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Déçue et impatiente, BMW se retire des paddocks

BMW a choisi d'éteindre le feu en se retirant "simplement" de la F1.
BMW a choisi d'éteindre le feu en se retirant "simplement" de la F1.
BMW a annoncé qu'il "ne renouvellera pas son engagement dans la F1 après la fin de la saison 2009". La décision résulte "de la nouvelle direction stratégique de notre entreprise", a affirmé Norbert Reithofer, le patron de BMW.

BMW se retirera de la Formule 1 au terme de la présente saison.
Le retrait serait motivé par les résultats décevants l'écurie,
affirme le quotidien Bild dans son édition électronique. "Les
voitures de course bleues et blanches (de BMW) ne seront présentes
sur les circuits de F1 que jusqu'à la fin de la saison - ensuite,
ce sera fini"
, affirme "Bild" sur son site internet.

Assurer un avenir durable

"L'important est de mettre en avant une politique de gestion
durable et favorable à l'environnement"
, a déclaré Norbert
Reithofer, patron de BMW. La décision, prise mardi, résulte "de
la nouvelle direction stratégique de notre entreprise où toutes les
mesures doivent servir le même but: assurer un avenir durable à la
compagnie"
, a-t-il ajouté.



La firme allemande, rentrée dans la compétition en 2000, serait
déçue du manque de résultats en F1, mais entend rester dans
d'autres championnats. Le Polonais Robert Kubica et l'Allemand Nick
Heidfeld ont connu une saison 2009 catastrophique avec l'écurie BMW
Sauber. Le groupe allemand émarge à la huitième place au classement
des constructeurs.

Chute des ventes

L'écurie allemande emploie environ 730 personnes. Chez BMW, dont
le bénéfice net a dégringolé de 89,5 % en 2008 par rapport à 2007,
les ventes du groupe chutant de 19,5 % au premier semestre 2009. Et
dépenser entre 200 et 300 millions d'euros pour une structure
perdante quand on n'en a gagné en tout et pour tout que 330 l'année
précédente fait mal. BMW a donc tout simplement décidé d'arrêter
les frais.

BMW: une seule victoire

BMW était entré en F1 dans les années 1980 avant de s'en retirer
et de revenir en tant que motoriste pour l'écurie Williams en 2000
et de reprendre l'écurie Sauber en 2005. Sa seule victoire en F1 a
été le Grand Prix du Canada en 2008. Le 5 décembre 2008, Honda
avait officiellement annoncé son retrait du championnat du monde
2009 de Formule 1. Le 6 mars dernier, le constructeur automobile
japonais Honda avait trouvé un accord avec son directeur de course,
Ross Brawn, pour lui céder la propriété de son écurie de Formule 1,
devenue l'équipe Brawn GP cette saison.

"L'annus horribilis de BMW-Sauber"

BMW-Sauber voulait tout casser en F1 en
2009. L'objectif affiché était de remporter le titre, au lieu de
quoi l'écurie germano-suisse s'est écroulée Grand Prix après Grand
Prix, pour se retrouver à une indigne huitième position au
classement constructeur après dix courses.



Le moral était pourtant au beau fixe avant la saison. Surfant sur
une vague d'optimisme largement justifiée par ses trois années de
progression continue, BMW-Sauber débordait d'enthousiasme et
d'ambition. "Nous suivons une stratégie à long terme. Notre
première année, nous voulions finir régulièrement dans les points,
la deuxième, faire des podiums et la troisième remporter notre
première victoire. Nous avons atteint tous ces buts
ambitieux
", se réjouissait le directeur de l'écurie, Mario
Theissen, en mars.



En 2008, BMW-Sauber a terminé à la troisième place du classement
constructeurs avec 135 points. Robert Kubica, troisième ex-aequo
avec Kimi Raikkonen, en avait marqué à lui seul 75. "En 2009,
nous passerons à l'étape suivante, la plus difficile: nous voulons
nous battre pour le titre de Champion du monde
", annonçait-il
fièrement. Les essais d'avant-saison semblaient prometteurs,
BMW-Sauber s'affichant au même niveau que Toyota ou Ferrari. Mais
aux derniers tests, début mars à Barcelone, juste avant le premier
GP de la saison, l'épouvantail Brawn GP, descendant de feu l'écurie
Honda, apparaissait. La saison 2009 s'en retrouvait chamboulée.

Direction "compréhensive"

Exploitant une zone d'ombre du règlement, Brawn GP, à l'instar
de Williams et Toyota, équipait ainsi ses voitures d'un double
diffuseur, un élément lui procurant davantage d'appuis et donc de
performance. Les trois équipes se montraient très performantes. A
l'inverse, toutes les autres écuries, à commencer par les plus
grosses, se dotaient d'un diffuseur simple, bien moins efficace.
Ferrari, McLaren-Mercedes, Renault, Red Bull ou encore BMW-Sauber
se retrouvaient à quai.



De ces cinq formations majeures, quatre ont réagi plus ou moins
rapidement. Red Bull lutte aujourd'hui pour le titre. Ferrari joue
le podium. McLaren-Mercedes a gagné par le biais de son champion
Lewis Hamilton dimanche à Budapest, où Fernando Alonso a réalisé la
pole position pour Renault. La seule écurie à n'avoir pas avancé
d'un iota est BMW-Sauber, abonnée, au mieux, au milieu de
grille.



Les résultats sont "insuffisants", reconnaissait le 20
juillet Mario Theissen. Mais la direction de BMW, aussi
"impatiente" soit-elle, est "compréhensive",
soulignait-il. "Ils savent que c'est un sport et qu'il faut s'y
faire. C'est la même chose avec les ventes de voiture. Il peut
toujours y avoir un revers"
, observait le directeur de
l'écurie.



Les 11e et 13e positions de Nick Heidfeld et Robert Kubica
dimanche au Hungaroring ont peut-être constitué le revers de trop.
Avec 8 points en 10 courses, BMW-Sauber faisait plus rire que
rêver. BMW, impatiente, a préféré mettre fin à la mascarade.



agences/ag

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Incertitude et consternation à Hinwil

Le retrait de BMW de la F1 a provoqué une onde de choc dans la localité zurichoise de Hinwil, où sont employés 430 personnes dans l'usine Sauber qui fabrique les châssis des bolides. Les conséquences sur l'emploi restent incertaines.

Le retrait du constructeur allemand ne devrait pas signifier la fermeture de l'usine, estime le maire Walter Bachofen. Elle peut très bien travailler pour d'autres secteurs que la Formule 1. Rien que la soufflerie, bijou de haute technologie construit au printemps 2004 pour 70 millions de francs, est selon le maire un gage de continuité. Mais des suppressions d'emplois sont probables.

Peter Sauber, qui détient 20 % de BMW-Sauber, affirme n'avoir pas été prévenu de ce retrait. "Ce fut une surprise totale pour moi. J'accepte et respecte la décision, mais j'ai de la peine à la comprendre", a-t-il réagi.

Certains évoquent, pour sauver l'écurie, un éventuel rachat par l'industriel suisse, qui avait cédé la majorité au constructeur allemand le 22 juin 2005. BMW avait alors payé entre 100 et 120 millions de francs, selon les estimations. Une hypothétique reprise par M. Sauber supposerait cependant que ce dernier trouve un nouveau fournisseur pour les moteurs.

L'avenir des deux pilotes, Nick Heidfeld et Robert Kubica, apparaît également incertain.