Fernando Alonso (Ferrari) a remporté le Grand Prix d'Allemagne 11e manche de la saison, devant son coéquipier brésilien Felipe Massa et l'Allemand de Red Bull, Sebastian Vettel, dimanche à Hockenheim. Sébastien Buemi (Toro Rosso) a abandonné dès le premier tour.
Le triomphe est total pour la Scuderia, dix courses après sa première, et jusqu'alors dernière, victoire de la saison, lors de la course d'ouverture à Bahreïn. Entre-temps, Red Bull avait imposé sa loi, contredite par McLaren, alors que les bolides rouges s'étaient montrés discrets. Tout le contraire s'est produit à Hockenheim où, à la faveur d'un excellent départ des Ferrari, Vettel a dû abandonner le bénéfice de sa première place à Alonso, mais surtout à Massa, qui a démarré en trombe.
Une curieuse maladresse de Massa
L'épisode a son importance. Car le Brésilien, très longtemps leader de la course, du premier au 50e tour, s'est très étrangement fait dépasser par son coéquipier à moins de 20 boucles de la fin. Un an jour pour jour après son gravissime accident aux qualifications du GP de Hongrie, qui l'avait plongé dans le coma, Felipe Massa a semblé balbutier un changement de vitesses en sortie de virage, restant trop longtemps en 3e, ce qui a permis à son coéquipier de le dépasser sans heurts.
L'étrangeté de la manoeuvre, ou plutôt la maladresse soudaine du Brésilien, semble étrange. Massa aurait-il alors sciemment laissé passer Alonso, effectuant un 50e tour très lent, en 1 min 19, pour revenir dès la boucle suivante à des seuils bien plus honorables de 1 min 17 ?
"Fernando est plus rapide. Est-ce que tu comprends ?", telle a été la phrase prononcée par le stand Ferrari à la radio de Felipe Massa au 49e tour. Quelques virages plus loin, le Brésilien s'est effacé en ligne droite pour offrir la première place à son coéquipier. Une manoeuvre qui n'a pas manqué de faire jaser dans le paddock. "J'ai été choqué", a notamment lâché Chris Horner, le directeur de Red Bull. "C'était clairement une consigne d'équipe."
"C'était un dépassement normal. Je ne sais pas ce qui s'est passé, mais j'ai remarqué que Massa allait un peu moins vite et j'ai essayé de le passer en toute sécurité", a lancé Alonso. "Parfois, vous êtes rapide et d'autres plus lents. Cela dépend aussi de l'état des pneus", a-t-il tenté de justifier avant d'indiquer se réjouir de ce succès et d'un week-end allemand très important pour lui.
A un journaliste lui demandant en conférence de presse si c'était "sa décision" de se laisser doubler par Alonso, le Brésilien a répondu "Oui absolument !", avant de se mettre à ricaner.
Le Brésilien, heureux qu'on ait vu "qu'il pouvait gagner" une course, a ensuite tenté d'expliquer son coup de mou du 49e tour (bien 49e) par sa difficulté à gérer ses gommes dures.
Convocation devant le Conseil Mondial
Suite à cette affaire, l'écurie Ferrari sera convoquée devant le Conseil mondial de l'automobile, organe de la FIA, pour se défendre d'avoir commis deux infractions au règlement sportif de la Formule 1, quand Alonso a dépassé Massa.
La Scuderia, pour ces infractions, devra également s'acquitter d'un amende de 100.000 dollars, a fait savoir la Fédération internationale de l'automobile dans un communiqué, après que l'équipe italienne a été entendu par les commissaires sportifs à Hockenheim. La date de la convocation devant le conseil mondial de la FIA, qui pourrait sanctionner plus lourdement Ferrari, n'a pas été communiquée.
Souvenirs, souvenirs
L'épisode entre Alonso et Massa rappelle les feuilletons de l'époque Ferrari-Schumacher, lorsque les coéquipiers du "Kaiser", comme Eddie Irvine ou Rubens Barrichello, devaient se sacrifier au profit de l'Allemand. Or les consignes d'équipe sont interdites en F1 depuis 2002.
Quatrième au final, Lewis Hamilton (McLaren) a pour sa part conservé la tête d'un Championnat du monde extrêmement serré. Le Britannique devance son coéquipier et compatriote Jenson Button de 14 points. Les deux pilotes Red Bull, Sebastian Vettel et Mark Webber, pointent à 21 unités. Grâce à son "triomphe", Alonso ne possède quant à lui plus que 34 points de retard sur Hamilton.
Un petit tour pour Buemi
La guerre interne à l'écurie Red Bull a fait des émules chez la petite soeur Toro Rosso. Au sixième virage du circuit d'Hockenheim, Sébastien Buemi a été heurté par son coéquipier Jaime Alguersuari. L'Espagnol, parti un rang sur la grille devant Buemi, a complètement manqué son freinage et est venu s'empaler sur la monoplace du Vaudois, contraignant ce dernier à l'abandon. "J'ai pris un bon départ, doublant trois ou quatre pilotes... Mais j'ai été heurté et ma voiture était trop touchée pour pouvoir repartir", s'est-il lamenté.
Buemi a une nouvelle fois payé ses essais manqués (17e avant une pénalité infligée à Adrian Sutil, sa pire qualification de la saison) en devant s'élancer au milieu du peloton. C'est la quatrième fois de l'exercice qu'il ne rallie pas l'arrivée, après ses abandons en Australie, en Chine et en Espagne.
agences/ag
GP d'Allemagne à Hockenheim
classement
1. Alonso ESP/Ferrari 1:27'38"860
2. Massa BRA/Ferrari + 4"196
3. Vettel GER/Red Bull 5"121
4. Hamilton GBR/McLaren 26"896
5. Button GBR/McLaren 29"482
6. Webber AUS/Red Bull 43"606
7. Kubica POL/Renault 1 tour
8. Rosberg GER/Mercedes 1 tour
9. M.SchumacherGER/Mercedes 1 tour
10. Petrov RUS/Renault 1 tour
11. Kobayashi JPN/Sauber 1 tour
12. Barrichello BRA/Williams 1 tour
13. Huelkenberg GER/Williams 1 tour
14. de la Rosa ESP/Sauber 1 tour
Classements du Mondial
Pilotes (10/19)
1.Hamilton 157
2.Button 143
3.Vettel 136
.Webber 136
5.Alonso 123
6.Rosberg 94
7.Kubica 89
8.Massa 85
9.Schumacher 38
10.Sutil 35
11.Barrichello 29
12.Kobayashi 15
13.Liuzzi 12
14.Buemi 7
.Petrov 7
Constructeurs
1.McLaren 300
2.Red Bull 272
3.Ferrari 208
4.Mercedes 132
5.Renault 96
6.F.India 47
7.Williams 31
8.Sauber 15
9.Toro Rosso 10