Simon Ammann met tout le monde d'accord à Engelberg

Simon Ammann est irrésistible. Le Saint-Gallois a remporté le
premier concours du week-end à Engelberg et consolidé sa place de
leader de la Coupe du monde de saut, où il compte désormais 115
points d'avance sur l'Autrichien Gregor Schlierenzauer, 3e de
l'épreuve derrière son compatriote Wolfgang Loitzl.



Ammann a réalisé le saut le plus long de la 1re manche (138,5 m)
et le deuxième de la seconde (137 m) pour cueillir le septième
succès de sa carrière sur le circuit, le quatrième déjà cet hiver
en six compétitions seulement. Mais les Autrichiens sont proches.
Loitzl n'a concédé que 2,2 points au Saint-Gallois, dont la note
finale a mis plus d'une minute à s'afficher.

Toujours aussi régulier

Il faut dire que son telemark (à la réception) n'est pas pur et
donc sujet à caution. Après la polémique suscitée le week-end
dernier par sa «touchette» de la main non sanctionnée à Pragelato,
qui avait provoqué la colère des Autrichiens, les juges ont voulu
être sûrs de leur coup. Ils ont estimé, cette fois encore,
qu'Ammann ne devait pas être pénalisé.



Ce nouveau succès confirme que l'homme du Toggenburg a acquis, à
28 ans, une régularité qui en fait le candidat numéro 1 à la
victoire au général de la Coupe du monde. «Après toutes ces
années, je me sens encore très frais dans ma tête et j'ai
l'expérience en plus. Cela aide, surtout par des conditions pas si
faciles comme aujourd'hui avec la pluie et un léger vent dans le
dos», a relevé Ammann, capable de l'emporter par n'importe
quelles conditions et sur tous les types de tremplin.

Frais et dispos

Sa décontraction et sa constance rappellent celles affichées la
saison passée par l'Autrichien Thomas Morgenstern, vainqueur des
six premiers concours de l'hiver et du général de la Coupe du
monde. A Engelberg, Ammann s'est imposé pour la première fois de sa
carrière sur sol helvétique, douze mois après le succès d'Andreas
Küttel, qui n'avait cette fois pas passé le cap des
qualifications.



Signe du manque de relève chez Swiss-Ski dans la discipline, le
Saint-Gallois était le seul Suisse en lice. Le staff technique, en
revanche, est au top: «Je profite d'un encadrement très adapté,
avec un spécialiste pour chaque domaine. Ainsi je peux me
concentrer sur moi-même pour arriver en parfaite forme le jour
J», explique Ammann.



«Pas de secret», précise le champion du monde au grand
tremplin, mais une recette éprouvée: «Je me concentre sur mon
travail au quotidien. Chaque jour, il y a quelque chose à faire, et
chaque petit pas renforce la confiance.» Sous-entendu: les
résultats suivent.

«Je miserais sur moi»

A Engelberg, le Saint-Gallois a fait la différence dans la phase
de vol. Sur le tremplin, sa vitesse était de 0,8 km/h inférieure à
celle de Loitzl. Il a aussi concédé 5 points en notes de style à
l'Autrichien, parfait à la réception. «Sauter cinq mètres plus
loin est aussi une solution pour gagner», a dit Ammann quand
on lui faisait remarquer ses quelques lacunes techniques.



«Pour demain (pour le concours de dimanche), je miserais à
nouveau sur moi», a encore soufflé le héros du jour, qui rêve
de rejoindre dans les livres Janne Ahonen, dernier sauteur à avoir
réussi le doublé dans la station obwaldienne, en 2004.



si/tou