La consécration pour Alexis Monney, des Suisses en feu en vitesse et une Camille Rast qui confirme en slalom

Très souvent, à l'issue d'un week-end de ski alpin chez les hommes, Marco Odermatt est à l'honneur. Mais cette fois, c'est un autre Suisse qui a pris toute la lumière: Alexis Monney. A Bormio, sur l'une des descentes les plus exigeantes du Cirque blanc, le Fribourgeois a été étincelant pour s'offrir une première victoire en Coupe du monde! Alors que son meilleur résultat jusque là était une 8e place - à Kitzbühel -, il a été magistral sur la Stelvio pour offrir au canton de Fribourg son premier succès de l'histoire en Coupe du monde.

Alexis Monney était pourtant parti timidement avec seulement le 18e temps du premier secteur et le 20e du deuxième, mais il a réalisé une fin de course exceptionnelle pour prendre la tête. Meilleur temps sur les secteurs 4 et 5, il a terminé en trombe avec des courbes époustouflantes.

Et, au lendemain de sa première victoire en Coupe du monde, Alexis Monney a plus que confirmé, cette fois-ci en super-G, en prenant la troisième place! Comme la veille, le Fribourgeois est parti timidement en ne signant que le 25e temps du premier secteur, mais en finissant une nouvelle fois en boulet de canon, il a réduit son retard du premier temps intermédiaire (+0"57) pour finalement échouer à 0"24 du vainqueur du jour.

Outre Alexis Monney, c'est toute l'équipe de Suisse qui a brillé en descente. A commencer par Franjo von Allmen. Sur la Stelvio, le Bernois a débuté très timidement en ne signant que le... 50e temps au premier intermédiaire, mais il a été excellent sur le reste du tracé pour finalement être le seul à régater avec Alexis Monney. Alors que le Fribourgeois a repoussé le Canadien Cameron Alexander, troisième, à 0"72, Franjo von Allmen n'a lui échoué qu'à 0"24 de son compatriote.

Vient ensuite Marco Odermatt. Le Nidwaldien, qui a vu son airbag s'ouvrir après avoir frôlé la chute après 55 secondes de course, a tout de même pris une excellente cinquième place à 0"80 d'Alexis Monney. Il aurait, a minima, fini sur le podium sans cet incident de course. Enfin, il est également à mentionner Justin Murisier, 6e, Marco Kohler 9e - avec le dossard no30 - et Stefan Rogentin 12e.

En somme, l'équipe de Suisse de descente connaît un début de saison brillantissime avec trois doublés en trois descentes. Pour rappel, avant qu'Alexis Monney ne s'impose devant Franjo von Allmen à Bormio, Marco Odermatt avait connu la victoire à Val Gardena devant Franjo von Allmen et Justin Murisier le succès à Beaver Creek devant Marco Odermatt. Résultat des courses? Nous retrouvons quatre Suisses aux quatre premières places de la Coupe du monde de descente! Exceptionnel!

En super-G, il n'y a certes pas eu de victoire, mais la 3e place d'Alexis Monney, la 4e de Stefan Rogentin, la 5e de Marco Odermatt et la 6e de Franjo von Allmen laissent augurer une saison où plus d'un Suisse jouera la gagne dans la spécialité.

La Norvège a trouvé un nouveau visage en vitesse. En l'absence d'Aleksander Aamodt Kilde pour cause de blessure, Fredrik Möller assure la relève du côté norvégien. Le skieur de 24 ans, qui ne s'était jamais classé mieux que 21e en super-G, a remporté d'une main de maître la course de Bormio. Ajoutez-y deux quatrième places à Beaver Creek et Val Gardena, et vous retrouvez le Norvégien en sérieux candidat au petit globe de cristal de la spécialité.

Après trois courses, Fredrik Möller ne se retrouve en effet qu'à cinq points du maître de la discipline: Marco Odermatt (205 points contre 200). Le Nidwaldien, double tenant du titre du petit globe du super-G, a un nouvel adversaire qu'il va falloir surveiller de près.

Bormio aura fait parler, beaucoup parler. Lors de l'ultime entraînement de la descente, c'est tout d'abord Cyprien Sarrazin qui a connu une chute spectaculaire. Le Français, grand rival de Marco Odermatt en vitesse, s'est envolé sur un mouvement de terrain pour finir dans les filets de sécurité. Après de longues minutes de soins à même la piste, il a été héliporté à l'hôpital. Cyprien Sarrazin a depuis été opéré avec succès d'un hématome intracrânien. On ne connaît pour l'heure pas la durée de son absence.

Au même endroit, lors du même entraînement, Josua Mettler a également connu une terrible chute. Le Saint-Gallois de 26 ans, qui a été rapatrié à Zurich, souffre d'une déchirure du ligament antérieur, d'une déchirure du ligament interne et d'une déchirure du ménisque interne... aux deux genoux. Josua Mettler, qui doit se faire opérer, voit sa saison s'arrêter abruptement.

