Difficile de croire en cette chaude journée de juin que certains ont déjà rechaussé leurs skis. C’est le cas pourtant de Tanguy Nef. Mais à Saillon, pas d’or blanc à l’horizon. A l’intérieur de la LocoSki Academy, un tapis blanc en matière synthétique, humidifié en permanence pour permettre la glisse, fait office de piste.
"C’est un ressenti spécial car on est dans une salle, on skie sur place, le tapis bouge mais nous on reste sur place et on se voit dans un miroir. Au niveau cognitif, c’est complètement différent de ce qu’on a l’habitude de faire sur une piste de ski", explique le Genevois qui a troqué sa combinaison Swiss-ski pour une tenue plus estivale.
Une bonne alternative aux glaciers
Il faut dire que ce début d'été s'avère particulièrement chaud. Pour Nef, skier à l'intérieur est aussi une bonne alternative aux glaciers. "C'est un bon substitut quand il n'y aura plus beaucoup de neige sur les glaciers. Comme cette année il fait très chaud, les conditions sur les glaciers sont compliquées. On peut aussi skier théoriquement non stop, ce qui n'est pas possible sur les glaciers car on doit remonter à chaque fois".
Surtout que les sensations, elles, sont assez proches des conditions que les skieurs rencontrent sur les glaciers. "De l’entrée du virage jusqu’à la ligne de pente, les sensations vont être relativement similaires à ce que l’on retrouve sur la neige. Cependant, à partir de la phase de la ligne de pente à la phase de conduite, on va avoir moins de force en jeu, on va pouvoir mettre moins d’angle" détaille Nef.
Un entraînement varié
Et pour varier l'entraînement, son coach n'hésite pas à le challenger. "On va pouvoir varier la vitesse du tapis. Plus ce sera lent, plus ce sera difficile. On va aussi varier l'humidité du tapis et la pente. On peut ensuite ajouter des difficultés en mettant par exemple des cônes, en portant des poids, les possibilités sont infines. L'idée est de garder une technique de base qui est une bonne comme ça, le jour où l'on descend une piste exigeante et que l'on fait face à des complications, on est prêt à réagir un peu plus rapidement", conclut le Genevois.
Saillon, Floriane Galaud
Nef à la recherche d'un sponsor
"J'ai été lâché par le sponsor avec qui j'étais depuis deux ans. On sait qu'on est dans une période économique un peu précaire. Je pense que les entreprises sont moins motivées à investir dans le ski. Je ne pense pas qu'on soit les athlètes les plus à plaindre en tant que skieur suisse mais c'est toujours un petit stress. Je le prends comme ça vient. Si personne n'est intéressé cela veut dire qu'on n'a pas frappé aux bonnes portes et il faudra être encore plus fort sur les courses mais je ne me fais pas trop de soucis pour la suite"...