Alonso favori au titre, Schumi prêt à défier les jeunes

Si le retour de Michael Schumacher en F1 a "fait le buzz" cet
hiver, c'est l'arrivée de Fernando Alonso chez Ferrari qui est le
gros coup sportif de l'intersaison. L'Espagnol est un des grands
favoris d'un exercice 2010 qui réservera son lot de surprises et de
nouveautés.



Alonso, double Champion du monde en 2005 et 2006, a réalisé son
"rêve de toujours" en s'engageant avec la Scuderia.
L'Asturien a même d'ores et déjà assuré que l'équipe au cheval
cabré sera la dernière formation de sa carrière. A cette
déclaration d'amour, l'écurie italienne a répondu par une voiture
qui est apparue en très bonne forme lors des essais privés et par
un accueil familial qui tranche nettement avec la relation
"glaciale" entretenue avec Kimi Räikkönen (aujourd'hui engagé en
Championnat du monde WRC).

Plusieurs candidats au titre

Derrière Alonso, ils sont plusieurs
à pouvoir également viser le titre de Champion du monde. C'est
surtout du côté de McLaren qu'il faudra aller chercher les
principaux candidats au sacre, mais attention à ce que Lewis
Hamilton et le tenant du titre Jenson Button ne se mangent pas les
"gros" points comme le Britannique et Alonso avaient pu le faire à
l'époque de leur cohabitation (ils avaient tous deux terminé... un
point derrière Räikkönen).



C'est la première fois depuis 1989 et la paire Ayrton Senna-Alain
Prost que deux Champions du monde vont collaborer au sein de la
même écurie. Attention donc à la guerre des ego... Dans le plan de
carrière de Sebastien Vettel, le titre 2010 figure en bonne place.
Trahi à quelques reprises par sa mécanique l'année dernière et
auteur de quelques bourdes lourdes de conséquences, "Baby Schumi"
se réjouit d'en découdre avec son illustre aîné. Sa Red Bull,
directement issue de la précédente qui était de l'avis de tous la
mieux "née" du plateau 2009, devrait également faire des ravages
cette saison.

LE RETOUR DU "KAISER"

Son retour programmé l'été dernier avec Ferrari avait été tué
dans l'oeuf par une vilaine blessure à la nuque consécutive à une
chute en moto. Qu'à cela ne tienne, plutôt que de prendre le baquet
de Felipe Massa (blessé en Hongrie par un boulon de la monoplace de
son compatriote Rubens Barrichello) en cours de route, Michael
Schumacher (41 ans) a quand même remis l'ouvrage sur le métier. Et
avec Mercedes s'il vous plaît, quitte à passer pour un "traître"
dans le coeur des "tifosi". L'Allemand aux sept titres de Champion
du monde a signé pour trois saisons.



Schumacher de retour en F1, c'est comme si Pelé était revenu aux
affaires, si Pirmin Zurbriggen avait rechaussé les skis ou si Jesse
Owens s'était remis dans les starting-blocks. A l'instar du retour
de Lance Armstrong dans les pelotons cyclistes, il s'agit là, tout
simplement, d'un des "come-back" les plus retentissants de
l'histoire du sport. "Schumi", c'est un chapitre entier du grand
livre d'Histoire de l'automobilisme. Jugez plutôt: sept couronnes
mondiales, 91 victoires en Grand Prix, 68 pole-positions, 250
Grands Prix disputés, 1369 points inscrits au total.

Une saison 2002 phénoménale

Au cours de l'exercice 2002, le
citoyen de Gland avait réussi le tour de force de monter sur 17
podiums en... 17 courses. Les tifosi ne lui pardonneront
certainement pas de sitôt d'avoir "trahi" Ferrari en s'engageant
avec Mercedes. Mais l'Allemand, qui aura pour coéquipier son
compatriote Nico Rosberg au sein d'une véritable
"Nationalmannschaft", n'en a cure. Il compte bien (se) prouver que
malgré son âge avancé, il peut toujours tenir la dragée haute à la
bande de jeunots qui peuple dorénavant les grilles de F1.



Le pari est osé, dans la mesure où la nouvelle génération a les
dents longues et n'aura qu'une envie: se payer le meilleur pilote
de tous les temps. Aux côtés de Ross Brawn, le directeur technique
de ses grandes années avec la "Scuderia", Schumacher est toutefois
dans un environ qu'il connaît bien. Mercedes l'a entouré lors de
ses jeunes années pour lui ouvrir les portes de la F1 (Jordan
1991).



La quarantaine bien sonnée, Schumacher n'en reste pas moins une
"bête" de course. S'il ne s'était pas senti à même de pouvoir
évoluer à nouveau au plus haut niveau, nul doute que le pilote né à
Hürth-Hermülheim près de Cologne aurait continué à couler une
retraite paisible dans son château vaudois, entre matches de
football et courses de motos.



agences/ggol