A Wengen, Justin Murisier prendra pour la 1re fois de sa carrière le départ de la mythique descente du Lauberhorn. Plutôt habitué à slalomer entre les piquets, le Valaisan, qui vient de fêter ses 30 ans, s'aligne depuis cette saison dans la catégorie reine. Malgré 2 résultats hors du top-30, le skieur du Val de Bagnes garde plaisir et motivation.
"La vitesse me plaît vraiment, j’aime l'adrénaline que cela me procure. J'apprends tous les jours, j'essaie de m’améliorer au mieux, mais on voit qu’il me manque encore des kilomètres. Je dois progresser", admet Justin.
"Le rythme est totalement différent entre un géant ou une descente, poursuit-il. En descente, il y a beaucoup d'attente ce n'est pas toujours facile de rester concentré. Tu as tendance à t'endormir entre la reconnaissance et la course. En géant, il n'y a pas de répit, du petit déjeuner jusqu'à la 2e manche. Le rythme au sein de l'équipe est aussi différent. Comme je m'élance avec des dossards élevés, je vois rarement mes coéquipiers. Ils sont déjà dans leur chambre ou en condition physique quand moi je suis encore sur la piste (sourire). Je vis un peu en solitaire".
La Coupe du monde, ce n’est pas la course de ski club
Cette arrivée tardive dans les disciplines de vitesse, Murisier l’explique par les blessures passées qui l’ont freiné durant sa carrière. "La Coupe du monde, ce n’est pas la course de ski club. On ne peut pas dire: "allez moi je vais faire de la descente et je fais des podiums". Il y a une concurrence énorme en Suisse, on n'a que 8 places, il faut faire sa place. J'ai essayé d'arriver dans les disciplines ou j’étais déjà plus ou moins installé, en géant et slalom, avant d’amener un discipline en plus. Maintenant qu’en géant je suis dans le top-15, je peux me permettre de prendre le risque de faire d’autres disciplines".
Mais concilier 3 disciplines n'est pas forcément chose aisée et son corps peut parfois le lui rappeler. "Je me sens bien mentalement mais physiquement ça coince un peu plus. Je sens que parfois ça tiraille et que parfois j’aurais bien besoin d'un jour ou deux de pause en plus mais en général je me sens très bien les jours de course. Je ne me suis jamais dit: "j’ai mal skié parce que j'ai mal au genou".
Mais entre les disciplines de vitesse et le géant, son coeur balance-t-il? "Non, parce qu'en géant ça se passe tellement bien! Ca reste ma discipline reine. En revanche, j’ai l’avantage de m'entraîner avec Marco (Odermatt) qui fait les 3 disciplines (ndlr: descente, super-G et géant). Donc si j’arrivais à faire le même programme que lui et à faire des gros résultats dans les 3 disciplines, je ne dirais pas non. Pour l’instant, j’y vais dans cette optique et après on verra au fil des années si ça va toujours de concilier la technique et la vitesse".
Wengen, Floriane Galaud
Un mot sur la piste
"Ce n'est pas la descente la plus difficile. J'ai pu faire Bormio et là ce sont des sentiments un peu différents, c'est une piste très difficile qui secoue. A part la longueur et quelques passages techniques, Wengen n'est pas la piste la plus difficile. Physiquement oui mais pas techniquement. J'essaie de penser à ma respiration mais ce n'est pas comme à Bormio où tu n'as pas le temps de réfléchir".
"Ce que m'évoque Wengen? La victoire de William Besse"
Lorsqu'on lui demande ce que le Lauberhorn lui évoque, il répond sans aucune hésitation: "la victoire de William Besse en 1994. Je n'avais que 2 ans alors je n'ai pas de souvenir réel. Mais vu que c’est mon cousin, on en a reparlé encore pendant longtemps. J’ai vu sa manche et pour moi voir quelqu'un de ma vallée gagner à Wengen c'est fort".
Wengen: programme
15.01 Descente à 12h30
16.01 Slalom à 10h15/13h30