Il est le seul à rouler, comme Sebastian Vettel, dans une Red Bull, et donc à disposer des mêmes chances de victoires: Mark Webber, vainqueur à Barcelone en 2010, fait figure d'homme-clé du Grand Prix d'Espagne et du championnat, disputé dimanche.
Faire oublier les 4 poles de Vettel
L'Australien, pour l'instant, se fait dévorer par son coéquipier allemand. Trois victoires et une 2e place pour l'un, deux podiums pour l'autre. Webber ne fait pas le poids face à un champion en titre intouchable, qui a confisqué 93 points sur 100 possibles depuis le début de saison.
"Pour battre +Seb+ en Espagne, je vais devoir faire un meilleur boulot qu'en Turquie", a observé l'+Aussie+ dans son édito au "Sydney daily telegraph".
Il devra d'abord soigner ses qualifications qui devront être "parfaites", "au millimètre", pour faire oublier les quatre pole positions en quatre courses de l'Allemand. L'enjeu est particulièrement crucial à Barcelone, où les dix derniers vainqueurs avaient tous dominé les débats le samedi. Webber n'avait pas fait exception l'an passé. C'est d'ailleurs en Espagne qu'il avait ôté son costume de faire-valoir pour endosser celui de candidat au titre.
"Dans la bonne direction"
Le changement de pneus cette saison pourrait modifier cette donne. Les nouvelles gommes, au plus haut niveau de dégradation, ont métamorphosé les courses, plus vivantes. Et l'aileron arrière ajustable, qui favorise les dépassements, pourrait rendre vivant un GP catalan souvent soporifique. Mark Webber, en tout cas, part confiant. "J'ai maintenant terminé 5e (ndlr: en Australie), 4e (en Malaisie), 3e (en Chine) et 2e (en Turquie). La tendance va dans la bonne direction", observe l'Australien, 3e du général à 38 points de son coéquipier.
Adrian Newey, le génial concepteur de la RB6 (modèle 2011), se montre également encourageant: "En ce moment, (Vettel)
est au sommet de son art. Mark ne pilote pas plus doucement, pour sûr. Il a juste pris un peu plus de temps pour s'adapter aux pneus Pirelli.
Mais l'écart se rétrécit.
" Même ses concurrents semblent souhaiter le succès de l'Australien. "Sebastian est évidemment un grand pilote. Mais son coéquipier doit lui mettre plus de pression (...) Nous nous souvenons de ce qui s'est produit l'an passé", estime Jenson Button (McLaren).
Tout le paddock derrière Webber
Grand espoir de Red Bull, l'Allemand, gêné entre autres par des problèmes mécaniques, avait passé toute la saison dernière derrière Webber au classement. Sa frustration l'avait conduit à commettre de grosses erreurs, percutant notamment l'Australien au GP de Turquie 2010. "L'an passé, Red Bull avait la voiture la plus rapide. Mais parfois Mark gagnait, parfois Sebastian gagnait, parfois ils ne finissaient pas les courses, parfois ils se rentraient dedans. Si quelque chose du genre pouvait se produire à nouveau...", sourit Fernando Alonso (Ferrari).
"Je ne sais pas où Mark en est dans sa tête ou par rapport à la voiture. Mais Lewis (Hamilton, son coéquipier) et moi rigolions récemment lors d'une interview: nous nous battons pour la 2e place. (Vettel) a la meilleure voiture. S'il ne fait pas d'erreur, tu ne le battras pas", observe le champion 2009. Tout le paddock pousse donc Webber, garant du suspense et de l'intérêt du Championnat. Seul problème, de taille, "depuis Silverstone 2010, Mark est trois dixièmes de seconde plus lent que Sebastian", affirme Helmut Marko, consultant chez Red Bull. "C'est trop lent pour qu'il puisse gagner par ses propres moyens." A Webber de se transcender dès dimanche sur le circuit de Catalogne pour lui donner tort.
agences/lper
Mondial (4/19)
PILOTES
1. Sebastian Vettel 93 points
2. Lewis Hamilton 59
3. Mark Webber 55
4. Jenson Button 46
5. Fernando Alonso 41
6. Felipe Massa 24
7. Nick Heidfeld 21
8. Vitaly Petrov 21
9. Nico Rosberg 20
10. Kamui Kobayashi 8
11. Michael Schumacher 6
12. Sébastien Buemi 6
13. Adrian Sutil 2
14. Paul di Resta SCO 2
CONSTRUCTEURS
1. Red Bull 148 points
2. McLaren 105
3. Ferrari 65
4. Lotus-Renault 42
5. Mercedes GP 26
6. Sauber 8
7. Toro Rosso 6
8. Force India 4