Mark Webber (Red Bull), qui s'élancera en tête du Grand Prix d'Espagne dimanche, a brisé lors des qualifications le sort favorable jusque là à son coéquipier, l'hégémonique Sebastian Vettel, auteur des quatre premières pole positions de la saison.
Webber, sur un circuit qu'il affectionne, où il s'est imposé l'an passé, a enfin assumé son statut d'homme-clé du championnat. Lui seul semble capable d'empêcher un cavalier seul de l'Allemand, vainqueur de 3 des 4 premières courses, au classement général, parce que disposant du même matériel que lui. Sera-t-il capable de rééditer l'exploit en course?
Pas d'excès de confiance chez Red Bull
La Red Bull a de fait affiché une rapidité insolente. L'Australien comptait déjà une seconde d'avance sur le 3e, le Britannique Lewis Hamilton, qui au volant de sa McLaren s'affirme comme "the best of the rest", soit le meilleur du reste de la grille.
"Il était assez clair durant les qualifications que nous disposions d'une marge. Il ne faut jamais sous-estimer les autres, mais nous pensions que nous allions nous battre entre nous pour la pole", a révélé après coup Webber, moins rayonnant que prévu après son mini-exploit. "Je vais me relâcher, bien dormir, revenir dimanche et essayer de gagner. Si je suis dans cette position en sortant du dernier virage, je serai heureux", a poursuivi l'Australien, qui se sait bien avantagé par sa pole, les dix derniers vainqueurs du GP d'Espagne s'étant élancés de cette position.
Deuxième donc des qualifications, Sebastian Vettel, un temps courroucé au sortir de son baquet, s'est ensuite calmé, redevenant le souriant gendre idéal qu'il sait être lorsqu'il gagne. "Je ne pense pas qu'on peut parler d'une grosse déception. Au final, nous avons accompli un bon pas en avant", a commenté le champion en titre et confortable leader du classement, avec 93 points ravis sur 100 possibles et 34 longueurs d'avance sur son dauphin Lewis Hamilton. "Barcelone est généralement un endroit où on amène beaucoup de pièces et où on regarde si elles marchent". Et sans surprise, c'est le cas malgré une panne de "kers" en fin de séance.
Alonso surprenant
Red Bull, que la concurrence souhaitait rattraper, a au contraire accru son avance. Hamilton a joué la carte de la blague pour faire passer son évidente frustration. Interrogé pour savoir s'il pourrait doubler les Red Bull dimanche, il a commencé par botter en touche: "J'espère un bonne bataille, au moins pendant les premiers hectomètres, avec ces deux là. Ensuite, on verra !" Avant de lancer, hilare: "Le vieux circuit est encore là. Je pourrais utiliser les deux derniers virages (ndlr: de l'ancien tracé, plus rapides) pour me rapprocher de leur rythme, si je ne prends pas la chicane. Sinon, non !"
Quatrième, Fernando Alonso, qui visera le podium, a surpris samedi. Sa Ferrari, s'est montrée bien plus rapide que prévu.
"J'ai réalisé une boucle parfaite. Je pourrais faire vingt fois ce tour, je ne ferais pas mieux", s'est-il félicité. L'Espagnol, systématiquement 5e sur la grille cette saison, a même échoué d'un rien (3 millièmes de seconde) à souffler la 3e place à Hamilton.
Bon résultat pour Buemi
De son côté, Sébastien Buemi a signé le 11e chrono, ratant la qualification en "Q3" pour un peu plus de deux dixièmes. Cela reste toutefois un bon résultat pour le Vaudois. Le pilote Toro Rosso qui s'est notamment montré plus rapide que son coéquipier espagnol Jaime Alguersuari, classé en 13e position sur la grille.
Dans la lutte helvético-suisse face à l'écurie Sauber, Buemi a également battu le Mexicain Sergio Perez (12e) et le Japonais Kamui Kobayashi (14e). La surprise du jour est venue du Vénézuélien Pastor Maldonado (Williams-Cosworth) qui a atteint, pour la première fois de sa jeune carrière, la "Q3" en réussissant le 9e temps.
si/lper
GP d'Espagne, qualifications (21.05)
Qualification 3
1. Mark Webber (AUS/Red Bull-Renault) 1'20"981
(moyenne: 206,937 km/h)
2. Sebastian Vettel (GER/Red Bull-Renault) 1'21"181
3. Lewis Hamilton (GBR/McLaren-Mercedes) 1'21"961
4. Fernando Alonso (ESP/Ferrari) 1'21"964
5. Jenson Button (GBR/McLaren-Mercedes) 1'21"996
6. Vitaly Petrov (RUS/Lotus-Renault) 1'22"471
7. Nico Rosberg (GER/Mercedes) 1'22"599
8. Felipe Massa (BRA/Ferrari) 1'22"888
9. Pastor Maldonado (VEN/Williams-Cosworth) 1'22"952
10. Michael Schumacher (GER/Mercedes) pas de temps en "Q3"
Out après la qualification 2
11. Sébastien Buemi (SUI/Toro Rosso-Ferrari)
12. Sergio Perez (MEX/Sauber-Ferrari)
13. Jaime Alguersuari (ESP/Toro Rosso-Ferrari)
14. Kamui Kobayashi (JPN/Sauber-Ferrari)
15. Heikki Kovalainen (FIN/Team Lotus)
16. Paul di Resta (SCO/Force India-Mercedes)
17. Adrian Sutil (GER/Force India-Mercedes)
Out après la qualification 2
18. Jarno Trulli (ITA/Team Lotus)
19. Rubens Barrichello (BRA/Williams-Cosworth)
20. Timo Glock (GER/Virgin-Cosworth)
21. Vitantonio Liuzzi (ITA/Hispania-Cosworth)
22. Narain Karthikeyan (IND/Hispania-Cosworth)
23. Jérôme d'Ambrosio (BEL/Virgin-Cosworth)
24. Nick Heidfeld (GER/Lotus-Renault)
La FIA interdit le nouvel aileron arrière des Ferrari
La Fédération internationale (FIA) a interdit le nouvel aileron arrière de l'écurie Ferrari, quelques heures avant les qualifications du GP d'Espagne. La Scuderia, à la peine durant les premières courses de l'année, avait essayé d'explorer certaines zones d'ombre du règlement, notamment au niveau de l'aileron arrière, dont elle avait augmenté la hauteur.