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Une révolution qui rime désormais avec économies

Massa, Hamilton et Raikkonen devraient à nouveau être devant en 2009.
Massa, Hamilton et Raikkonen devraient à nouveau être devant en 2009.
Qui succédera à Lewis Hamilton, champion du monde 2008 sur sa McLaren? Bien difficile de répondre, surtout que les ingénieurs ont dû redessiner chaque voiture depuis zéro. Analyse des forces.

Un novice suisse, des réformes radicales et pas mal de points
d'interrogation: ainsi se présente la Formule 1 à l'heure
d'inauguer la saison 2009 à l'occasion du Grand Prix d'Australie de
Melbourne. Le pilote désigné Champion du monde en fin de saison
sera en revanche toujours celui qui a marqué le plus de points,
contrairement aux desiderata de Bernie Ecclestone.



Les réformes entrées en vigueur cette année ne sont pas simplement
cosmétiques. La F1 est en train d'évoluer de fond en comble, la
crise financière étant passée par là. Ce lifting s'est effectué
selon le mot d'ordre: "faire plus et mieux, avec moins
d'argent"
. Pour des raisons de survie, la F1 a dû faire sa
révolution. Et ce n'est qu'un début.

Des dépenses coupées de 30%

Les dix équipes encore en lice ont dépensé près de 30% de moins
en 2008, en moyenne, par rapport à l'exercice 2007 et ainsi
économisé près d'un milliard et demi de francs (!). Mais le
Président de la FIA Max Mosley, le grand argentier de la F1 Bernie
Ecclestone et la FOTA (association des écuries) veulent faire mieux
dans les années à venir.



Deuxième évolution marquante par rapport à 2008: les courses
devraient être plus spectaculaires. Avec une aérodynamique
complètement revisitée (surtout visible concernant l'aileron
arrière, bien plus étroit), la tâche s'annonce compliquée pour les
pilotes. Le déficit d'appui créé par ces changements de réglement
sera compensé par le retour des pneus slicks. Ces gommes avaient
disparu voici 12 ans.

Puissance supplémentaire grâce au KERS

Pour éviter que les Grands Prix ne se jouent uniquement dans les
stands, les dirigeants de la F1 ont introduit cette année le fameux
système KERS. Certes coûteux, le "Kinetic Energy Recovery System"
(système de récupération de l'énergie cinétique) permettra aux
pilotes de bénéficier de puissance supplémentaire (82 chevaux)
pendant près de sept secondes par tour. Le poids de ce système (40
kg) bouleverse toutefois l'équilibre des automobiles et six équipes
ne semblent pas encore avoir trouvé la solution idéale. Ainsi,
Brawn GP, William, Toyota, Red Bull, Toro Rosso et Force India ne
devraient pas l'utiliser ce week-end à Melbourne.



Ce "paquet" de réformes a contraint toutes les équipes à
construire leurs bolides 2009 en partant d'une feuille blanche. La
vérité des dernières saisons risque ainsi d'être totalement
bouleversée cette année. Tour d'horizon des écuries en partant de
«B» comme BMW-Sauber à «W» comme Williams.



BMW-Sauber: comme à son habitude, l'écurie
germano-suisse devrait être immédiatement dans le groupe de tête.
Les monoplaces semblaient toutefois manquer encore un peu de
vitesse de pointe lors des ultimes essais privés. L'équipe de
Hinwil devrait être à la lutte pour le titre mondial en fin de
saison, notamment grâce à son prodige polonais Robert Kubica. Nick
Heidfeld tentera pour sa part de glaner son premier succès en
F1.



Brawn-Mercedes: sous la houlette de Ross Brawn,
qui passait pour être un vrai génie lors de son passage chez
Ferrari, l'ancienne écurie Honda a réussi des résultats incroyables
lors des sept seuls jours d'essais qu'elle a effectués. Sera-t-elle
la première écurie à s'imposer pour son premier GP depuis Walter
Wolf Racing, il y a 32 ans?



Ferrari: déjà rapide, la monoplace de la Scuderia
n'apparaît pas encore comme véritablement fiable. Seul le titre
intéressant les "Rouges", Felipe Massa et Kimi Raikkonen savent à
quoi s'en tenir. Le Finlandais est toujours un sacré point
d'interrogation, tant son caractère semble aux antipodes du
dévouement absolu d'un Michael Schumacher par exemple. Passé à un
point du titre en 2008, Felipe Massa est pour sa part mûr pour le
sacre suprême.



Force-India-Mercedes: il est certain que l'écurie
du milliardaire Vijay Mallya ne peut pas faire pire que la saison
dernière (dernière du plateau avec... zéro point au compteur).
L'écurie indienne a abandonné le moteur Ferrari pour faire
confiance à un bloc Mercedes. Le duo de pilotes Giancarlo
Fisichella/Adrian Sutil aura pour mission cette année de marquer
les premiers points de la structure en Championnat du monde.



McLaren-Mercedes: on dit toujours qu'il est bien
plus compliqué de conserver un titre que de glaner le premier. A
charge de Lewis Hamilton de faire mentir cet adage. Les tests de
début de saison ont donné des cauchemards aux chefs techniques
Martin Whitmarsh et Norbert Haug. Auront-ils trouvé des solutions à
Melbourne déjà? Heikki Kovalainen devrait quant à lui se contenter
de son éternel rôle de faire-valoir.



