Retour sur un fiasco avec les slalomeurs suisses
"Il n’y a pas grand-chose à dire", s’agace Loïc Meillard. "Ce n’est pas quelque chose de nouveau, cela fait des années qu’on essaie de se battre, d’avoir une voix. C’est dommage que Victor Muffat-Jeandet se blesse sur une course qui n’aurait pas dû avoir lieu".
Ancien représentant des athlètes, Daniel Yule abonde. "Je crois que tout a été dit et redit, il y a pas mal de questions à se poser au niveau de la prise de décisions. Le 1er jour, on avait l’impression que la FIS avait pris une décision et qu’ensuite d’autres enjeux sont venus se mêler à l’histoire. Mais ce n’est pas à moi de juger. Le sport passe au second plan et cela s’est vu ces derniers jours à Zagreb. J'ai pu faire une manche en un morceau donc pour moi, c’est l'essentiel".
Luca Aerni aussi était en colère et l’a bien fait savoir en se frappant la tempe de manière très expressive. "C’est le 1er truc qui m’est venu en tête", explique-t-il. "J’ai dû attendre 20 minutes au départ. J’étais un peu choqué de la piste, chaque porte était différente, ça cassait de partout du départ à l’arrivée, c’était dangereux. Je suis parti en me disant "j’attaque" mais après quelques erreurs, je voulais juste arriver en bas".
"La bonne décision" pour Zenhäusern
Ramon Zenhäusern avait aussi de quoi être frustré. Parti avec son dossard 3, le géant Valaisan avait pu profiter d’une piste potable pour se hisser au 2e rang provisoire. "J’étais déçu car j’étais dans une bonne position mais c’était la bonne décision d’annuler. C’était dangereux et c’est très malheureux pour Victor. C’est dommage aussi pour l’organisation qui a tout fait pour que la course puisse avoir lieu. Le 1er jour, on a demandé l’avis du top-15 mais c’est difficile de trouver une solution entre les athlètes qui ne pensent pas toujours la même chose. Mais ce n’est pas de notre ressort d’annuler une course ou de la reporter", conclut-il.
Tanguy Nef, lui, n'a même pas pu s'élancer. "Je n'ai pas l'habitude de m'échauffer 30 minutes pour finalement partir. Tout a été dit par tout le monde, c'est très dommage d'en arriver là mais je me réjouis d'autant plus du slalom de dimanche".
Les techniciens auront en effet un tout autre terrain de jeu à Adelboden, là où Daniel Yule s’était imposé en 2020… De quoi peut-être retrouver un peu le sourire.
Adelboden, Floriane Galaud