"On n’a presque pas une course de la saison où les conditions se ressemblent", fait remarquer Justin Murisier. A Bormio, les coureurs ont eu à faire à une piste plus verglacée que jamais. A Garmisch, c’est avec une neige molle que les techniciens ont dû se battre. Des conditions similaires sont attendues ce week-end dans l’Oberland bernois.
Les Suisses se sont donc entraînés sur des pistes salées, en Autriche. "Les entraîneurs nous ont proposé une copie quasi conforme des conditions qu'on a eues à Garmisch", explique Marc Rochat. "Ils ont fait un très bon boulot avec des conditions mouillées, salées, donc vraiment une simulation de ce que l'on pourrait avoir ce week-end".
Un revêtement "glissant"
Pour sa part, Justin Murisier assure être prêt même si de telles conditions ne sont pas sa "tasse de thé. Les neiges salées sont des neiges de bourrin. Il faut mettre de l’appui pour ressortir de la courbe. Le sel ça m’a parfois réussi mais c’est inconstant. Lors des finales de Coupe du monde l’année dernière, je me suis classé 3e de la 1re manche donc je sais encore skier sur le sel", sourit-il.
D’ailleurs, comment skie-t-on sur une piste salée? "C’est vraiment très spécial", répond Murisier. "Le sel rend la piste vraiment dure mais c'est vraiment du gros grain, c’est comme si on skiait sur des billes. Quand le skieur vient de passer, on peut voir la trace du ski derrière qui est très large et très vite un rail. On a l’impression que le ski fuit et on peut voir plus de fautes de ligne ou de fautes d’intérieur car le ski répond moins".
L'importance du matériel
Marc Rochat, qui s’est montré le plus à l’aise à Garmisch (7e) dans des conditions printanières, abonde. "C’est comme si on avait du gros sel de cuisine sur une table en marbre puis que l’on posait par-dessus une planche de bois: elle va glisser. C'est plus ou moins le même principe, c'est-à-dire qu’on va avoir cette sensation de skier sur un tapis qui se dérobe sous nos pieds".
D’où l’importance d’avoir le bon matériel: "On doit avoir des skis qui ont plus de réponses. C'est comme si on voulait sauter sur une surface dure. Si on skie sur une neige très froide, c'est comme si on saute sur un trampoline. Donc on va avoir du ski qui absorbe l'énergie. Et sur le sel, on doit avoir un ski qui rend l'énergie".
Pour Justin Murisier, "un réglage très agressif sur la glace marche aussi sur le sel parce que ce sont des conditions très extrêmes. C’est presque le même matériel qu’on utilise sur une piste glacée ou salée".
Et pour dompter la piste, chacun a sa technique. Pour Marc Rochat, il s'agira avant tout "d'attacher sa ceinture. Ce sont des conditions où il faut skier à l'instinct et à fond. Parce que si on se retient un peu dans ces conditions, on n'a aucune chance de faire un résultat."
Floriane Galaud - Adelboden
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