Webber se montre le plus rapide. Buemi finit loin

L'Australien Mark Webber (Red Bull) a réalisé le meilleur temps des essais libres du Grand Prix de Corée du Sud, sur le circuit de Yeongam. En 1'37''942, le leader du classement a devancé de 0''19 l'Espagnol Fernando Alonso (Ferrari), son dauphin au général.

Le Britannique Lewis Hamilton (McLaren) avait dominé la première séance mais s'est contenté finalement du 3e chrono au terme de la journée, la 2e séance ayant été près de trois secondes plus rapide.

Buemi est loin

Sébastien Buemi n'est pas du tout apparu à son avantage. Le pilote vaudois a concédé 2''954 à Webber sur sa Toro Rosso pour se classer 18e.

En raison des gros retards des travaux d'aménagement de ce nouveau circuit, des craintes avaient été émises selon lesquelles le revêtement, posé il y a deux semaines seulement, ne résisterait pas au passage des bolides. Il a finalement bien tenu, malgré les 30 degrés ambiants. Le départ de la course sera donné dimanche à 08h00 heure suisse.

Les pilotes aiment le circuit

L'ensemble des pilotes s'est montré enthousiaste, après les deux premières sessions d'essais libres La première séance, perturbée par une piste poussiéreuse rendant l'adhérence très précaire, a connu quelques sorties de pistes. Mais les pilotes ont

amélioré leurs performances tout au long de la journée.

"La piste est sympa à conduire, très intéressante, avec trois secteurs différents les uns des autres. Dans le premier, il faut une très bonne vitesse de pointe, dans le deuxième, les virages sont rapides, alors qu'ils sont plus lents dans le troisième", a ainsi décrit Fernando Alonso (Ferrari). "Ce sera du coup intéressant de voir quels réglages les différentes équipes choisiront pour les qualifications et la course", a poursuivi l'Espagnol, qui a dit "ne rien voir en particulier à pointer du doigt, à part le fait que les pneus se dégradent rapidement, ce qui était prévisible".

"Ca a été un vrai plaisir d'apprendre la piste. Elle a un bon rythme et quelques virages géniaux, surtout dans la dernière partie. Pour une piste moderne, elle a beaucoup de caractère", a estimé l'Allemand Adrian Sutil (Force India). "C'est vraiment amusant de piloter ici, a de son côté observé Mark Webber, le leader du Championnat. Certaines sections sont uniques, ce qui est toujours appréciable. Il est aussi chouette d'avoir du défi dans un nouvel endroit comme celui-ci." "Seules l'entrée et la sortie des stands sont un peu étranges. Mais à part cela, ils ont fait de l'excellent travail. Je défie quiconque de critiquer quoi que ce soit ici !", a lancé l'Australien.

La Formule 1 va au Motel

Habituée au confort des hôtels cinq-étoiles, la Formule 1 découvre depuis le début de la semaine les charmes des motels, ces endroits réservés aux rencontres fugaces, en marge du Grand Prix de Corée du Sud. Cette étape réserve bien des surprises. Oubliés les luxueux établissements Intercontinental, Ritz-Carlton et autres Hilton.

A Mokpo, ville de 250 000 âmes située à quelques kilomètres de Yeongam, la caravane de la F1 se repose à "l'Adam et Eve", à l'"Amiga" (amie en espagnol), au "Feel" (sensation) ou plus prosaïquement à "l'Amor". Les standards y diffèrent. Une petite faim nocturne ? Un détour par le distributeur du motel permet d'acquérir... sex-toys et autres onguents. Les traditionnelles barres chocolatées sont moins cotées. "C'est bien la première fois qu'on me propose des vibromasseurs dans le couloir menant à ma chambre", sourit un attaché de presse.

Envie de dormir ? "C'est difficile. La nuit, les gens font du bruit", raconte, goguenarde, une hôtesse accompagnant l'écurie Red Bull à l'année. Dans son motel, l'Adam et Eve, "un numéro de chambre à l'Adam correspond à un numéro à l'Eve. Alors forcément, hommes et femmes s'y retrouvent..."

Les rumeurs les plus sulfureuses agitent le paddock. Sur twitter, "l'espion de Toro Rosso" affirme qu'un mécanicien - évidemment "d'une autre écurie" - qui avait demandé à se faire monter un café en chambre s'est retrouvé face à une jeune dame courte vêtue lui apportant un "sexpresso".

"Aventure"

Un cadre de Williams, revenant inopinément dans ses quartiers en milieu d'après-midi, aurait de son côté retrouvé son lit dévasté par les transports amoureux d'autres occupants à temps partiel. Une version démentie par l'écurie britannique, qui s'empresse d'ajouter qu'elle s'est établie précisément à Gwangju, à une heure de Mokpo, pour éviter tout type de désagrément.

A l'instar de Williams, les autres écuries choisissent d'éviter de s'appesantir sur leurs petits tracas, préférant aborder ceux des autres formations. "La Corée du Sud a fait le pari de faire de Mokpo une destination touristique grâce à la Formule 1. Pour l'instant, ce n'est pas gagné, observe un organisateur. Mais faisons le pari que d'ici cinq ans, les hôtels seront devenus majoritaires à Mokpo et les motels minoritaires." Et d'ajouter, "si ce n'est pas le cas, le pari sera difficile à remporter".

 Le monde de la F1 dispose donc de quatre saisons encore pour s'habituer à un niveau de confort moins conforme à ses luxueux standards. Plus terre à terre. Plus populaire. Quatre ans aussi pour se rendre compte combien elle est gâtée le reste de l'année. En attendant, Martin Whitmarsh, le patron de McLaren F1, préfère comparer la Corée du Sud à "une nouvelle aventure pour la F1". "Ce n'est pas seulement un circuit, observe-t-il, rieur. C'est aussi une aventure pour certains gars, une fois de retour à leur hôtel."

si/ag