Brawn GP, c'est la belle histoire du champion du monde 2009 de
Formule 1. Née sur les cendres de l'écurie Honda, la formation de
Ross Brawn a tout raflé cette année. De quoi faire nourrir des
regrets au constructeur japonais? Même pas...
Fin 2008, Honda s'est retiré de la Formule 1 sur l'autel de la
crise économique mondiale. Si les Japonais n'étaient plus
propriétaires de l'écurie, ils en ont toutefois financé une bonne
partie. On parlait au printemps de 200 millions de dollars pour
participer à la reprise de la formation par Ross Brawn! Une somme
qui comprend, entre autres, la totalité du salaire du néo-champion
du monde Jenson Button.
Faisant contre mauvaise fortune bon coeur, Takanobu Ito, le
Président de l'entreprise japonaise, a salué ses anciennes troupes
à la fin du mois de septembre. "Nous n'avons aucun regrets,
nous dirigeons encore notre entreprise comme si nous marchions sur
des oeufs. Nous avons appris la difficulté à gérer une équipe de
F1. Nous devons être sûrs que nous en tirerons les leçons la
prochaine fois, si nous y retournons un jour."
L'importance d'un inédit, le double-diffuseur
La structure est officiellement née le 6 mars, alors que la
saison démarrait le 29 du même mois. En Australie, pour le premier
Grand Prix de la saison, le bolide construit à Brackley (GB) s'est
largement imposé. Cette victoire était une suite logique aux essais
hivernaux, survolés par Brawn GP. Une telle domination laissait
toutefois dubitatifs les suiveurs. Dès ses premiers tours de roue,
le 9 mars à Barcelone, la voiture avait l'air bien née et, lors de
la troisième journée de tests, elle avait laissé la concurrence à
plus d'une seconde. "On ne sait pas combien d'essence ils
transportent, mais nous, même en roulant sans essence, nous
n'arriverions pas à faire ces temps", s'inquiétait d'ailleurs
Fernando Alonso à l'époque.
Quelques jours plus tard, lors des derniers essais privés à Jerez,
les Brawn ont encore confirmé. De telles performances ont laissé le
paddock songeur et la première polémique est née. Le désormais
célèbre double diffuseur "magique" est alors entré en scène. Une
faille dans le nouveau règlement de la FIA a été exploitée à
merveille par les ingénieurs anglais, et quatre équipes (Red Bull,
Ferrari, Toyota et Williams) avaient remis en cause la légalité du
procédé.
Après avoir validé le concept au terme du GP d'Australie, la
Fédération internationale a confirmé, en appel, la légalité de
cette pièce. Petit à petit, toutes les équipes ont fini par copier
l'invention de Ross Brawn & Co.
Après six victoires de Button en sept courses disputées, la
concurrence a fini par refaire une partie de son retard
technologique. Mais il était bien trop tard pour les titres pilote
et constructeur, que l'Anglais et son coéquipier brésilien Rubens
Barrichello ont assuré tranquillement en fin de saison.
Un budget bien loin des "grosses écuries"
Sans sponsor en début d'exercice,
l'écurie a commencé à attirer les entreprises grâce à ses
performances de haut vol. D'abord en lice pour racheter l'ex-équipe
Honda, Virgin et son fantasque patron Richard Branson se sont
lancés dans l'aventure et n'ont pas eu à le regretter. Pourtant,
avec un budget annoncé d'environ 120 millions de dollars, l'équipe
de Ross Brawn est bien loin des Ferrari (380 millions de dollars),
Toyota (400 millions) ou encore McLaren-Mercedes (400 millions),
qui évoluent dans des sphères bien plus élevées.
Mais comme d'habitude, et ce dans toutes les disciplines
sportives, le plus dur sera de confirmer. Titre en poche, Jenson
Button est devenu gourmand et sa présence au sein de la formation
de Brackley la saison prochaine est remise en cause (lire
ci-contre). La société Virgin devrait quant à elle aller
sponsoriser une des nouvelles écuries du plateau (on parle de la
formation Manor). La solution pour Brawn GP devrait venir de son
actuel motoriste, Mercedes, dont on dit qu'il souhaite racheter
l'entier de la structure...
si/dbu
Jenson Button veut rester chez Brawn GP
Le nouveau champion du monde de Formule 1, Jenson Button, espère rester dans l'équipe Brawn GP la saison prochaine et se réjouit d'être à nouveau confronté à Lewis Hamilton, a-t-il déclaré au cours d'une conférence de presse à Londres.
S'exprimant à son retour de Sao Paulo, où il a fini 5e du Grand Prix du Brésil, Button a ajouté qu'il n'avait pas encore discuté d'un nouveau contrat. Il a cependant tenu à préciser qu'il n'était pas motivé par la possibilité de gagner plus d'argent. "Je ne suis pas comme ces pilotes qui cherchent une nouvelle équipe qui peut les payer plus. Ce que je veux, c'est piloter et continuer à gagner des courses, a t-il dit. Je veux rester avec Brawn, nous n'en avons pas discuté durant cette saison, mais maintenant nous pouvons le faire", a ajouté Button.
La perspective de se battre pour le titre avec son compatriote Lewis Hamilton, le réjouit également: "Si je suis l'an prochain dans une bonne voiture et que Lewis l'est également, la saison de Formule 1 sera très excitante, spécialement pour le public britannique", a-t-il ajouté.
Après avoir gagné 6 des 7 premiers Grands Prix de la saison, Button a eu du mal durant la deuxième partie de l'année, et n'a plus gagné de course depuis le GP de Turquie, en juin dernier. Selon le patron de l'équipe Brawn GP, Ross Brawn, le pilote a de bonnes chances d'être à nouveau champion du monde l'an prochain.
Le baquet de Romain Grosjean est en danger
Romain Grosjean est de moins en moins sûr de conserver son baquet chez Renault la saison prochaine. Après les rumeurs Timo Glock, Adrian Sutil ou encore Jarno Trulli, un nouveau nom est évoqué dans "l'Equipe" du jour: il s'agit de celui de Frank Montagny (30 ans), ancien pilote essayeur de la firme française.
Officiellement, la marque au losange n'a toujours pas communiqué le nom du pilote appelé à seconder le Polonais Robert Kubica en 2010. Mais les rumeurs vont bon train et aucune ne semble favorable à un statu quo pour le Genevois. Grosjean a déçu au cours des six Grands Prix disputés cette saison depuis qu'il a remplacé le Brésilien Nelson Piquet Jr. Le pilote à licence française n'a en effet jamais pu faire mieux que le 13e rang enregistré le week-end dernier au Brésil.
La rumeur Montagny est une surprise, dans la mesure où le Français n'a couru que sept GP dans sa carrière. Lors de la saison 2006, il avait participé à sept courses dans une Super Aguri, avant de devoir céder son baquet au Japonais Sakon Yamamoto. Depuis, le Rhône-Alpin a été pilote-essayeur pour Toyota en 2007, avant de se lancer avec succès en ChampCar, en A1GP puis en Endurance (deux fois 2e des 24 Heures du Mans).