Le fabricant japonais de pneus Bridgestone a annoncé lundi qu'il
allait cesser d'être le fournisseur du championnat du monde de
Formule 1 après la saison 2010, et ce en raison de la situation
économique. Bridgestone était l'unique fournisseur de pneus du
Mondial depuis le retrait du français Michelin à la fin de la
saison 2006.
"Bridgestone annonce qu'il ne signera pas de nouveau contrat
de fourniture de pneus avec le championnat du monde de Formule 1 de
la FIA (Fédération internationale de l'automobile). Le contrat
actuel doit expirer à la fin de la saison 2010", a indiqué le
groupe dans un communiqué. "L'environnement d'affaires est en
train de subir de grands changements", a commenté le
porte-parole de Bridgestone Makoto Shiomi. "Nous devons
concentrer nos ressources dans les domaines stratégiques et dans le
renouveau technologique", a-t-il justifié. Il s'est refusé à
spéculer sur qui deviendrait le prochain fournisseur officiel du
championnat.
"La décision, prise par le conseil d'administration après des
évaluations longues et considérables, est basée sur le besoin de
l'entreprise de rediriger ses ressources vers le développement
intensif de technologies innovantes", a précisé Hiroshi
Yasukawa, directeur de Bridgestone Motorsport.
Bridgestone était là depuis 13 ans
Le groupe japonais a remercié l'ensemble des acteurs de la F1
"pour leur enthousiasme et leur soutien à Bridgestone au cours
des 13 dernières années".
Bridgestone était entré dans la F1 en 1997 en devenant le
fournisseur de cinq écuries. Il cherchait alors à accroître la
visibilité de sa marque en Europe afin de contester la suprématie
de Michelin. Depuis le retrait de ce dernier en 2007, après celui
de l'Américain Goodyear à la fin de la saison 1998, il était le
seul fournisseur du championnat de F1.
"Pour nous, la F1 est très très importante. Avant, nous n'y
étions pas. Maintenant, beaucoup de gens nous connaissent. L'impact
de la F1 est très fort. Chaque Grand Prix est, je crois, diffusé
dans 188 pays. (...) C'est vaste. J'espère que nous pourrons
continuer", avait déclaré M. Yasukawa début octobre au Grand
Prix du Japon.
afp/dbu
Williams mise sur deux nouveaux pilotes
Rubens Barrichello et Nico Hulkenberg seront les pilotes de Williams pour le Championnat du monde 2010, a annoncé l'écurie britannique dans un communiqué. Le Brésilien et l'Allemand remplacent le Germano-Finlandais Nico Rosberg et le Japonais Kazuki Nakajima.
Barrichello (37 ans) a terminé au 3e rang du Mondial 2009 au volant d'une Brawn, écurie où il pourrait bien être remplacé par... Nico Rosberg. Le Brésilien a disputé son premier GP de F1 en 1993, sur une Jordan, en Afrique du Sud.
Pilote-essayeur de Williams jusqu'ici, Hulkenberg (22 ans) fera quant à lui ses grands débuts en Formule 1. L'Allemand a décroché le titre dans la série GP2 en 2009, pour sa première saison dans la catégorie.
La crise fait mal au sport automobile
Bridgestone est la dernière grande entreprise en date à prendre ses distances avec le monde des sports automobiles du fait de la crise économique. Le premier constructeur automobile mondial, Toyota, a déjà annoncé qu'il cesserait d'héberger le Grand Prix du Japon sur le circuit du mont Fuji à partir de la saison 2010.
Son rival Honda a vendu son équipe de F1 à son ancien directeur d'écurie Ross Brawn. "Je ne pense pas qu'ils ont quitté les sports automobiles juste à cause des mauvaises conditions économiques", a commenté Tatsuya Mizuno, directeur du cabinet de consultants Mizuno Credit Advisory à Tokyo.
"Le concept de voiture n'est plus ce qu'il était. Avant, une auto était jugée sur la vitesse, sa performance, son design et son style. C'était ce qui attirait les jeunes consommateurs, et gagner en Formule 1 était ce que les gens aimaient. Mais maintenant les gens veulent des voitures respectueuses de l'environnement, économes en carburant et sûres", a-t-il expliqué. "Faire partie de la Formule 1 suppose beaucoup de coûts. Cela devient trop cher par rapport aux besoins des entreprises", a-t-il conclu.
En 2009, Bridgestone a fabriqué environ 40'000 pneus de Formule 1 pour le compte de dix écuries dans son usine de Kodaira, dans la banlieue de Tokyo.