En super-G, Gino Caviezel a également connu la chute. Le Grison, qui est sorti après 45 secondes de course, a été héliporté à l'hôpital. Victime de blessures à l'épaule et à un genou, son absence n'est pas encore connue, des examens complémentaires devant être réalisés.

Le week-end à Semmering, en Autriche, n'a pas été couronné de succès pour les Suissesses. Il n'est néanmoins pas à critiquer. A commencer par Camille Rast. Certes jamais dans le tempo en géant, où elle n'a pris que la 17e place, la Valaisanne a confirmé en slalom en prenant la 4e place. Cette nouvelle performance lui vaut de garder la tête du petit globe de cristal de la spécialité avec vingt points d'avance sur l'Allemande Lena Dürr. Mais, surtout, la tête du classement général avec dix-sept points d'avance sur sa plus proche poursuivante.

De son côté, Lara Gut-Behrami connaît pour l'instant plus de succès en vitesse qu'en technique. Troisième de la première descente de la saison à Beaver Creek et deux fois deuxième en super-G, à Beaver Creek et Saint-Moritz, la Tessinoise, absente à Sölden et treizième à Killington, n'a pris que la neuvième place du géant de Semmering. A sa décharge, Lara Gut-Behrami, tenante en titre du petit globe de cristal de la spécialité, a connu un énorme accroc en deuxième manche - après 29 secondes de course - qui lui a ôté tout espoir de bien figurer au classement alors qu'elle avait pris la deuxième place après le premier tracé.

Pour Wendy Holdener, c'est un nouveau week-end encourageant. La Schwytzoise, qui a repris la compétition en début de saison après sa grave blessure en décembre 2023, s'est classée 21e du géant. Vingt-cinquième à Sölden et douzième à Killington, Wendy Holdener assure son rang dans le top-30 mondial. En slalom, sa discipline de prédilection, elle fait encore mieux. Seizième à Levi, quatrième à Gurgl et deuxième à Killington, elle a signé une très belle sixième place à Semmering. Quatrième après la première manche, la Schwytzoise a certes connu un deuxième tracé plus compliqué - vingt-et-unième temps -, mais démontre qu'elle est de retour aux affaires. Preuve en est sa sixième place au classement de la spécialité, à seulement septante points de Camille Rast.

La régularité de Mélanie Meillard est également à souligner. Certes, la Valaisanne est sortie de piste en géant à Semmering, mais elle a obtenu un nouveau top-10 en slalom. Septième à Levi, dixième à Gurgl et cinquième à Killington, elle s'est classée septième du slalom. Dixième après la première manche, elle a su se montrer solide sur le second tracé pour reprendre trois places.

Enfin, il est à noter deux grandes premières. Les premiers points en Coupe du monde d'Eliane Christen et de Janine Mächler. Partie avec le dossard 47, la première nommée s'est qualifiée avec brio au 19e rang au terme de la première manche avant de grappiller sept places pour terminer à une excellente 12e place. Pour la seconde nommée, dossard 48, elle s'est qualifiée pour le second tracé pour seulement... 0"01, mais a su réaliser une deuxième manche solide pour terminer au 26e rang. Chapeau.

Cette étape de Coupe du monde en Autriche a été marquée par la performance extraterrestre de Zrinka Ljutic. La Croate de 20 ans, joyau du ski alpin, a marqué de son empreinte le slalom de Semmering. Stratosphérique en première manche en signant les meilleurs temps de chaque temps intermédiaires si ce n'est le troisième (deuxième temps), elle a repoussé sa dauphine, l'Allemande Lena Dürr, à 0"51.

Mais, c'est sur le second tracé que Zrinka Ljutic a marqué les esprits. Loin de pratiquer un ski impeccable, elle a tout de même réalisé le meilleur temps de la seconde manche - pour 0"04 - mais a surtout repoussé la deuxième, Lena Dürr, à 1"75. Une performance à la Mikaela Shiffrin.

Katharina Huber n'est pas une débutante en Coupe du monde. Pourtant, ce samedi à domicile lors du géant de Semmering, l'Autrichienne a connu une mésaventure qui n'est pas sans nous rappeler celle de la Française Marion Rolland lors des Jeux olympiques de Vancouver en 2010.

Une poussée de bâtons mal maîtrisée, un rattrapage manqué, et c'est la chute pour Katharina Huber après seulement... 5 secondes de course. Si elle s'en sort indemne, il n'avait pas été le cas de Marion Rolland en 2010, qui malgré une cabriole qui paraissait sans conséquence, avait subi une rupture des ligaments croisés du genou gauche.