Il y a 40 ans, Marie-Theres Nadig s'imposait

Crans-Montana, pour toute une génération, c'est la razzia aux Mondiaux de 1987, où la Suisse avait décroché 8 titres Mondiaux. Mais Crans-Montana, c'est aussi le souvenir du sacre de Marie-Theres Nadig en 1981. La St-Galloise, alors âgée de 27 ans, s'impose sur la piste Nationale. Malgré le temps qui passe, le souvenir de cette victoire à domicile est encore bien présent.

"C'était super!, se remémore-t-elle au téléphone. J'avais besoin de gagner là-bas pour me rapprocher du gros globe de cristal. Les gens étaient super sympas, on était dans un très bel hôtel, on avait une très belle ambiance entre nous. J'ai pu skier libérée et gagner."

Je n'ai pas fait la fête mais au fond de moi, j'étais très heureuse

"Je me souviens d'avoir très bien skié sur le haut. Puis après le temps intermédiaire il y avait un petit saut et un passage dans la forêt. Il y avait beaucoup de mouvements de terrain, il fallait travailler, je me souviens dans le dernier schuss avant l'arrivée, on allait très vite. C'était génial".

Sur la piste Nationale, la star de 27 ans avait livré un récital, même si elle avait dû attendre le départ de la dernière skieuse pour savourer. "Derrière moi, il restait encore 15 filles qui pouvaient gagner. Quand j'ai franchi la ligne, j'ai vu que j'avais signé le meilleur temps mais je ne savais pas si cela suffirait. Je n'ai pas fait la fête mais au fond de moi, j'étais très heureuse".

Quarante ans plus tard, les Suissesses tenteront de faire aussi bien qu'en 2020, lorsque Lara Gut-Behrami avait signé le doublé, à chaque fois devant Corinne Suter. Mais contrairement à Nadig, c'est sur la Mont Lachaux qu’elles s’élanceront.

"C'est une piste géniale, car il y a tous les éléments pour faire une bonne descente; de la glisse, des virages et des sauts, lâche Nadig. C'est une super descente. En haut, c’est un petit plat et après ça rentre dans une pente raide avec beaucoup de changements de rythme. C’est assez difficile à skier. Au milieu, il y a un chemin, dans lequel il faut bien entrer et prendre de la vitesse. A la fin, il y a deux trois virages qu'il est important de bien négocier".

Nous, on ne connaissait pas les filets de protection

Si le matériel n'a cessé d'évoluer ces dernières décennies, qu'en est-il des pistes? "Les pistes ne sont pas plus difficiles aujourd'hui. Je pense qu'elles sont mieux préparées qu'à notre époque. La neige artificielle, c'est quand même autre chose. C'est plus dur et plus agressif, donc c'est important que la sécurité soit la priorité. Nous, on ne connaissait pas les filets de protection".

Fallait-il donc être une tête brûlée pour s'élancer sans casque et sans filet? "Non je ne pense pas", rigole-t-elle au bout du fil. "On a commencé à s'entraîner dans ces conditions et si on s’entraîne sur de telles pistes, on sait si c'est dur ou mou et comment on doit réagir. On avait des pistes très rapides comme à Val d’Isère mais on était préparée pour ça, sinon on n'aurait pas pu le faire" conclut-elle.

Après ce superbe succès sur le Haut-Plateau, "Maïté" Nadig décrochera le globe de cristal du classement général avant de se retirer du Cirque blanc.

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Crans-Montana, Floriane Galaud - @FlorianeGalaud