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2009, l'année où la Formule 1 a failli disparaître

Personnage haut en couleur de la F1, Flavio Briatore a dû s'en aller.
Personnage haut en couleur de la F1, Flavio Briatore a dû s'en aller.
Jenson Button fait un beau champion du monde de Formule 1. Mais que "d'affaires" pour en arriver là! Plusieurs fois, la F1 a pris le chemin du mur, comme Nelsinho Piquet avec sa Renault. N'est-ce pas M. Briatore?

Secouée par les polémiques, malmenée par un scandale de
tricherie volontaire, affaiblie par le départ de nombreux
constructeurs, la Formule 1 a vécu une saison 2009 si pénible que
sa fin a un temps été envisagée. En toile de fond, la crise
financière a violemment percuté la discipline.



Le retrait décidé par Honda en décembre 2008 à "la lumière de
la dégradation rapide de l'environnement dans le secteur de
l'industrie automobile"
avait servi de déclencheur. "La
Formule 1 n'est pas viable"
, elle dépend du bon vouloir
"de milliardaires qui la subventionnent, des gens comme Vijay
Mallya de Kingfisher
(Force India) ou Dietrich Mateschitz
de Red Bull"
, s'était alors ému l'ancien président de la
Fédération internationale de l'automobile (FIA), Max Mosley.



A peine une semaine plus tard, FIA et écuries de F1 (Fota)
signaient un accord de réduction des coûts, aux effets radicaux:
entre 2008 et 2009, les budgets des écuries ont diminué de 25 à
30%. Mais après une décennie de dépenses inconsidérées, il fallait
poursuivre l'effort. La FIA repartait donc à la charge juste avant
le début de la saison, annonçant un plafonnement des budgets
d'abord à 33, puis à 45 millions d'euros pour les écuries
volontaires, qui en échange devaient bénéficier de plus grandes
libertés techniques.



"Depuis les tribunes ou à la télévision, les monoplaces
n'auront pas moins l'air de F1 et elles feront le même bruit que
les voitures actuelles, qui sont extrêmement chères"
,
argumentait Max Mosley.

Championnat parallèle évoqué

Mais la mesure passait mal auprès des écuries, qui se sentaient
entravées dans leur liberté d'investir. L'avantage consenti par la
FIA aux formations jouant son jeu leur semblait en outre
irrattrapable. Débutait alors une longue partie de poker menteur.
Ferrari, Renault, Toyota et Red Bull (et Toro Rosso) commençaient
par menacer de quitter la F1. Puis la Scuderia poursuivait, sans
succès, la Fédération devant la justice française pour bloquer le
processus.



La FIA inscrivait ensuite "contre leur gré" Ferrari, Red
Bull et Toro Rosso pour le Championnat 2010, selon la Fota. La
rupture était consommée le 18 juin. "Les équipes n'ont pas
d'autre alternative que de commencer à préparer un nouveau
Championnat"
, lançait la Fota. "Les principaux pilotes,
stars, marques, sponsors, promoteurs et les compagnies
historiquement associées avec le plus haut niveau de sport
automobile feront également partie de cette nouvelle série"
,
poursuivait-elle. La FIA ne pouvait plus qu'abdiquer.



Max Mosley, vaincu, révélait qu'il quitterait ses fonctions à la
fin de son cinquième mandat. Les écuries jubilaient. Elles
déchantaient toutefois un mois plus tard, quand BMW annonçait son
retrait fin 2009, la F1 n'entrant pas dans sa nouvelle stratégie
environnementale. Toyota et Bridgestone ont pris en novembre une
décision identique... pour des raisons financières.

Renault reste, mais "à l'économie"

Et Renault,
qui a très mal vécu le "Crashgate" - le scandale de l'accident
volontaire au Grand Prix de Singapour 2008 de son ex-pilote Nelson
Piquet Jr, selon lui sur ordre de ses deux anciens patrons, Flavio
Briatore et Pat Symonds -, continue, mais à l'économie et en
ouvrant son capital pour réduire les coûts.



La F1 n'est peut-être pas morte en 2009. Mais elle beaucoup perdu.
Son futur passe par un grand cru 2010, pour enfin regagner du
crédit.



afp/dbu

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