Le titre s'éloigne pour Simon Ammann

Simon Ammann a probablement laissé échapper la victoire finale
de la Tournée des Quatre-Tremplins. Le Saint-Gallois n'a pris que
la 8e place du concours d'Innsbruck remporté par Wolfgang Loitzl,
qui s'affirme comme l'homme fort du grand rendez-vous
austro-allemand. L'Autrichien compte près de 16 points d'avance sur
Ammann au général avant la dernière épreuve.



Ammann a tenu le choc lors de la 1re manche, où il n'a concédé
qu'un demi-mètre (avec 125,5 m) à Loitzl et Gregor Schlierenzauer.
Mais en finale, il se contentait de 123,5 m et se voyait largement
distancé, pour obtenir son moins bon résultat de la saison, en dix
concours. Portés par 26 000 spectateurs aux anges, Loitzl et
Schlierenzauer se sont envolés pour réussir le doublé devant le
revenant allemand Martin Schmitt, qui avait dominé la première
manche et qui retrouve son meilleur niveau à 29 ans, sept ans après
son dernier succès en Coupe du monde.

Manque de fraîcheur

«Je n'ai jamais pu prendre vraiment mes marques sur ce
tremplin», a déploré Ammann. Le leader de la Coupe du monde
n'avait pas de bonnes jambes. «Ma musculature n'a pas le temps
de se régénérer assez vite sur la Tournée. Je vais faire appel à la
physiothérapie pour tenter de retrouver la meilleur forme possible
en vue de Bischofshofen pour le dernier concours», a-t-il dit.
«Je ne pense pas avoir perdu toutes mes chances. Mais il faut
que je retrouve toute ma légèreté des premiers
concours.»



En attendant, à deux jours de la dernière étape, le Suisse compte
15,8 points de retard sur Loitzl au général et seulement 8,7
d'avance sur Schlierenzauer, 3e. Un écart qui sera très dur à
combler face à un Loitzl en état de grâce, qui a gagné à Innsbruck
son deuxième concours d'affilée après être resté... sans le moindre
succès en 222 épreuves de Coupe du monde. Excellent styliste,
l'Autrichien est en outre capable d'assurer quand il le faut.



Lueur d'espoir pour Ammann, celui-ci s'est montré fort à l'aise
cet été à Bischofshofen, où il s'est entraîné. Les caractéristiques
de l'élançoir sont proches de celles d'un tremplin de vol à ski, ce
qui devrait convenir au Saint-Gallois mais aussi à Schlierenzauer,
champion du monde de la spécialité.

Loitzl avec le cadre B

Eternel second avant cette Tournée, Loitzl (29 ans) ne se
félicitera jamais assez de s'être accroché après avoir failli jeter
l'éponge suite à sa non-sélection pour les JO de Turin, en 2006.
L'arrivée ce printemps de l'Autrichien Werner Schuster, l'ex-coach
des Suisses, au poste d'entraîneur des «Aigles» lui a redonné des
ailes. Loitzl s'est préparé avec le cadre B, où il jouit de plus de
liberté. La cohabitation au quotidien avec Loitzl et Schlierenzauer
en équipe nationale lui aurait mis trop de pression, avait-il
justifié.



A l'inverse de l'Autrichien, Andreas Küttel ne sort pas du trou.
Repêché comme «lucky loser» à Innsbruck après avoir perdu son duel
de la 1re manche face à l'Autrichien Martin Koch, le Schwytzois a
fini 13e. Il est cette saison totalement éclipsé par Ammann, avec
qui il fait pourtant chambre commune sur cette Tournée. «Le
problème est dans la tête», assure le coach suisse Martin
Künzle. «A l'entraînement et en qualifications, je vois ce dont
Andreas est capable. Mais en compétition, il veut trop bien
faire.»



si/tou