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Simon Ammann, un surdoué qui a appris à travailler

Ammann reste le dauphin de Schlierenzauer au général.
"Simi" et "Schlieri": duel passion- nant en vue à Liberec.
A quelques jours des Championnats du monde, Simon Ammann, actuel 2e de la Coupe du monde derrière Gregor Schlierenzauer, est bien armé pour briller. "Harry Potter" a appris à travailler avec le temps.

Au moment de s'élancer en cette fin de semaine à Liberec
(Tchéquie) pour ses cinquièmes Championnats du monde, Simon Ammann
n'est plus seulement le sauteur surdoué des débuts.



A force de travail, le champion en titre au grand tremplin a opéré
une mue et acquis une envergure qui en fera encore un des grands
favoris. Trois kilos, cela n'a l'air de rien, mais c'est énorme à
l'aune du saut à skis. C'est la masse qu'a prise Ammann après
l'introduction par la FIS, en 2004, de la nouvelle règle
"antianorexie" contraignant les sauteurs à afficher un indice de
masse corporelle (IMC) minimum sous peine de devoir sauter avec des
skis plus courts.



"Simon a dû se remettre totalement en question", explique
le coach neuchâtelois de condition physique Jean-Pierre Egger,
ancien recordman national du lancer du poids, qui s'occupe de
l'entraînement de force des sauteurs suisses depuis huit ans. "Il a
dû se mettre à travailler pour prendre du poids
intelligemment".

Un vrai léger

Car Ammann, explique Egger, était "un vrai léger", pas
un anorexique. "Le nouveau règlement le désavantageait donc
nettement
".



Mais le Saint-Gallois a fait de nécessité vertu. Longtemps assez
réfractaire à l'entraînement de force, contrairement à un Andreas
Küttel, il a décidé de faire des haltères ses alliés afin
d'acquérir cette force dans le tronc qui lui faisait tant défaut.
Car une fois passée l'insouciance des Jeux des Salt Lake City en
2002 où il avait réalisé le doublé sur son seul talent ou presque,
le Saint-Gallois a connu un creux dont seul le travail pouvait le
sortir. Idem après sa débâcle des JO de Turin (38e et 15e), qui l'a
contraint à revoir sa technique.



Devenu perfectionniste, Ammann a su s'adapter pour acquérir une
nouvelle dimension qui explique sa remarquable longévité, lui qui
est toujours perché sur les sommets onze ans après ses débuts en
Coupe du monde.



"Il a acquis l'attitude d'un pro qu'il n'avait pas avant.
Simon a une perception hors norme de son corps, de l'environnement.
La moindre fluctuation de la neige, il la ressent
", éclaire
Egger. Le coach loue aussi l'esprit critique de l'intéressé, qui ne
se contente pas d'exécuter sans mot dire les plans d'entraînement:
"Simon est un garçon intelligent qui pose beaucoup de
questions. Il vous oblige à argumenter. En cela, lui et Andreas
sont des athlètes intéressants
".

Rester humble

Reste qu'Ammann demeure en ce début d'année dans l'ombre du
stratosphérique Autrichien Gregor Schlierenzauer. Il n'a pas encore
gagné en 2009 et peine à assurer deux manches régulières. Mais
selon Egger, qui rapporte les propos du chef de discipline Gary
Furrer, "il n'y a pas de problème chez Simon. C'est simplement
Schlierenzauer qui est une classe au-dessus
".



Les sauteurs sont des êtres sensibles chez qui le moindre
dérèglement dans les nombreux paramètres qui influencent la
performance détente, qualités en vol, timing, vent, force peut
avoir des conséquences extrêmes. Selon Jean-Pierre Egger, il faut
"rester humble et ne pas surestimer l'importance d'un seul
facteur comme la musculation
".



Cela dit, pour être bien dans sa tête, un athlète doit d'abord se
sentir bien dans son corps. En remettant inlassablement l'ouvrage
sur le métier, Ammann s'est donné les moyens d'asseoir sa
réputation d'homme des grands rendez-vous. A vérifier dès samedi à
Liberec, avec l'épreuve au petit tremplin.



si/tai

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Ski nordique: Mondiaux de Liberec

Le programme (18.02-01.03)
Fond dames, 14km classique 19.02 11h30
Combiné, fond 10km 19.02 14h15
Combiné, saut 19.02 17h15
Saut dames, petit tremplin 20.02 10h30
Fond messieurs, 15km classique 20.02 13h00
Saut messieurs, qualifications 20.02 17h00
Fond dames, poursuite 15km 21.02 13h00
Saut messieurs, petit tremplin 21.02 16h00
Combiné, saut 22.02 09h45
Fond messieurs, poursuite 30km 22.02 13h00
Combiné, fond 15km 22.02 15h15
Fond dames/messieurs, sprint qualifs 24.02 11h00
Fond dames/messieurs, sprint finales 24.02 13h00

Fond dames/messieurs, team sprint (Q) 25.02 11h00
Fond dames/messieurs: team sprint (F) 25.02 13h00
Combiné, équipes saut 26.02 11h00
Fond dames, relais 4x5km 26.02 13h00
Combiné, équipes fond 26.02 15h15
Saut, grand tremplin (Q) 26.02 17h00
Fond messieurs, relais 4x10km 27.02 13h00
Saut, grand tremplin 27.02 16h00
Fond dames, 30km libre 28.02 13h00
Saut messieurs, par équipes 28.02 16h00
Fond messieurs, 50km libre 29.02 13h00

Sélection suisse
FOND: Seraina Mischol, Laurence Rochat, Dario Cologna, Toni Livers, Curdin Perl, Remo Fischer, Eligius Tambornino, Martin Jäger, Valerio Leccardi, Reto Burgermeister, Christoph Eigenmann.

SAUT: Bigna Windmüller, Simon Ammann, Andreas Küttel.

COMBINE NORDIQUE: Ronny Heer, Seppi Hurschler, Tim Hug, Joel Bieri, Michael Hollenstein.

Bieri et Hollenstein disputeront une qualification interne pour la 4e place dans l'équipe suisse de relais.