"L'effet de la crise financière en cours sur l'économie
mondiale est important et nous pensons qu'un certain temps sera
nécessaire avant la reprise", a déclaré le groupe dans un
communiqué. "Nous avons dès lors jugé utile de revoir la
répartition de nos ressources financières et avons décidé de
renoncer à participer au Moto GP à partir de 2009", a
poursuivi Kawasaki. Selon un responsable du groupe, Kawasaki
dépensait quelque 4 milliards de yens (32 millions d'euros) chaque
année pour la compétition.
Pas la première victime japonaise
En prenant cette décision, Kawasaki rejoint d'autres
constructeurs japonais qui se sont retirés des sports mécaniques à
cause de l'aggravation rapide de la conjoncture économique qui
frappe durement l'industrie automobile. Honda a annoncé en décembre
qu'il abandonnait la Formule 1, alors que Subaru (Fuji Heavy
Industries) et Suzuki ont décidé d'arrêter la compétition en
championnat du monde des rallyes.
Kawasaki, groupe d'industrie lourde diversifié également très
présent dans le secteur aéronautique, s'était lancé dans la
compétition moto en 2003. Le groupe a toutefois indiqué qu'il
continuerait de participer à des courses de motos commerciales.
Une écurie qui n'a jamais percé
Kawasaki, qui a annoncé son retrait du Championnat MotoGP, a
disputé le Championnat du monde motocycliste de vitesse en
catégorie reine pendant 17 ans, par intermittence, avec notamment
une longue absence de 1983 à 2001.
La marque japonaise était apparue pour la première fois en 500cc
en 1970, avec à la clé une place de vice-champion du monde des
constructeurs grâce au pilote privé néo-zélandais Ginger Molloy
(Bultaco-Kawasaki), vice-champion des pilotes derrière l'Italien
Giacomo Agostini (MV Agusta).
Kawasaki avait disparu de la compétition de 1976 à 1978 avant de
revenir comme écurie officielle au début des années 1980 avec le
pilote sud-africain Kork Ballington. Ensuite, pendant 19 ans, il
n'y eut plus de Kawa en catégorie reine jusqu'à l'avènement du
MotoGP en 2002.
Les résultats escomptés n'ont jamais été au rendez-vous, que ce
soit avec les prototypes 990cc (2002-2005) ou 800cc (2007-2008). La
valse des pilotes maison, notamment français (Christian Ravel, Eric
Offenstadt et Christian Léon dans les années 1970, Olivier Jacque
et Randy De Puniet dans les années 2000) n'y est sans doute pas
étrangère.
afp/rsch
Les trois périodes Kawasaki en 500cc/MotoGP
1970-1975
1970: Ginger Molloy 2e
1971: Dave Simmonds 4e
1972: Dave Simmonds 7e
1973: Eric Offenstadt 13e
1974: Christian Léon 20e
1975: Mick Grant 14e
1979-1982
1979: Mike Baldwin 13e
1980: Kork Ballington 12e
1981: Kork Ballington 8e
1982: Kork Ballington 9e
2002-2008
2002: Andrew Pitt 25e
2003: Garry McCoy 22e
2004: Shinya Nakano 10e
2005: Shinya Nakano 10e
2006: Shinya Nakano 14e
2007: Randy De Puniet 11e
2008: John Hopkins 16e