A Sepang, le triple champion du monde allemand avait doublé, en prenant de gros risques, son coéquipier australien Mark Webber, au mépris des consignes. Malgré la victoire, Vettel a dû aller présenter ses excuses à toute l'équipe Red Bull à Milton Keynes, au nord-ouest de Londres, pendant que Webber surfait sur les vagues australiennes, téléphone débranché et colère enfouie.
"J'ai présenté mes excuses"
"J'ai dit à mon équipe juste après (la course) que je m'excusais de m'être placé au-dessus de l'équipe, et que je ne l'avais pas fait exprès", a déclaré le champion allemand sur le site internet d'Infiniti, le partenaire financier de Red Bull. "Je ne m'excuse pas d'avoir gagné, je pense que c'est ce pourquoi les gens m'emploient. C'est ce pourquoi je suis ici, j'aime la course, et c'est ce que je fais". Webber "ne méritait pas de gagner" la course, a-t-il insisté.
"Je ne me considère pas comme le méchant", a souligné encore Baby Schumi. "J'ai présenté mes excuses à l'équipe, ce qui était important pour moi, pour que les choses soient claires". Tout n'est pourtant pas aussi clair que cela, car il a encore déclaré: "si j'avais compris le message, si j'y avais réfléchi, pensé à ce que l'équipe voulait, c'est-à-dire laisser Mark à la première place et moi deuxième (...) je pense que tout bien réfléchi j'aurais probablement fait la même chose".
Climat tendu
Cette péripétie risque d'avoir une influence sur la suite de la saison. Incontestablement, le climat s'est tendu au sein de l'écurie championne du monde. L'ancien patron de Benetton et de Renault F1, Flavio Briatore, estime que les deux pilotes ne collaboreront plus. "Il est impossible que Mark aide Vettel dans le futur, et je ne pense pas que Vettel aidera Mark. Donc nous aurons deux ennemis dans une même équipe", a affirmé à la RAI l'Italien, banni de la F1 suite au "crashgate" du GP de Singapour 2008.
Les rivaux de Red Bull salivent déjà à la pensée de duels fratricides en piste entre les deux hommes, comme en Turquie en 2010, où ils s'étaient mutuellement sortis de la piste. A Shanghai, où les pneus seront très sollicités - Pirelli prévoit une norme de trois arrêts aux stands -, Kimi Raikkonen (Lotus-Renault) pourrait profiter de la situation. En Australie déjà, le Finlandais avait gagné en effectuant un arrêt de moins que ses concurrents, sa machine usant moins ses gommes que les autres.
si/lper