La F1 a repris son incohérente valse à trois temps, avec
l'annonce de l'inscription, sous conditions, des écuries pour le
Championnat du monde 2010. Cette décision fait suite à une menace
de retrait puis à des pressions de la Fédération internationale
(FIA). Les écuries, réunies au sein de la Fota, et la FIA, après
des semaines d'intimidations réciproques, sont finalement parvenues
à un accord n'engageant à rien, si ce n'est à poursuivre les
négociations.
La colère des équipes était pourtant vive face au règlement pour
la saison 2010 édicté par la FIA. Ferrari, Renault, Toyota et Red
Bull (qui représente aussi Toro Rosso) avaient menacé de quitter la
F1 dès la fin de la saison.
Conditions à régler
Finalement, la Fota a annoncé vendredi, dernier jour des
inscriptions pour la saison 2010, que toutes les écuries étaient
inscrites, à condition que les questions commerciale et sportive
soient réglées.
Rien n'a donc formellement avancé. Les écuries conditionnent leur
participation au renouvellement avant le 12 juin de l'Accord
Concorde (qui régit la participation des écuries jusqu'en 2012)
afin que ce dernier «garantisse le futur du sport en liant toutes
les parties dans une relation formelle qui assurera (sa) stabilité
grâce à une gouvernance saine».
Tout à perdre
Les écuries veulent en outre que «la base du règlement 2010 soit
celle de 2009, amendé avec les propositions soumises par la Fota à
la FIA», selon ce texte. «Toutes les équipes de la Fota seront
autorisées à concourir (...) en 2010 sur une base réglementaire
identique», insiste l'association, soulignant que les écuries
membres de la Fota seront «acceptées comme un tout», afin
qu'aucune d'entre elles ne soit laissée de côté.
Cette revendication, claironnée depuis des semaines, concerne le
plafonnement, dès la saison prochaine, des budgets à 45 millions
d'euros environ (salaires des pilotes et autres dépenses marketing
exclus) pour les écuries le souhaitant qui, en contrepartie,
disposeront d'avantages techniques indéniables.
Menées par la prestigieuse Ferrari, les grandes équipes ont tout à
perdre. Avec des budgets très largement supérieurs au plafond,
elles pourront participer au championnat, mais composeront avec des
règles plus restrictives, qui les pénaliseront, selon elles,
d'environ deux à trois secondes au tour.
Prodrive candidate
Cette disposition, destinée à faire entrer de nouvelles équipes
en F1, provoquerait la constitution d'un Championnat à deux
vitesses, que refuse le plateau actuel.
Vendredi, l'écurie Prodrive a annoncé qu'elle avait soumis sa
candidature à la FIA pour 2010, confiante du fait qu'elle a
«maintenant l'opportunité d'être à la fois viable
commercialement et compétitive», selon son président David
Richards. Selon le site autosport.com, l'équipe Lola aurait
également déposé un dossier.
Si/ag