Dans l’aire d’arrivée, les brins d’herbe mêlés à la boue remplacent le traditionnel tapis blanc. Quelques gouttes de pluie viennent s’écraser au sol. Seule une bande blanche noyée dans les pâturages vient rappeler qu’Adelboden va vivre son traditionnel week-end de Coupe du monde. Mais malgré l’air printanier et le manque de neige, l’organisation se montre sereine.
"Jeudi, ça aurait été difficile d’organiser une course mais mercredi, c’était parfait", s’enthousiasme Reto Däpp, co-directeur des courses. "On a de la neige, on est presque prêt. Si les nuits sont froides, on va avoir des bonnes courses. S'il fait plus chaud, on aura un peu plus de travail pour faire une piste très dure", concède-t-il.
Adelboden sans son mur, ce n'est pas Adelboden
Et du travail, il risque d’y en avoir surtout dans le mur final et son inclinaison de 60%. "C’est très pentu et les machines ont des difficultés à travailler sur ce terrain et à mettre la neige en place. Si on ne peut pas garantir la sécurité des athlètes, on pourrait arrêter la course avant le mur final".
Un scénario qui fait bondir Justin Murisier. "Adelboden sans le mur, ce n'est pas Adelboden. Après ils font tout pour rendre la course possible donc je ne vais pas pleurer. Moi, je vis de mon sport, je vis des compétitions, donc s’ils veulent se battre pour nous donner des courses, c’est bien. Mais je trouve que c’est un peu l’arnaque sur la marchandise pour tous les spectateurs qui viennent. Ce n’est pas très correct vis à vis d’eux". D'autant plus que tous les billets pour le géant de samedi ont été vendus.
Mieux vaut ne pas risquer la santé des athlètes
Pour Loïc Meillard, ces paysages verts sont, hélas, devenus une habitude. "A Garmisch, c’était la même chose. C’est clair que cela fait mal au coeur mais on ne peut pas changer la météo. Tant qu’il y a de la neige sur la piste c’est que l’on peut courir. Mais si ce n’est pas faisable, mieux vaut ne pas risquer la santé des athlètes".
Et si le manque de neige et les moyens drastiques mis en place par les organisateurs pour maintenir les différents rendez-vous de la saison suscitent l’incompréhension du grand public, Reto Däpp tient à rappeler une chose: "On n’a plus de courses, ni de Coupe d’Europe, ni de Coupe du monde, sans neige artificielle. Cela n’existe plus et il faut le dire". Car que l'on ne s'y trompe pas: la neige qui recouvre actuellement la Chuenisbärgli a été produite par les canons à neige... à la mi-décembre.
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Floriane Galaud - Adelboden