Journaliste à la RTS, John Nicolet ne mâchait pas ses mots à l’heure d’évoquer ce point de règlement, pointant un problème d’équité. "N'avoir aucune flexibilité cette semaine n’a aucun sens. D’autant plus cette année, où il y a de l’enjeu pour le grand globe. Annuler la descente alors que les points sont cruciaux prétérite l’équité sportive. C’est vraiment dommage et cela donne une mauvaise image de la FIS. C’est d’autant plus discutable qu’on va se retrouver vendredi avec un Team Event sans aucun enjeu et qui n’apporte de points à personne. On va avoir droit à ça vendredi au lieu d’avoir une descente si la FIS avait accepté de changer l’agencement des courses. Donc c'est très frustrant".
Journaliste à Eurosport, Jean-Baptiste Duluc avait fait part de sa colère mardi sur les réseaux sociaux. "Si la descente de demain est annulée, elle doit être impérativement reportée. C'est la fin de saison, il y a aucune obligation derrière. Mais on doit avoir 4 courses avant la fin. Sinon, même si ça avantage Pintu (Pinturault), c'est un scandale...."
Il y a un jour de réserve qui aurait pu être utilisé à la place de ce Team Event
Mercredi, la principale «victime» du règlement se nommait Lara Gut-Behrami. La Tessinoise aurait pu chiper le globe à Sofia Goggia et marquer de gros points en vue du général. Il n’en sera rien. "Il y a un jour de réserve qui aurait pu être utilisé à la place de ce Team Event. Il faudrait discuter de tout ça avec la FIS. Si cela s'appelle le globe du général, il faut avoir le même nombre de courses dans toutes les disciplines. Je ne vois pas pourquoi on va finir la saison avec sept descentes et super-G, contre neuf slaloms. Le géant de Semmering n'a pas été récupéré non plus. Ce n'est pas logique".
"Quand on fait des remarques sur le calendrier, on nous répond toujours que nous ne comprenons pas tous les paramètres compliqués qu'il faut prendre en compte, poursuit-elle. Mais si, quand tu dessines la saison, tu programmes plus de slaloms, alors ça me paraît logique qu'il y en aura plus à la fin de l'hiver. Il faudrait réfléchir à tout ça. Durant la saison, on sait que les épreuves de vitesse sont plus dépendantes de la météo. C'est aussi beaucoup plus compliqué de récupérer une descente ou un super-G, alors qu'il y a souvent des annulations à cause de la météo. Dans ma carrière, je ne me souviens pas d'avoir vu un seul slalom annulé."
Il faut garder la ligne et la respecter
Président de Swiss-ski, Urs Lehmann s’est montré plus mesuré. "Il faut garder la ligne et la respecter même si honnêtement, j’aurais préféré avoir la descente vendredi à la place du Team Event. A mon époque, tous les organisateurs faisaient ce qui était bon pour leur pays. En tant que Suisse, on aurait voulu que la descente ait lieu mais à un moment donné, il faut une même règle et la respecter. C’est clair qu'on a perdu une bonne opportunité pour le général. Mais Marco a encore de très bonnes chances. Il ne compte que 31 points de retard sur Pinturault. Pour Lara, c’est un peu plus difficile. On comptait avant tout sur la descente et le super-G. C’est vraiment dommage mais j’espère que la prochaine fois ce sera favorable pour la Suisse, conclut-il.
Lenzerheide, Floriane Galaud - @FlorianeGalaud