Dario Cologna, fatigué, renonce au 50 km

Dario Cologna a surestimé ses forces. Fatigué par ses quatre
courses disputées en sept jours, le Grison a déclaré forfait pour
le 50 km de clôture des Mondiaux de Liberec, dimanche, qui devait
constituer un point fort. Il est rentré en Suisse samedi.



Le relais 4 x 10 km de vendredi a été de trop pour Cologna. Parti
avec un gros retard comme deuxième relayeur, il s'est employé à
fond pour recoller, dans des conditions difficiles, laissant
énormément de forces. «Je l'avais vu rarement aussi épuisé
après une course», a reconnu le chef de discipline du fond
suisse Adriano Iseppi.



Le lendemain, Cologna annonçait son décision de renoncer à
l'épreuve reine, le 50 km, pour concentrer ses forces sur la
défense de sa place de leader de la Coupe du monde. «Pareille
opportunité ne se représentera peut-être plus», a justifié
Iseppi. Cologna compte 203 points d'avance sur le Norvégien Petter
Northug au classement général, et auncun Suisse n'a remporté la
Coupe du monde à ce jour.

Un programme surchargé

«C'est sa décision», reprend Iseppi. «La
polyvalence de Dario peut aussi être un inconvénient»,
ajoute-il, en référence au programme très chargé de son protégé.
Cologna s'est en effet aligné sur quatre épreuves en sept jours à
Liberec, ce à quoi aucun autre fondeur de l'élite ne s'est
aventuré: le 15 km (6e), la poursuite 30 km (41e après un mauvais
fartage), le sprint (4e) et le relais 4 x 10 km (7e). Le boulimique
athlète du Val Müstair aurait même encore voulu y ajouter le sprint
par équipes, mais ses entraîneurs l'ont freiné.



Avec les précipitations incessantes, les conditions se sont
révélées plus dures que prévu tous ces jours. «Et sur cette
neige, le 50 km s'annonce brutal», précise Iseppi. Cologna va
se régénérer en Suisse avant d'attaquer les dernières étapes de la
Coupe du monde, qu'il entend toutes disputer, parmi lesquelles un
50 km à Trondheim dans quinze jours. La prochaine épreuve de Coupe
du monde a lieu le week-end prochain à Lahti.

«Rien à nous reprocher»

Adriano Iseppi balaie les critiques au sujet du programme de
Cologna à Liberec: «Nous n'avons rien à nous reprocher. Et
Dario a encore beaucoup de compétitions devant lui.» Cologna
sait mieux que quiconque, souligne son entourage, écouter les
signaux de son corps. Afin d'arriver frais au Tour de Ski qu'il a
du reste remporté, il avait fait l'impasse sur le sprint de
Düsseldorf en décembre. Il n'était pas non plus aux épreuves de
Vancouver en janvier.



Le Grison quitte Liberec sur un bilan paradoxal: il s'est mis en
évidence sur les deux épreuves où on l'attendait le moins (15 km et
sprint). Et il a failli ou s'est dérobé dans celles où ses
entraîneurs le voyaient comme possible médaillé, la poursuite et le
50 km. Le Grison a probablement présumé de ses forces. Vendredi
encore, après le relais, il avait affirmé que «récupérer d'une
course était toujours plus facile après de bons résultats». A
un an des Jeux de Vancouver, son corps lui a, pour la première fois
peut-être, montré ses limites.



si/rou