La carrière d'une sportive de niveau mondial connaît des hauts
et des bas. Celle d'Olivia Nobs ne fait pas exception. Vice
championne du monde de boardercross en 2009 en Corée du Sud, la
Chaux-de-Fonnière de 26 ans a ensuite dû observer une pause en fin
de saison dernière après s'être blessée au dos.
Rencontrée dans le cadre de l'habituelle conférence de presse
Swiss-Ski de début de saison jeudi à Berne, Olivia Nobs donne
l'impression de prendre à nouveau un plaisir immense à pratiquer
son sport. Cela n'a pas toujours été le cas. De retour d'Argentine
avec un top 8 dans la poche, la Neuchâteloise, revient sur sa
blessure, sa préparation tronquée et ses espoirs pour les Jeux
olympiques de Vancouver 2010. Interview.
- Olivia Nobs, comment se présente la saison à
venir?
OLIVIA NOBS: Bien! J'ai d'abord eu un peu de
peine à me remettre du décalage horaire au retour d'Argentine, mais
dans l'ensemble ça va bien physiquement, sur la neige et
mentalement.
Une préparation estivale chaotique
-En fin de saison dernière, vous vous
êtes blessée au dos. Cet accident vous a-t-il retardé dans votre
préparation?
OLIVIA NOBS:
Ma préparation estivale a été plutôt
moyenne. Je ne me suis pas rendue en Argentine dans les meilleures
conditions. Le résultat que j'ai obtenu là-bas (réd. 8e), en regard
des efforts que j'avais fournis pour m'y préparer, est un peu
inespéré.
-Pour quelles raisons?
OLIVIA NOBS:
J'ai connu une terrible baisse dans
ma motivation au moment où j'ai recommencé l'entraînement après ma
blessure. Passer d'une période où je tenais la grande forme à
l'inactivité a été difficile. De plus, au moment de me replonger à
100% dans l'entraînement, j'ai subi comme un contre-coup et mon
envie avait un peu disparu.
- Ce sentiment s'est-il atténué une fois de retour sur la
neige?
OLIVIA NOBS:
A Saas Fee, sur le glacier, je n'ai
pas eu un très bon feeling lors des premiers camps. J'avais peur de
la vitesse, des sauts, des autres concurrentes. Je faisais un
blocage mental. J'ai en fait perdu confiance en moi lors de ma
chute en fin de saison passée. Heureusement, mon résultat en
Argentine m'a donné un sacré coup de pouce au niveau du moral. Là,
je suis de nouveau à fond!
Une 2e place sur la piste olympique
- Le point d'orgue de la saison à venir sera la course pour
l'or olympique à Whistler (Can) en février prochain. Cette piste
vous convient plutôt bien...
OLIVIA NOBS: C'est vrai. Lors de la répétition
générale la saison dernière en Coupe du monde, j'avais terminé 2e.
J'avais même remporté les qualifications. J'aime vraiment beaucoup
cette piste. De plus, elle se trouve dans un environnement naturel
fabuleux. Le long du parcours on peut voir successivement l'océan
Pacifique, les étendues de forêts et la ville, c'est
incroyable!
- Quelles sont vos ambitions pour ces JO?
OLIVIA NOBS: Pour moi, c'est une deuxième chance.
J'ai déjà eu l'opportunité de pouvoir participer à ceux de Turin en
2006 (réd. 11e). Cette fois j'aimerais y aller, mais pas en
touriste, je veux remporter quelque chose. Mais je dois d'abord me
concentrer sur les courses de Coupe du monde qui vont me permettre
de me qualifier.
si/ggol
Mellie Francon se prépare à sa façon
Candidate à une médaille en boardercross à Vancouver, Mellie Francon (27 ans) ne fait jamais vraiment les choses comme tout le monde. Tant mieux, cela semble porter ses fruits. La Chaux de-Fonnière se passe en effet des services d'un coach mental et préfère se reposer sur ses expériences et ses lectures pour se préparer afin d'être au top dans sa tête le moment venu.
"J'effectue mon travail de préparation mentale selon une méthode personnelle. C'est un peu ma dinette interne, explique la pétillante Neuchâteloise. Je me base beaucoup sur la méditation, la visualisation et l'équilibre des flux d'énergie. Si je suis bien dans ma tête au moment d'une compétition, je sais que je peux donner mon maximum."
"Je ne sais pas si ma méthode va m'amener à un titre, enchaîne-t elle. Mais ce qui est sûr, c'est que tout ce que j'ai appris m'est déjà utile pour la vie de tous les jours. Notamment en ce qui concerne les relations avec les autres."
Harald Benselin aimerait du soutien
Lorsque Harald Benselin (38 ans) prenait en mains la destinée du boardercross en Suisse, il partait de zéro. Le dynamique entraîneur national entame cet automne sa huitième année à la tête de la discipline et se trouve face à un nouveau défi. Ramener des médailles de Vancouver avec des moyens restreints. "La Suisse possède cinq filles, peut-être six, qui peuvent prétendre à une médaille aux JO, explique le technicien. Et je suis le seul entraîneur à disposition pour six filles et quatre garçons, c'est insuffisant."
Harald Benselin ne se plaint pas pour autant. Il reconnaît qu'il a la chance de pouvoir faire un métier passionnant, mais il ne renoncerait pas à un peu d'aide supplémentaire. "Pour véritablement atteindre un niveau professionnel, il nous manque un entraîneur assistant et un service-man à l'année, détaille-t-il. Lorsque l'on voit les moyens mis en place par les Canadiens et les Français notamment, cela laisse songeur. Ma motivation est toutefois toujours au beau fixe, rassure le coach. C'est l'énergie qui commence gentiment à me manquer parfois."