Vers un duel Red Bull - Ferrari

La saison 2011 de F1, qui commencera dimanche en Australie, devrait mettre aux prises les Red Bull du tenant du titre Sebastian Vettel (GER) et de Mark Webber (AUS) aux Ferrari de Fernando Alonso (ESP) et de Felipe Massa (BRA).

La concurrence devra quant à elle progresser pour ramasser autre chose que des miettes cette année. Tirer des enseignements des essais hivernaux n'est jamais chose aisée. Les écuries ne dévoilent pas toutes leurs cartes et ont des objectifs bien précis lors de chaque sortie en piste. Une tendance s'est toutefois largement dégagée: les bolides autrichiens et ceux de la "Scuderia" devraient figurer tout en haut de la feuille des temps dès ce week-end sur le circuit de l'Albert Park.

Vettel logiquement

Sacré lors du dernier Grand Prix en 2010, Sebastian Vettel est le favori logique à sa propre succession. Devenu en novembre dernier le plus jeune pilote de l'histoire à remporter le titre mondial, l'Allemand a engrangé de l'expérience en conséquence et ne laissera pas, cette fois, filer des points qui auraient pu lui coûter cher. Au sein de l'écurie Red Bull, il semble définitivement avoir pris le dessus sur son expérimenté coéquipier Webber (bientôt 35 ans).

Pour "Baby Schumi", le danger viendra immanquablement des pilotes Ferrari. De Fernando Alonso, plus exactement. Vexé par la défaite subie à Abu Dhabi, lorsque son équipe avait cafouillé sa stratégie alors que l'Asturien était en position idéale pour le titre, le double champion du monde a encore redoublé d'effort cette année. Impressionnante d'aisance lors des tests privés, la "Scuderia" est motivée comme jamais à l'idée de regagner un titre des constructeurs qui lui échappe depuis 2008. Une éternité pour la marque.

La renaissance de Massa?

Pour cela, la formation transalpine compte également sur un retour au premier plan de Felipe Massa. Le Brésilien devra hausser le ton et retrouver la forme d'avant son accident du Grand Prix de Hongrie de juillet 2009, lorsqu'un boulon de la voiture de son compatriote Rubens Barrichello l'avait frappé en pleine tête. Eternel "deuxième pilote", le Pauliste va devoir se montrer digne de la confiance de son directoire, sous peine de perdre l'un des volants les plus prestigieux de la grille.

Derrière, les McLaren (Lewis Hamilton/GBR et Jenson Button/GBR), les Mercedes (Michael Schumacher/GER et Nico Rosberg/GER), ainsi que dans une moindre mesure les Lotus-Renault (Nick Heidfeld/GER et Vitaly Petrov/RUS) espèrent tous jouer le rôle de trouble-fête.

Le septuple champion du monde a eu une saison pour retrouver le rythme depuis son retour à la compétition, tandis que les Britanniques, surtout Hamilton, sont de vraies "bêtes de courses". La formation française est pour sa part orpheline de son pilote emblématique Robert Kubica (Pol), gravement accidenté lors d'un rallye en février et qui ne devrait pas revenir en piste cette année.

Cinq Champions en piste

Avec Vettel, Button, Hamilton, Alonso et Schumacher, ce ne sont pas moins de cinq Champions du monde qui seront sur la grille de départ en Australie. Un record. Ces pilotes ont remporté en tout et pour tout douze Championnats. Ce qui a fait dire à Jean Todt, président de la FIA: "Cela promet d'être une saison très excitante. C'est la première fois que cela se produit depuis 1970."

Juste derrière ce peloton de tête qui semble intouchable, l'écurie Toro Rosso de Sébastien Buemi, ainsi que les Sauber veulent prendre la tête des "viennent-ensuite". La formation d'Hinwil fait toujours confiance au Japonais Kamui Kobayashi, certainement l'un des pilotes les plus excitants depuis ses débuts en F1 en 2009. L'écurie zurichoise compte également un "rookie" dans ses rangs: Sergio Pérez (20 ans). Le Mexicain était certes vice-champion de GP2 la saison dernière, mais il a également l'immense avantage d'amener dans ses bagages la société Telmex de Carlos Slim, l'homme le plus riche du monde...

Nouvelle histoire de gommes

L'une des grandes nouveautés de la saison concerne les pneus dont seront équipées les monoplaces. La marque Pirelli a pris le relais de Bridgestone. Ceci pourrait changer la donne, les équipes devant s'adapter aux produits de la firme italienne, qui était absente des circuits de F1 depuis la fin 1991.

Selon les premières indications récoltées lors des tests d'avant-saison, les pneus semblent se dégrader rapidement et avoir un comportement parfois déroutant. Par conséquent, la fréquence des arrêts aux stands devrait augmenter, certains pilotes évoquant jusqu'à quatre changements de pneus par course selon les circuits. Cet élément devrait contribuer à rendre les Grands Prix plus incertains. Pirelli va proposer six types différents de gommes.

Le retour du KERS

Afin de faciliter le travail des observateurs et du public, notamment télévisuel, le manufacturier affichera des logos de couleur sur ses pneus, selon la répartition suivante: orange (pluie), bleu ciel (intermédiaires), rouge (supertendres), jaune (tendres), blanc (médium) et argenté (durs).

Parmi les principales autres modifications du règlement, il y a le retour du KERS, système de récupération d'énergie pouvant booster le moteur durant un maximum de 6''67 par tour. L'utlisation du KERS, qui n'est pas obligatoire, servira essentiellement au départ et dans les manoeuvres de dépassement.

Le retour des 107%

Toujours dans le but de favoriser les dépassements en course ailleurs que dans les stands, les pilotes auront désormais la possibilité de modifier l'inclinaison de l'aileron arrière de leur voiture afin de lui enlever un peu d'appui et de bénéficier d'une meilleure vitesse de pointe. Ce système, dont l'efficacité sur le spectacle reste toutefois à prouver, pourra être utilisé aux essais puis en course dès la fin du 2e tour. La condition sine qua non sera d'être à moins d'une seconde de la voiture qui précède. Le pilote recevra un signal optique de la part de la direction de course sur son volant pour lui donner le feu vert.

En qualifications, la règle des 107%, abandonnée à fin 2002, effectue son retour. Ainsi, si l'auteur de la pole a tourné en 1'40''000, un pilote qui aurait un meilleur temps supérieur à 1'47''000 ne serait pas admis au départ. Les commissaires de course ont toutefois la possibilité d'assouplir ce point de règlement en fonction des circonstances, notamment météorologiques.

si/lper