"Les rescapés de 1984", un trio qui fait la légende de la PdG

En 1984, la Patrouille des Glaciers est relancée après une interruption de 35 ans. Jean Moix, Jean-Marc Farquet et Daniel Ryter sont de la partie pour cette "première", mais dans des patrouilles différentes. "Par la suite, nous nous sommes connus en marge de diverses compétitions comme le Trophée du Muveran ou la Maya à Saint-Martin", précise Daniel Ryter (68 ans). Il aura fallu attendre l’édition 2022 pour les voir porter le même numéro de dossard. "J'ai contacté Daniel afin d'avoir un coéquipier de même génération. Ensuite, nous avons pensé à Jean pour compléter l'équipe", lance Jean-Marc Farquet (64 ans).

Daniel Ryter est le plus "capé" des trois avec désormais 19 départs depuis Zermatt. "Hormis la PdG 2020 qui a été annulée en raison du Covid-19 et où je n’étais pas inscrit, j’ai été présent à toutes les éditions", relève l’ancien professeur de géographie. Jean Moix en compte 18 et Jean-Marc Farquet 14.

Les ambitions ne sont plus les mêmes, mais la passion reste. "Le plaisir de faire des sorties à la montagne prime avant tout durant l’hiver. La Patrouille est la cerise sur le gâteau", indique Jean Moix (64 ans). Il y a 38 ans, cet ancien garde-frontière s'élançait pour gagner l’épreuve. "Maintenant, il n’y a plus besoin de partir en courant dès le départ (sourire)", glisse-t-il.

Le parcours est aujourd’hui très bien préparé, c’est presque une autoroute. En 1984, il y avait seulement deux traces

Lorsque nous les questionnons sur ce qui a le plus changé au fil des années, ils sont unanimes: la préparation du tracé et l'évolution du matériel. "Le parcours est aujourd’hui très bien préparé, c’est presque une autoroute. En 1984, il y avait seulement deux traces", explique Jean Moix. "A cette époque, il était impossible d’avoir moins de 5 kilos de matériel alpin (skis et chaussures)", ajoute Jean-Marc Farquet.

"Nous étions des pionniers en 1984. Il y avait aussi le fait que c’était la 1re fois qu’une course était organisée durant la nuit. Cela nous semblait inimaginable de courir dans l’obscurité", dit Daniel Ryter. Au moment d’évoquer des souvenirs, le trio de la Patrouille 368 garde bien sûr en mémoire la terrible édition de 1986 qui avait été arrêtée à cause de conditions dantesques.

La Patrouille 2022 est la plus difficile que j’ai faite par rapport aux conditions de neige

Avec le faible enneigement de cette année, les participantes et participants de la PdG doivent faire plus de kilomètres à pied, notamment dans la région d’Arolla où il faut marcher avec les chaussures de ski. Une situation pas évidente pour le trio valdo-valaisan. "Comme nous ne sommes pas des marcheurs très entraînés, c’était un peu compliqué (rires)", détaille Jean-Marc Farquet. "La Patrouille 2022 est la plus difficile que j’ai faite par rapport aux conditions de neige. Ce n’est pas une édition où il faut regarder le chrono", souligne Jean Moix.

En 2024, les trois hommes pourraient fêter les 40 ans de leur 1re Patrouille. Seront-ils présents sur la ligne de départ? "Comme après chaque PdG, nous imaginons que c’était la dernière. Nous en reparlerons dans deux ans", conclut avec le sourire Jean-Marc Farquet.

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Sébastien Schorderet