Loris Kessel/3 GP
Michael May/2 GP
Silvio Moser/12 GP
Xavier Perrot/1 GP
Clay Regazzoni/132 GP
Albert Scherrer/1 GP
Heinz Schiller/1 GP
Rudolf Schoeller/1 GP
Jo Siffert/96 GP
Marc Surer/81 GP
Ottorino Volonterio/3 GP
Jo Vonlanthen/1 GP
Heini Walter/1 GP
Le calendrier 2020
5 juillet: Autriche (Spielberg)
12 juillet: Autriche (Spielberg)
19 juillet: Hongrie (Budapest)
2 août: Grande-Bretagne (Silverstone)
9 août: Grande-Bretagne (Silverstone)
16 août: Espagne (Barcelone)
30 août: Belgique (Spa-Francorchamps)
6 septembre: Italie (Monza)
D'autres Grands Prix vont s'ajouter pour un total de 15 à 18 courses.