Notre but est de
faire partie des sept meilleures écuries.
Sébastien Buemi
Révélation de
l'année 2009, Sébastien Buemi se trouve aujourd'hui devant la
saison la plus compliquée pour n'importe quel sportif: celle de la
confirmation. Au volant d'une Toro Rosso qui vole désormais de ses
propres ailes, le pilote vaudois de formule 1 va devoir montrer
plus de constance en course s'il veut rejoindre une écurie plus
huppée en 2011.
C'est une mini révolution qui a eu lieu au sein de la formation
Toro Rosso. L'équipe austro-italienne a en effet dû s'émanciper de
sa grande soeur Red Bull, en raison de la réglementation et a donc
construit la monoplace 2010 entièrement seule. Un premier pas
tangible vers la vente pure et simple de l'écurie par Red
Bull.
Motorisée par Ferrari (comme Sauber), la STR5 a été dans le rythme
lors des essais hivernaux. Pas de quoi faire sauter Sébastien Buemi
au plafond non plus, mais l'Aiglon peut espérer, comme l'année
dernière, se battre pour marquer régulièrement des points. "On
peut attendre cette année de finir souvent dans le top 10, ce
serait vraiment honorable pour l'équipe Toro Rosso et pour moi.
Notre but est de nous améliorer et de faire partie des sept
meilleures écuries", a-t-il analysé sur le plateau de
l'émission sportive dominicale de la TSR.
Faire mieux qu'en 2009
En 2009, le Suisse avait pu bénéficier de l'expérience de
Sébastien Bourdais en début d'exercice. Viré sans ménagement à la
mi-saison, le départ du Français a-t-il ajouté de la pression sur
Buemi? "Oui et non. La pression, c'est celle que je me mets
moi-même. Le but, c'est de faire mieux que l'année passée. On verra
à quel point la voiture est compétitive et ce qu'il est possible de
faire à partir de Bahreïn. Là, on se fixera des objectifs
réalistes".
Son coéquipier Jaime Alguersuari avait réussi le meilleur temps
d'une journée d'essais disputée sous la pluie le 12 février dernier
à Jerez. Si ce résultat n'est pas à prendre au pied de la lettre,
il démontre tout de même un certain potentiel de la monoplace de
Faenza. "Je pense qu'on est dans le deuxième groupe, on a l'air
compétitifs, a indiqué Buemi. C'est très serré, nous ne savons pas
si nous sommes en haut du deuxième groupe ou juste en bas. A nous
de travailler fort jusqu'à la première course. Les ingénieurs sont
encore en train d'apporter des améliorations."
Plus jeune duo sur la grille
A nous de travailler
fort jusqu'à la première course.
Sébastien
Buemi
Avec Alguersuari, ils forment le duo le
plus jeune du plateau, mais pas le plus inexpérimenté. "Quand
il est arrivé en cours de saison dernière (l'Espagnol a
disputé huit GP, en remplacement de Bourdais), les attentions
se sont reportées sur moi. J'essaye de continuer de mon côté de
travailler au mieux. Maintenant, lui aussi a plus de vécu et il va
pouvoir participer à trouver les meilleurs réglages possibles
durant les journées de vendredi et de samedi", s'est-il
réjoui.
Mais Buemi est très ambitieux. En fin de saison dernière, il avait
reçu une offre de Toyota avant que le constructeur nippon ne
renonce. Cette année, il va devoir montrer plus de constance en
course - il a largement dominé ses deux coéquipiers en 2009 en
qualifications - pour mériter de continuer son petit bonhomme de
chemin au sein de la structure Red Bull. Son but? Chiper le baquet
de Mark Webber (Aus) au sein de "l'écurie soeur".
si/ggol
Sauber de retour pour surprendre
BMW a décidé de se retirer de la Formule 1 en juillet dernier, mais Peter Sauber a réussi un petit miracle et a finalement sauvé son équipe. Avec Kamui Kobayashi (Jap/23 ans) et Pedro de la Rosa (Esp/39 ans) au volant, l'écurie suisse sera motorisée par Ferrari et pourrait bien être une des bonnes surprises de ce début de saison 2010.
Si l'écurie porte toujours officiellement le nom de "BMW-Sauber", c'est dans le seul but de conserver la manne des droits TV. Après de longues négociations et passé le nébuleux épisode Qadbak Investments - consortium d'hommes d'affaires du Moyen-Orient et de Suisse qui n'a jamais pu réunir la somme nécessaire au rachat -, le Zurichois a finalement lui-même repris "son" écurie. Le personnel a de plus été réduit de 388 à 250 employés, mais Sauber sera bel et bien au départ. Avec des ambitions.
Retour aux sources
Avec un bloc moteur de la "Scuderia", Peter Sauber effectue cette année un véritable retour aux sources. Il retrouve en effet un motoriste qui a propulsé les monoplaces d'Hinwil entre 1997 et 2005 sous le nom de Petronas. Le patron de la formation helvétique a, de plus, dû attendre le mois de décembre et le retrait de Toyota de la F1 pour s'assurer officiellement de sa place sur la grille cette année.
Malgré toutes ces péripéties, la C29 a été impressionnante lors des essais hivernaux et sera, à n'en pas douter, à la lutte pour les points dès le GP de Bahreïn. Le 11 février dernier, Kamui Kobayashi a réussi le meilleur temps de la deuxième journée d'essais à Jerez à la surprise général... et également à celle du pilote japonais. Bien née et fiable d'entrée, la C29 a réalisé les 11e et 12e temps des ultimes tests à Barcelone. Sans doute les plus révélateurs des capacités des monoplaces.
Un jeune et un routinier
Dans le baquet suisse, Peter Sauber n'a pas dérogé à ses habitudes. Il y a installé un jeune talent - Kobayashi - et un pilote très expérimenté - de la Rosa -. Le Nippon a été la révélation de la fin du dernier exercice. Profitant de la blessure de Timo Glock, il a terminé neuvième au Brésil et marqué les trois points de la sixième place à Abu Dhabi. Plus que l'aspect comptable c'est son culot qui a impressionné et lui a ouvert la voie de Sauber. Son coéquipier est un vieux de la vieille en F1. 72 GP au compteur, des débuts avec Arrows en 1999, pilote-essayeur et remplaçant chez McLaren depuis 2003 avec à la clé neuf courses disputées (une en 2005 et huit en 2006). Autant de paramètres qui font de lui le parfait complément de Kobayashi.
Avec ce mélange d'expérience et de fougue, l'écurie helvétique aura à coeur de démontrer que la F1 d'aujourd'hui peut toujours sourire à des structures privées, où passion et amour du sport automobile font figure du plus puissant des moteurs.