Les Red Bull-Renault ont réalisé un véritable récital sous la
pluie de Shanghaï. Vainqueur du deuxième Grand Prix de sa carrière
en Chine, Sebastian Vettel (All) a confirmé qu'il faudrait compter
avec lui cette saison. Son coéquipier Mark Webber (Aus) a complété
le triomphe d'une écurie qui a fêté ce week-end sa première
pole-position, son premier succès et le premier doublé de son
histoire.
Le leader du Championnat du monde, le Britannique Jenson Button
(Brawn GP), le seul hormis Vettel et Webber à avoir pointé le
museau de sa monoplace en tête du GP, est troisième, devant son
coéquipier le Brésilien Rubens Barrichello.
Sébastien Buemi (Toro Rosso) a quant à lui pris une belle huitième
place, lui offrant un nouveau point au Championnat.
Vettel était devenu le plus jeune pilote à remporter une course en
Italie la saison dernière - à 21 ans, 2 mois et 12 jours - dans des
conditions identiques. Celui que la presse allemande présente comme
le «futur Michael Schumacher» a fait preuve d'une maestria peu
commune sur cette piste détrempée, pour finalement s'imposer
presque tranquillement.
«C'était vraiment très compliqué avec tout cet aquaplaning...
Garder la voiture sur la piste était une forme d'exploit. Quelques
fois, c'est comme s'il y avait une rivière sur le bas-côté»,
s'est exclamé l'Allemand.
Mark Webber n'est pas en reste, lui qui est encore convalescent à
la suite d'une fracture de la jambe. L'Australien était tombé à
vélo cet hiver, lors d'une opération caritative en Tasmanie.
Buemi est à sa place
Sébastien Buemi a prouvé qu'il avait sa
place parmi les meilleurs. Qualifié en 10e position, le Suisse
s'est montré très habile dans ces conditions dantesques et a même
pointé au quatrième rang à dix tours du but avant de devoir
ravitailler.
A force d'abnégation, le Suisse est remonté dans le top 8. «Je
suis très content, l'équipe a bien bossé. J'ai 'scoré' deux fois en
trois courses, c'est bien, mais j'aurais pu faire un peu mieux
aujourd'hui», a-t-il dit.
Le Vaudois s'est toutefois fait une belle frayeur lorsqu'il a
failli emboutir la voiture de Vettel au 19e tour, sous le régime de
la voiture de sécurité. Buemi a alors perdu un morceau d'aileron
avant, mais a pu continuer sa course sans coup férir.
«Je n'ai pas vu la voiture de Vettel», a-t-il indiqué. «Je me
suis décalé sur la droite au dernier moment pour l'éviter, mais ça
n'a pas été suffisant. On m'a changé mon 'museau' et je suis
content que cela n'ait pas pesé sur son succès.»
La première référence pour un pilote est son propre coéquipier,
dit-on volontiers et en Chine, l'Aiglon a donné un véritable leçon
à Sébastien Bourdais. Sept dixièmes dans la vue sur un tour lors
des essais qualificatifs et une course quasiment vierge de toute
erreur en comparaison des deux tête-à-queue - dont un derrière la
voiture de sécurité... - du Français.
Pas de doute, Buemi a déjà pris le pas chez Toro Rosso. Simplement
bluffant après trois GP seulement de la part d'un «rookie» qui est
opposé à un quadruple champion de ChampCar.
La crise chez Ferrari et BMW-Sauber
Rien ne va plus parmi deux des écuries qui avaient égayé la
saison 2008. Les Ferrari ont en effet coulé à pic dans l'Empire du
Milieu, tandis que les BMW-Sauber sont apparues complètement
dépassées en terme de compétitivité.
Vice-champion du monde en titre, Felipe Massa a dû abandonner
après 36 tours en raison du manque de fiabilité de sa monoplace.
Quant à son coéquipier finlandais Kimi Räikkönen, sacré en 2007, il
s'est battu pendant toute l'épreuve avec son bolide pour échouer à
une triste dixième place. Pire, les deux pilotes de la Scuderia
étaient déjà sortis de la piste avant même que la voiture de
sécurité ne lâche les coureurs.
Le bilan de l'écurie d'Hinwil n'est guère plus reluisant. A la fin
d'un GP au cours duquel ils n'ont jamais eu voix au chapitre, Nick
Heidfeld (All) et Robert Kubica (Pol) ont dû se contenter des 12e
et 13e rangs finaux. «Il n'y a pas grand chose à dire», a
regretté Mario Theissen, le directeur sportif de la marque à
l'hélice. «Nous partions de loin et nos pilotes ont eu des
accidents... Le résultat c'est un zéro pointé. On ne peut rien
faire d'autre que de penser à la prochaine course au
Bahreïn.»
si/ag
GP de Chine, le classement
1.Vettel GER/Red Bull 1h57'43"490
Moyenne: 155,480 km/h
2.Webber AUS/Red Bull + 10"970
3.Button GBR/Brawn GP 44"975
4.Barrichello BRA/Brawn GP 1'03"704
5.Kovalainen FIN/McLaren 1'05"102
6.Hamilton GBR/McLaren 1'11"866
7.Glock GER/Toyota 1'14"476
8.Buemi SUI/Toro Rosso 1'16"439
9.Alonso ESP/Renault 1'24"309
10.Raikkonen FIN/Ferrari 1'31"750
11.Bourdais FRA/Toro Rosso 1'34"156
12.Heidfeld GER/BMW Sauber 1'35"834
13.Kubica POL/BMW Sauber 1'46"853
14.Fisichella ITA/Force India 1 tour
Classement des pilotes (3/17)
1.Button 21
2.Barrichello 15
3.Vettel 10
4.Glock 10
5.Webber 9,5
6.Trulli 8,5
7.Heidfeld 4
8.Alonso 4
9.Kovalainen 4
10.Hamilton 4
11.Rosberg 3,5
12.Buemi 3
13.Bourdais 1
Classement des constructeurs (3/17)
1.Brawn GP 36
2.Red Bull 19,5
3.Toyota 18,5
4.McLaren 8
5.BMW Sauber 4
6.Renault 4
7.Toro Rosso 4
8.Williams 3,5