A Lenzerheide, le soleil a enfin illuminé l’aire d’arrivée après un début de semaine marqué par d’importantes chutes de neige. Et pour la première fois de la semaine, une course a pu avoir lieu. Et quelle course! Le Team Event, un événement qui ne fait pas l'unanimité.
"On skie plus pour Swiss-Ski que pour notre personne, admet Justin Murisier. On prend quand même beaucoup de risques. C’est important d’être au départ pour notre fédération et nos sponsors. Mon vrai but, c'est demain. Je ne dis pas que je n’ai pas tout donné aujourd’hui mais ça m’apporte très peu pour ma carrière".
La veille, l’entraîneur suisse des spécialistes de vitesse, Reto Nydegger, pointait du doigt l’état de la piste dont il estimait qu’elle avait été mal préparée. "Il n’a pas tout tort, réagit Murisier. C'est un entraîneur qui a de l’expérience. La piste n’était pas prête. Maintenant, ils sont en train de mettre de l’eau, il va faire froid. J’espère qu’elle sera parfaite pour le géant mais pour le moment, il y a encore pas mal de travail à faire".
On est des sportifs, on en veut toujours plus
Samedi, le Bagnard tentera de clore sa saison sur une bonne note, lui qui est monté sur son premier podium de Coupe du monde à Alta Badia en décembre. "C’est clair que ce serait vraiment top. En plus, je peux partir dans les 7. Il faut que je fasse une belle 1re manche pour avoir des chances en seconde. Après, on verra. L’objectif cette saison est atteint mais ce n'est jamais fini avant la dernière épreuve. On est des sportifs, on en veut toujours plus. J’ai fait une très belle saison jusque-là mais si je peux terminer sur une bonne note, c’est encore mieux", sourit-il.
"Physiquement, je me sentais bien jusqu’à la semaine dernière. Là, je sens que la fin de saison approche et que la pression est en train de retomber un peu. Mais j’essaie de rester bien dedans. Je vais repartir m’entraîner un peu cet après-midi pour être en forme demain", conclut Justin Murisier.
Lenzerheide, Floriane Galaud - @FlorianeGalaud
Murisier et sa 3e place à Alta Badia
"Il s’est passé beaucoup de choses mais cela fait maintenant 2 mois. C’est clair que je m'étais mis beaucoup de pression durant des années pour monter sur un podium. C'était mon but de le faire un jour. C'était donc beaucoup d’émotions mais on est vite de retour à la réalité. Le soir-même, il faut déjà repartir et s’entraîner. C’était un beau moment mais on est vite de retour à la réalité".
Un hiver sans public
"C’est clair que quand t’arrives à l’arrivée et que tu t’entends crier et respirer, cela fait bizarre. T’es plus content quand la foule est en délire. Dans le portillon de départ, t’es seul, quand tu performes, t’es seul. Il faut apprendre à faire avec. Je préférerais que ma famille soit là mais je pense qu’il y a d’autres problèmes en ce moment et ce n’est pas contre ça que l’on doit se battre. C’est vraiment contre ce virus".