Kimi Raikkonen bel et bien champion du monde

L'improbable n'a donc pas eu lieu: Lewis Hamilton ne détrônera
pas Räikkönen sur tapis vert, ou plutôt juridique. L'appel contre
Williams et BMW Sauber, accusées d'infraction au règlement sur le
carburant lors du Grand Prix du Brésil de F1, qui pouvait favoriser
le Britannique, a été rejeté.



"Après avoir entendu les explications des deux parties et après
avoir examiné les documents et autres preuves soumises, la Cour
d'appel a décidé que l'appel interjeté par McLaren-Mercedes était
irrecevable", a annoncé la FIA dans un communiqué publié vendredi
soir. La FIA n'a pas donné plus de détails, mais a précisé que la
retranscription complète de la décision était disponible "sur
demande" auprès de la Cour d'appel à Paris.

Satisfaction de Ferrari

L'écurie Ferrari a immédiatement réagi, se déclarant, par la
voix de Jean Todt, responsable par intérim de la section sportive
de la firme italienne, "satisfaite" de la décision de la FIA qui
"met un point final à une saison très intense, aussi bien sur les
pistes qu'à l'extérieur".



Räikkönen avait gagné le Grand Prix du Brésil le 21 octobre à Sao
Paulo pour remporter également la couronne mondiale. Lewis Hamilton
(McLaren-Mercedes) avait terminé 7e et échoué à un point de
Räikkönen au championnat. Mais les avocats de McLaren-Mercedes
réclamaient l'exclusion de la Williams de Nico Rosberg et des BMW
Sauber de Robert Kubica et Nick Heidfeld, respectivement 4e, 5e et
6e au Brésil.

Une histoire d'essence

Leur disqualification aurait permis à Hamilton de récupérer les
points de la 4e place et d'hériter sur tapis vert du titre mondial,
ce qu'il avait refusé. La température en course de l'essence dans
les réservoirs des Williams et des BMW Sauber avait été mesurée en
dessous de la température autorisée. Les commissaires de course au
Brésil avaient dans un premier temps refusé de leur infliger une
pénalité estimant les mesures insuffisamment fiables.



McLaren-Mercedes avait fait appel de cette décision tout en
assurant que son intention n'était pas de récupérer le titre
pilotes, mais "juste obtenir des clarifications sur le contenu des
règlements", avait assuré le vice-président de Mercedes Motorsport,
Norbert Haug.

L'image de la F1 était en jeu

Tout en contestant la réalité d'une irrégularité, BMW-Sauber et
Williams avaient insisté sur l'irrecevabilité juridique de la
requête britannique. Un argument qui permet de mettre un terme à
l'affaire en épargnant un examen sur le fond à la FIA, dont le
président Max Mosley s'est élevé contre toute modification du
classement.



Car la juridiction d'appel de la FIA tenait entre ses mains
l'image de la F1, à l'issue d'une saison particulièrement intense
en piste - trois pilotes (Lewis Hamilton, Fernando Alonso et Kimi
Räikkönen) étaient à la lutte pour le titre dans l'ultime course du
championnat, un cas de figure qui ne s'était plus présenté depuis
1986 -, mais gangrenée en coulisses. Notamment par les accusations
d'espionnage portées par Ferrari à l'encontre de McLaren-Mercedes,
exclue du championnat constructeurs et condamnée à une amende
record de 100 millions de dollars.



afp/tou