Romain Grosjean finira la saison avec Renault

ING Renault F1 Team a confirmé mardi l'arrivée du pilote
franco-genevois Romain Grosjean (23 ans) comme second pilote
officiel dès le Grand Prix d'Europe à Valence, le week-end
prochain, en remplacement de Nelson Piquet Jr.



Romain Grosjean, jusqu'ici troisième pilote, "sera le
coéquipier de Fernando Alonso pour le restant de la saison 2009, et
ce dès le Grand Prix d'Europe, qui sera disputé à Valence ce
week-end (21-23 août)", a annoncé l'écurie.



Flavio Briatore, directeur général d'ING Renault F1 Team, s'est
déclaré "ravi de donner à Romain l'opportunité de courir pour
l'équipe. C'est un jeune talent prometteur, et nous attendons qu'il
nous montre ce dont il est capable aux côtés de Fernando, au moment
où nous attaquons la seconde moitié de la saison."



Romain Grosjean, de son côté, s'est montré "très honoré de la
confiance que m'accorde Renault F1 Team en me confiant un poste de
pilote titulaire. (...) Je suis également fier d'être le coéquipier
de Fernando car faire mes débuts en Formule 1 aux côtés d'un double
champion du monde est extrêmement motivant."

Le souvenir de Regazzoni - Surer

La Suisse compte ainsi un deuxième pilote après Sébastien Buemi
dans la plus relevée des compétitions automobiles, ce qui n'était
plus arrivé depuis 1980 avec Clay Regazzoni jusqu'à son terrible
accident à Long Beach, qui le rendit paraplégique, et Marc
Surer.



Mais la France pourra se réjouir à plus forte raison encore de
l'avènement de ce jeune pilote né le 17 avril 1986 à Genève. Depuis
16 ans et Alain Prost en effet, aucun Tricolore n'a conduit la
monoplace française en F1. De plus, après l'éviction récente de
Sébastien Bourdais par Toro Rosso, les Français n'avaient plus de
représentant en Formule 1.



Le pilote brésilien Lucas di Grassi assumera la fonction de
troisième pilote chez Renault à partir de Valence, tout en
poursuivant son engagement en GP2 Series.

GROSJEAN, DU SKI A LA F1

Romain Grosjean (23 ans), nommé pilote Renault en remplacement
du Brésilien Nelsinho Piquet, aurait très bien pu ne jamais se
retrouver dans un baquet de Formule 1: adolescent, le Franco-Suisse
avait choisi le ski, son sport de prédilection. "Je viens d'une
famille de skieurs. Mon grand-père était vice-champion du monde.
Mon père était champion de Suisse universitaire. J'ai commencé
là-dedans. Mais avec le dopage, mon père a voulu que j'arrête la
compétition de ski", raconte-t-il.



La décision est prise peu avant son entrée dans le ski-club de
Villars-sur-Ollon, cossue station suisse. "A la base, j'étais
parti sur le ski. Je me suis retrouvé en voiture par
accident", résume Grosjean. "Tout a commencé quand mon
père m'a offert un kart pour Noël en 1997, explique-t-il.
Là, j'ai commencé à rouler pour le plaisir. Tout de suite, j'ai
adoré ça. J'ai pu faire ma première course de kart en
2000."

"En sport automobile, ma nationalité est française"

Romain Grosjean a alors 14 ans, un âge canonique quand nombre de
pilotes effectuent leurs premiers tours de roue à 5 ou 6 ans. Mais
son coup de volant le fait remarquer. Sa carrière est lancée.
Citoyen français (par sa mère) et suisse (par son père), il
remporte le Championnat de Suisse de Formule Renault 1,6 l dès sa
première tentative. Il part ensuite en France, où il devient
champion de Formule Renault pour sa deuxième saison, une
performance qu'il réédite en F3 Euroseries. "En sport
automobile, ma nationalité est clairement française, car j'ai
toujours eu de l'aide venant de la France, jamais de la
Suisse", observe-t-il.



"J'ai été pris dans les équipes de France FFSA
(Fédération française de sport automobile). Renault m'a pris
sous son aile fin 2005. C'est légitime d'utiliser le côté français,
de se sentir Français en sport automobile", poursuit le jeune
pilote, né le 17 avril 1986 à Genève.



Grosjean s'aventure ensuite en GP2, l'antichambre de la Formule 1,
où cette saison, comme à son habitude, il luttait pour le titre
pour sa deuxième année dans la discipline. Deuxième d'un
championnat, qu'il ne terminera donc pas, il avait "très très
bien" débuté sa saison 2009 en gagnant deux courses, puis
avait connu un "manque de réussite" par la suite.



Son "rêve" de rouler en Formule 1 est réalisé. A lui de poursuivre
son objectif ultime: "être champion du monde".
Regrette-t-il alors d'avoir abandonné le ski? "Non. Je me sens
fait pour la course automobile. C'est ça qui me fait vibrer. Le
ski, c'était super", répond du tac au tac ce gestionnaire de
fortunes à temps partiel - il travaillait jusqu'ici à mi-temps dans
une banque à Genève. Mais maintenant, place à la F1.



agences/dbu