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Première course transfrontalière de l'histoire de la Coupe du monde

Les athlètes semblent apprécier cette descente. [Jean-Christophe Bott]
Les athlètes semblent apprécier cette descente. - [Jean-Christophe Bott]
Inédites, les descentes de Zermatt-Cervinia lancent ce week-end la saison masculine de Coupe du monde de ski alpin. Pour peu que la neige et le vent prévus laissent se tenir l'étape, déjà annulée l'an dernier, la "Gran Becca" s'annonce alléchante: première course transfrontalière de l'histoire de la Coupe du monde, avec un départ en Suisse et une arrivée en Italie, cadre majestueux face au Cervin, et record d'altitude.

Cette nouvelle destination, prévoyant 2 descentes hommes ce week-end suivie de 2 descentes femmes le week-end suivant, se veut une réponse au géant autrichien de Sölden, qui inaugure la saison des techniciens des deux sexes fin octobre, en créant une "ouverture de la vitesse".

Avec près de 4 km d'effort entre 3'800 et 2'865 m d'altitude, la "Gran Becca" promet des pointes à 135 km/h et toute la panoplie des descentes d'élite, "des sauts aux longs virages, des passages de glisse aux éléments de vitesse", avance son architecte Didier Défago, champion olympique 2010 de la spécialité.

Odermatt très satisfait

Et comme le géant de Sölden a été annulé chez les hommes en raison du vent, Zermatt-Cervinia lancera samedi la saison masculine par la plus belle des affiches: le duel entre le no1 mondial Marco Odermatt, double détenteur suisse du gros globe de cristal, et son dauphin norvégien Aleksander Aamodt Kilde.

Odermatt, très satisfait de sa préparation après une saison époustouflante marquée par un record de points, remportera-t-il sa 1re descente en Coupe du monde? Ou se heurtera-t-il une nouvelle fois au colosse scandinave, vainqueur de 6 descentes sur le seul hiver dernier?

afp/bao

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Dilemme

Zermatt-Cervinia illustre un peu plus l'artificialisation de la montagne pour y tenir des épreuves sportives, alors même que les effets du réchauffement y sont spectaculaires -un dilemme déjà illustré par la tenue des JO 2022 de Pékin sur des pentes arides, ou par les hélicoptères et camions de neige utilisés en 2017 pour préparer la mythique descente autrichienne de Kitzbühel.

"On a envie de préserver notre milieu et en même temps, on a envie de continuer notre activité. La question, c'est comment on peut arriver à faire tout ça au mieux" alors que le ski est "un des sports les plus concernés" par le changement climatique, résumait Alexis Pinturault à Sölden. "Avant, quand je skiais en France, il y avait 5/6 glaciers (praticables). Maintenant il n'en y a qu'un, un et demi si on compte Tignes".