Ira, ira pas ? Après quatre mois de réflexion et malgré l'assurance donnée le 3 juin par la Fédération internationale (FIA) d'un retour fin octobre à Bahreïn, le petit royaume du Golfe a finalement décidé de ne pas accueillir la F1 cette année.
"Nous voulons que notre rôle en F1 continue d'être aussi positif et constructif qu'il l'a toujours été. Dans le meilleur intérêt du sport, nous ne poursuivrons pas nos démarches de reprogrammation de la course cette saison", a affirmé Zayed R. Alzayani, l'un des dirigeants du circuit de Bahreïn.
Le responsable a ajouté qu'il était conscient que le calendrier proposé, à savoir la tenue de son GP national à la place du GP d'Inde, repoussé à la mi-décembre, "ne pourrait être tenu".
La décision bahreïnie met fin à une très longue controverse. Celle-ci débute fin février, quand le royaume, en proie à des révoltes internes, sur l'exemple des révolutions vécues par la Tunisie et l'Egypte, décide d'annuler son Grand Prix. Sport automobile et manifestations ne font pas bon ménage. Surtout quand les dites protestations, en vue d'obtenir des réformes politiques et sociales, aboutissent à la mort d'une trentaine de personnes.
Un coup de main - armé - des états voisins permet certes de restaurer le calme. Mais la question du retour de la F1 dans de telles circonstances semble bien secondaire. Les tractations se poursuivent pourtant en coulisse. Bahreïn, mois après mois, proclame qu'il veut accueillir son GP en 2011. Bernie Ecclestone, qui gère les droits commerciaux de la discipline, effectue plusieurs sorties médiatiques en ce sens.
Les écuries ont été écoutées
La décision du Conseil mondial de la FIA vendredi dernier entérine finalement ce choix. Le paddock se met instantanément à bouillonner. "La F1 aurait pu adresser un message clair sur un sujet aussi fondamental que les droits de l'Homme", peste à chaud Mark Webber (Red Bull). "Qu'on le veuille ou non, la F1 et le sport en général ne doivent pas être exempts de toute conscience ou responsabilité sociale. J'espère que la F1 reviendra à Bahreïn un jour. Mais maintenant, ce n'est pas le moment", poursuit l'Australien, unique pilote disert sur le sujet.
"En acceptant de courir là-bas, la F1 devient complice. Elle devient l'un des instruments de répression du gouvernement de Bahreïn. La décision de maintenir la course est une erreur qui ne sera pas oubliée. Elle coûtera cher à la F1", s'indigne de son côté Max Mosley, l'ex-président de la FIA.
Pendant ce temps, les écuries s'activent, invoquant des difficultés logistiques, mais jamais des questionnements moraux, pour que la FIA revienne sur sa décision. Un mécontentement finalement entendu par le président de la FIA, Jean Todt, jeudi: "J'ai écouté vos objections de dernière minute. J'ai demandé (à Bernie Ecclestone) de réexaminer sa proposition de calendrier, pour qu'il puisse soumettre une nouvelle proposition au Conseil mondial du sport automobile", a affirmé ce dernier dans une lettre aux écuries.
Ce dernier revirement sera finalement vain. Bahreïn a décidé seul de se priver de son Grand Prix, évitant une nouvelle humiliation aux acteurs et décideurs si indécis de la Formule 1.
agences/dbu
F1, le calendrier 2011
AUS Vettel Hamilton Petrov 8.Buemi
MAL Vettel Button Heidfeld 13.Buemi
CHN Hamilton Vettel Webber 14.Buemi
TUR Vettel Webber Alonso 9.Buemi
ESP Vettel Hamilton Button 14.Buemi
MON Vettel Alonso Button 10.Buemi
12.06 CAN Montréal
26.06 EUR Valencia
10.07 GBR Silverstone
24.07 GER Nuerburgring
31.07 HUN Budapest
28.08 BEL Spa-Francorchamp
11.09 ITA Monza
25.09 SIN Singapore
09.10 JPN Suzuka
16.10 KOR Yeongam
13.11 ABD Yas Marina
27.11 BRA Sao Paulo
?? IND New Delhi