Kimi Raikkonen a dominé aisément le Grand Prix de Malaisie mais
son coéquipier Felipe Massa a gâché un doublé qui semblait acquis à
Ferrari en sortant de la piste tout seul à la mi-course, sur le
circuit de Sepang. Sur les terres de sa première victoire en F1, en
2003, le Finlandais s'est débarrassé lors de la première vague de
ravitaillements de son coéquipier brésilien, auteur de la pole
position, et a ensuite mené un tranquille cavalier seul.
«Je suis très heureux de cette victoire, pour moi et pour
l'équipe, indiquait Raikkonen après le 16e succès de sa carrière.
C'est juste dommage que Felipe n'ait pas pu ramener un résultat qui
était à notre portée. Au départ, je me suis retrouvé à côté de
Felipe mais je n'ai pas pris de risque, je savais que je
m'arrêterais un tour après lui à la fin de mon premier relais.
Quand c'est arrivé, j'ai poussé fort et réussi à ressortir devant
lui. Ensuite j'ai pu assurer».
Hamilton bloqué
Les grandes rivales des McLaren-Mercedes, qui à l'inverse
avaient connu des débuts gagnants à Melbourne, ont largement pâti
de leur pénalité de cinq places sur la grille après avoir gêné
d'autres concurrents samedi en qualifications.
Initialement qualifiées troisième et quatrième, les «Flèches
d'argent» auraient certainement connu un après-midi plus tranquille
en partant de la deuxième ligne. Au lieu de ça, elles ont longtemps
lutté dans le peloton, à l'image de Lewis Hamilton, bloqué derrière
Mark Webber puis Jarno Trulli. Heikki Kovalainen a cependant réussi
à prendre la troisième place pour donner un air franchement
finlandais au podium, le deuxième de sa carrière après le Japon
2006.
Hamilton, malgré un premier ravitaillement plus long que la
normale en raison d'un problème à la roue avant droite, a quant à
lui pris les quatre points de la cinquième place, ce qui lui permet
de conserver la tête au classement du Championnat du monde pilotes
avec désormais trois petites longueurs d'avance sur Raikkonen. «On
a vu deux solides performances d'Heikki et Lewis dans cette course,
a estimé Ron Dennis, le patron de McLaren-Mercedes. Malgré les
problèmes, on a marqué assez de points pour rester en tête dans les
deux championnats, pilotes et constructeurs. Le rythme réel de nos
voitures a été masqué aujourd'hui par le sous-virage systématique
que l'on subit quand on est dans le trafic».
BMW-Sauber encore 2e
La course n'a finalement pas été perturbée par la pluie. Cela
n'empêchait pas Robert Kubica, d'être rincé à l'arrivée. Trempé de
sueur mais heureux, le Polonais a réussi le meilleur résultat de sa
carrière en terminant deuxième. «C'est une journée fantastique»,
a-t-il. «J'ai passé Nick (Heidfeld) et Jarno (Trulli) au départ et
ensuite, j'ai pu dicter mon propre 'tempo'».
Sur les terres de son sponsor Petronas, les BMW-Sauber ont réalisé
un excellent résultat d'ensemble grâce également au sixième rang
d'Heidfeld. L'Allemand s'est même payé le luxe de battre le record
du tour dans l'avant-dernière ronde, preuve du potentiel
remarquable des bolides germano-suisses. Heidfeld regrettera
toutefois longtemps son mauvais envol. Cinquième sur la grille, il
retrogradait en effet au dixième rang après quelques courbes. «Je
me réjouis bien entendu d'avoir réalisé le meilleur tour, mais j'ai
malgré tout des sentiments mitigés», a-t-il indiqué notamment à
propos de la pointe de vitesse moyenne de sa voiture.
Jarno Trulli a quant à lui hissé sa Toyota à une excellente
quatrième place, prouvant que les monoplaces japonaises pourront
tirer leur épingle du jeu à l'occasion.
si/seb
GP de Malaisie, le classement final
1.Raikkonen FIN/Ferrari 1h31'18"560
2.Kubica POL/BMW-Saub + 19"570
3.Kovalainen FIN/McLaren 38"450
4.Trulli ITA/Toyota 45"832
5.Hamilton GBR/McLaren 46"832
6.Heidfeld GER/BMW-Saub 49"833
7.Webber AUS/Red Bull 1'08"130
8.Alonso ESP/Renault 1'10"041
9.Coulthard GBR/Red Bull 1'16"220
10.Button GBR/Honda 1'26"214
11.Piquet BRA/Renault 1'32"202
12.Barrichello BRA/Honda 1 tour
13.Fisichella ITA/F.India 1 tour
14.Rosberg GER/Williams 1 tour
.
Abandons
1.t. Bourdais (accident)
1. Glock (collision)
5. Sutil (technique)
30. Massa (divers)
39. Vettel (technique)
Le Crédit Suisse va-t-il lâcher la F1?
La direction du Crédit Suisse semble vouloir tourner la page de la Formule 1. Selon la «SonntagsZeitung», le contrat de sponsoring de la banque avec l'écurie BMW-Sauber ne sera pas prolongé.
Mario Theissen, le chef de BMW-Sauber n'a pas pris position quant à cette affirmation. «Nous ne commentons pas les spéculations», a-t-il indiqué. Du côté de l'établissement bancaire, la décision ne fait plus de doutes selon des sources internes, elle n'a plus qu'à être entérinée par la direction du groupe.
Les changements à la tête de la banque ont semble-t-il fragilisé son engagement en F1. Le nouveau directeur Brady Dougan a moins d'intérêt pour la course automobile que son prédécesseur Oswald Grübel. A l'inverse de l'ancien patron, Dougan ne s'est déplacé ni à Hinwil, ni à Munich, ni sur aucun Grand Prix depuis le début de son mandat.