Red Bull-Renault: bien des spécialistes voient en
Sebastian Vettel la star de demain (d'aujourd'hui déjà?). Reste à
savoir si le transfert interne de Toro Rosso à "l'écurie-mère" Red
Bull sera bénéfique pour l'Allemand, l'ancienne équipe Minardi
ayant pris le dessus en 2008. Il aura en la personne de son
coéquipier Mark Webber (de retour après une fracture de la jambe)
un adversaire à sa hauteur et très expérimenté.



Renault: Fernando Alonso a sauvé le bilan 2008 de
l'écurie française en s'imposant à la surprise générale à Singapour
et au Japon. Paradoxalement, les principales préoccupations des
"Bleus" cette saison concerneront plutôt l'engagement de Renault en
F1 sur le long terme ainsi que l'éventuel départ d'Alonso chez
Ferrari. L'Espagnol s'est pour sa part montré optimiste après les
tests hivernaux.



Toro Rosso-Ferrari: 14 ans après le passage
éclair de Jean-Denis Delétraz, un Suisse va prendre part à une
course de Formule 1. Le seul novice de la catégorie aura fort à
faire pour marcher dans les traces de Sebastian Vettel, qui était
devenu l'année dernière en Italie le plus jeune vainqueur d'un GP à
l'âge de 21 ans, 2 mois et 12 jours. Le principal objectif du
Suisse consistera à faire mieux que son coéquipier, le citoyen de
Morges Sébastien Bourdais. Le peu d'essais réalisés par cette
équipe risque d'être un handicap en début d'exercice.



Toyota: les tests de pré-saison laissent enfin
espèrer aux Japonais un vrai retour sur investissement, eux qui
peuvent compter sur le plus gros budget de la catégorie. La firme
nippone compte bien fêter son premier succès cette année et avec
des pilotes tel que Jarno Trulli et Timo Glock, elle ne sera sans
doute pas loin du compte.



Williams-Toyota: la dernière équipe privée du
circuit est dans l'expectative. Perclue de dettes, l'écurie
britannique a perdu trois gros sponsors en raison de la crise
économique, tandis que la Royal Bank of Scotland ne prolongera pas
son engagement qui prend fin en 2010. Mais avec le talent d'un Nico
Rosberg, une surprise n'est pas à exclure.



si/dbu

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Le calendrier 2009

29 mars: Australie

5 avril: Malaisie

19 avril: Bahreïn

10 mai: Espagne

24 mai: Monaco

7 juin: Turquie

21 juin: Grande Bretagne

28 juin: France

12 juillet: Allemagne

26 juillet: Hongrie

23 août: Europe (Valence/Esp)

30 août: Belgique

13 septembre: Italie

27 septembre: Singapour

11 octobre: Japon

18 octobre: Chine

1er novembre: Brésil

15 novembre: Abou Dhabi.

La saison 2009 de F1 compte un Grand Prix de moins que l'année précédente. Les épreuves française (Magny-Cours) et canadienne (Montréal) ont en effet disparu du calendier, tandis qu'Abou Dabi fait son apparition. Le 1er novembre, une fois n'est pas coutume, ce ne sera pas au Brésil que se jouera le titre, mais aux Emirats arabes unis. Silverstone accueillera pour sa part son dernier GP. Au programme depuis 1950, la course britannique aura lieu dès 2010 à Donington.

Les derniers champions du monde

1998 Mika Hakkinen (Fin), McLaren-Mercedes, McLaren (constructeurs)

1999 Mika Hakkinen, McLaren-Mercedes, Ferrari

2000 Michael Schumacher, Ferrari, Ferrari

2001 Michael Schumacher, Ferrari, Ferrari

2002 Michael Schumacher, Ferrari, Ferrari

2003 Michael Schumacher, Ferrari, Ferrari

2004 Michael Schumacher, Ferrari, Ferrari

2005 Fernando Alonso (Esp), Renault, Renault

2006 Fernando Alonso, Renault, Renault

2007 Kimi Raikkonen (Fin), Ferrari, Ferrari

2008 Lewis Hamilton (GB), McLaren-Mercedes, Ferrari

On garde le système des points

La Fédération internationale (FIA) a annoncé qu'elle s'en tiendrait pour cette saison à l'habituel système de classement par points. Son Conseil mondial avait pourtant décidé la semaine dernière d'attribuer le titre de champion du monde au pilote comptant le plus de victoires. "Le titre de champion du monde des conducteurs sera attribué au pilote ayant obtenu le plus grand nombre de points", précise la FIA.

Face aux protestations de nombreux pilotes, elle avait dit vendredi que "si, pour une quelconque raison, les écuries de F1 (n'étaient) pas d'accord avec le nouveau système, sa mise en application (serait) différée à 2010."

David Coulthard en remplaçant

David Coulthard (37 ans), à la retraite depuis la fin de saison passée, pourrait effectuer son retour si les pilotes de l'écurie Red Bull n'étaient pas en mesure de disputer l'un des deux premiers Grands Prix de la saison. Un porte-parole de l'écurie a indiqué que l'Ecossais, présent à Melbourne comme consultant pour la BBC, était le pilote remplaçant officiel pour cette épreuve et pour le Grand Prix de Malaisie.

Le Néo-Zélandais Brendon Hartley, un pilote de 19 ans, devait tenir ce rôle mais n'a pas été en mesure d'obtenir la super-licence obligatoire. L'écurie a précisé que rien n'était confirmé pour la suite de la saison.