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La polyvalence de Dario Cologna a payé

Le sourire de Northug et Cologna sur le podium final de cet hiver.
Le sourire de Northug et Cologna sur le podium final de cet hiver.
A 23 ans, Dario Cologna a fait preuve d'une grande intelligence pour s'adjuger la Coupe du monde de ski de fond. Sa polyvalence, une qualité de plus en plus rare dans ce milieu, a également fait la différence.

La victoire de Dario Cologna à la Coupe du monde de fond, au
terme de la saison 2008-09, est celle de la polyvalence sur la
spécialisation. C'est le triomphe d'un athlète intelligent qui, à
23 ans seulement, a su cibler ses objectifs sur les deux
rendez-vous qui «payaient», le Tour de Ski et les finales
suédoises.



Avec une victoire samedi sur la poursuite 20 km à Falun et trois
deuxièmes places sur la saison, Cologna n'a de loin pas écrasé la
concurrence. Il a surtout su être régulier de novembre à mars et se
préparer pour être au top sur les épreuves de plusieurs jours, là
où il pouvait valoir ses facultés de récupération exceptionnelles:
le Tour de Ski, qu'il a remporté en janvier, et les finales de la
Coupe du monde. A eux seuls, ces deux temps forts lui ont rapporté
plus de la moitié de ses 1344 points.



Le Norvégien Ola Vigen Hattestad a eu beau aligner six victoires
en sprint et son compatriote Petter Northug quatre podiums dont
deux succès, cela na pas suffi. Quant aux autres cadors, comme
l'Italien Pietro Piller Cottrer, l'Allemand Axel Teichmann ou le
Tchèque Lukas Bauer, ils étaient bien trop concentrés sur les
épreuves de distance uniquement pour espérer quelque chose au
classement général.

Les exceptions Northug et Cologna

«Northug et Cologna étaient les deux seuls intéressés par le
général»,
confirme le journaliste zurichois Toni Nötzli, qui
fut pendant douze ans le coordinateur médias de la Fédération
internationale (FIS) pour le fond. Les autres, simplement, savaient
qu'ils n'avaient aucune chance.



«On assiste à un double partage, entre les spécialistes du
style classique et ceux du skating d'une part, et ceux du sprint et
des épreuves de distance de l'autre»
, explique Nötzli. Cologna
et Northug, capables et désireux de s'illustrer sur tous les
tableaux, font figure d'exceptions.



Toni Nötzli est persuadé que la Suisse tient en Cologna «un héros
peut-être pour les 7 ou 10 prochaines années». L'athlète du Val
Müstair est en effet un phénomène de précocité: il accède au sommet
à 23 ans (il les a eus le 11 mars), quand il était de coutume de
penser qu'il fallait attendre 27 ou 30 ans pour s'illustrer dans un
sport d'endurance. En cela, il souligne une nouvelle tendance
observée également sur marathon en athlétisme, avec par exemple le
Kényan Samuel Wanjiru, champion olympique sur la distance mythique
à Pékin à 21 ans.

Dählie avait 25 ans

Dario Cologna n'est pas le plus jeune fondeur à d'adjuger le
classement général. Le Suédois Gunde Svan, cinq fois victorieux
dans les années 80 ans, avait 22 ans lors de son premier succès
final. Mais la décennie suivante, le Norvégien Björn Dählie, le
plus grand fondeur de l'histoire avec notamment six victoires au
général, avait lui dû attendre 25 ans pour son premier gros
globe.



Pour marquer durablement les esprits, Cologna devra bien sûr
gagner des médailles dans les compétitions majeures, Jeux et
Championnats du monde. Ce qui ne saurait tarder, à entendre les
éloges des anciennes gloires du fond suisse. Albert Giger (membre
du relais suisse 3e aux JO de Sapporo en 1972): «Chez Dario,
tout est réuni pour qu'il réussisse».
Andy Grünenfelder (3e
des JO de Calgary en 1988 sur 50 km): «En skating, Dario est le
meilleur du monde. Il maîtrise cette technique à la perfection,
bien mieux qu'un Northug».




si/alt

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Cologna mieux rétribué que Défago et Cuche

Dario Cologna a engrangé 262 600 francs de gains à quoi s'ajoutent les rentrées de sponsoring au cours de l'hiver 2008-09 en Coupe du monde. Le skieur de fond grison est mieux loti que les alpins Didier Défago et Didier Cuche, qui ont gagné respectivement 197 613 et 167 250 francs.

Grâce à ses bonus du Tour de Ski et des finales de Stockholm et Falun, Cologna a récolté 80 000 francs de plus que son dauphin en Coupe du monde, le Norvégien Petter Northug, et 30 000 francs de plus que la première dame, la Slovène Petra Majdic, pourtant huit fois victorieuse cette saison.

Les écarts sont abyssaux: le deuxième Suisse au tableau des primes, Toni Livers, n'a reçu que 1000 francs. Et la Vaudoise Laurence Rochat n'a pas touché un centime.

Fond, le classement des gains CDM messieurs
1. Dario Cologna (SUI) 262'800 francs.
2. Petter Northug (NOR) 182'625.
3. Ola Vigen Hattestad (NOR) 128'750.
76. Toni Livers (SUI) 1000
87. Martin Jäger (SUI) 500
91. Eligius Tambornino (SUI) 250

Dames
1. Petra Majdic (SLO) 232'000.
2. Justyna Kowalczyk (POL) 217'125.
3. Virpi Kuitunen (FIN) 206'450.
Aucune Suissesse rétribuée