Ce matin-là, Charlotte Chable sue en salle de fitness en compagnie de son préparateur physique Patrick Flaction. L'effort se lit sur le visage rosé de la technicienne qui est passée par tous les états cet hiver.
Il y a eu la déception de ne pas arriver à reproduire en course le ski produit à l'entraînement. Et cette tête qui ne cesse de ressasser les échecs. Puis ce nouveau coup d'arrêt. Une crise d'appendicite qui frappe au plus mauvais moment. La charge émotionnelle était trop lourde pour Charlotte Chable. "Je n'aime pas trop le dire mais c'est le premier hiver où je me suis demandé si j'allais y arriver un jour. Je me suis dit que le train était peut-être parti sans moi, image-t-elle. J'avais de grosses attentes, j'étais bien partie dans la saison, je skiais vite. Mais à la fin, c'est le résultat qui compte."
Je suis motivée par ce nouveau challenge
Ces moments de doute sont cependant vite balayés. Charlotte n'est pas du genre à lâcher. Alors pour envoyer aux oubliettes une saison compliquée, elle décide de changer "quelques trucs". Fini Fischer, c'est désormais sur Salomon qu'elle dansera entre les piquets. "Je me suis toujours sentie bien sur ce matériel. Mais cette année, j'ai eu ce sentiment au fond de moi que c'était le moment de changer quelque chose. Mentalement, cela me fait du bien, c'est un peu un nouveau départ. Je suis motivée par ce nouveau challenge même si c'est un saut dans l'inconnu." La pandémie de Covid-19 ayant mis un terme à la saison, les athlètes n’ont pas pu effectuer de tests de matériel.
"Normalement, on teste les skis avant de les changer, rigole-t-elle. J'ai attendu de voir si je pouvais skier plus tard mais au bout d'un moment je me suis dit, fonce, t'as trop envie de changer. C'est une grande marque, avec de grands skieurs, donc il n'y a pas de raison de se faire du souci. Je suis confiante. Je sais que je vais trouver les bons réglages."
Physiquement, je me sens bien.
Ces réglages, elle pourra les effectuer en juillet, sur les glaciers suisses. "Je pense que je vais être tout excitée mais qu'il me faudra quelques jours d'adaptation. Je ne sais pas comment le ski va réagir mais on verra bien!"
Son regard brille à l'heure d’évoquer la saison prochaine. Confiante, la skieuse a effectué un gros travail physique durant les mois de semi-confinement. "Physiquement, je me sens bien. On a recommencé plus tôt que d'habitude. Début avril, on était dans les salles de force. J'ai juste eu de la peine à retrouver mon explosivité et la niaque car il m'a fallu du temps pour digérer la saison passée. Ça revient gentiment mais j'ai le temps de bien me remettre jusqu'à la saison prochaine."
L'objectif est de prendre du plaisir
Une seule pièce du puzzle doit encore être rattachée au reste: son mental. "C'est à ce niveau-là que je dois faire le pas supplémentaire pour mettre toutes les chances de mon côté la saison prochaine". Une saison qu'elle souhaite placer sous le signe du plaisir. "C'est comme ça que j'obtiendrai des résultats. Je sais que quand je skie relâchée et en prenant du plaisir, je skie vite", conclut-elle.
Salgesch, Floriane Galaud - @FlorianeGalaud