Pirouettes, sauts, séquences de petits pas. Stéphane Lambiel caresse la glace du Palladium de Champéry avec la grâce qui a fait son succès. Mais ce jour-là, le Valaisan ne patine pas pour obtenir les meilleures notes des juges. Depuis quelques années, le Valaisan entraîne les graines de champions. Un rôle qui lui permet de renouer avec les émotions du passé même si, "ce n’était pas forcément gagné d’avance",rigole-t-il. "Quand j’étais patineur, j’étais très impatient. Je souhaitais que tout fonctionne du premier coup. Je voyais la patience que cela demandait, les heures passées sur la glace par mon entraîneur avec ses élèves. Je me disais que ce n’était pas quelques chose pour moi."
Le patinage, c’est dans mon sang
Mais son amour pour sa discipline a raison de lui. "C’est dans mon sang", confirme-t-il. "Je savais qu’en 2010 je voulais passer à autre chose mais je savais surtout que je voulais rester dans le milieu du patinage".Le Valaisan participe alors à des galas, produit son propre spectacle en 2014 et 2015, fonde sa propre école de patinage pour les jeunes talents en 2014 et transmet son savoir au sein de la Fédération japonaise. Une expérience qui va sonner comme une révélation. "Les Japonais m’ont tout de suite donné envie de partager mon expérience. Avec eux, j’ai découvert la passion pour l’enseignement."
Les yeux qui pétillent, Stéphane Lambiel évoque son rôle avec une grande humilité. "Je me considère comme un jeune entraîneur qui doit apprendre encore et qui a besoin d’encore plus de patience. On n’est pas entraîneur comme ça, on apprend toute sa vie."
C’est génial de pouvoir travailler avec Alexia
Le Valaisan s’occupe d’ailleurs depuis le mois de mai de la Grisonne Alexia Paganini (18 ans), 4e des derniers Championnats d’Europe. "C’est génial de pouvoir travailler avec quelqu'un d’aussi talentueux. Elle a une grande connaissance de ses capacités et de son corps. Mon challenge est de la sortir de sa zone de confort. Etant donné qu'elle sait très bien ce qu'elle peut faire donc elle va rester dans cette zone où elle se sent en confiance. Je dois lui donner confiance pour qu'elle fasse des choses dont elle ne se sent pas capable. "
Epanoui aux côtés des jeunes patineurs, Stéphane Lambiel ne s'interdit pas pour autant de jeter un œil dans le rétro même s'il préfère vivre au jour le jour. "J'ai toujours eu ça en moi-même si en tant qu'entraîneur je dois un peu plus planifier mes journées. J'aime la spontanéité, aller sur le terrain pour voir ce qui s'y passe et faire avec ce que l'on a. Un petit peu comme ma grand-maman qui arrive toujours à faire un repas génial avec juste ce qu'elle a dans son frigo", conclut-il.
Champéry, Floriane Galaud - @FlorianeGalaud