"Aujourd’hui je prends plus de plaisir à être skieur professionnel", confie Daniel Yule
L'ouverture de la saison de slalom aura lieu ce week-end à Levi. La classique finlandaise fête ses 20 ans sur le circuit de la Coupe du monde avec le traditionnel slalom dames samedi et, dimanche, le retour des hommes sur la Black. Les slalomeurs n’y ont plus skié depuis 2019 et se réjouissent de pouvoir lancer leur saison plus tôt que ces dernières années.
Parmi les expérimentés, Daniel Yule entamera ce week-end sa 13e saison en Coupe du monde. Meilleur slalomeur suisse de l’histoire avec ses 7 victoires et 17 podiums, le Valaisan aborde cet hiver très sereinement, comme il le confiait il y a un mois, lors d’un entraînement dans sa salle de force. "La préparation estivale en Amérique du Sud s’est très bien passée. On a eu d’excellentes conditions. Il a fait relativement chaud, mais du coup pour moi la neige molle c’était vraiment parfait parce que c’est là que j’ai un peu plus de peine en course, donc c’était vraiment les meilleures conditions d’entraînement pour moi. Après on sait comment c’est en ski alpin : ce qui compte ce sont les courses. Donc on saura à quel point la préparation a été bonne à Levi. "
Le skieur de La Fouly paraît plus affuté que jamais. Il confirme. "Physiquement je me sens vraiment bien, je dirais que je me sens presque mieux à 31 ans qu’à 25. " Il ressent également une fraîcheur mentale. "Quand on est plus jeune tout est nouveau, on est plus excité. Mais maintenant j’arrive à plus savourer tous les bons côtés d’être skieur. C’est peut-être aussi les années, le succès, il y a moins cette pression de se dire : je dois prouver des choses, même pour moi-même. D’avoir vécu un peu d’autres choses aussi, on se rend compte qu’on a passablement de chance. Alors qu’à l’âge de 20 ans, je n’aimais pas la condition physique - être au fitness, je n’avais aucun plaisir- maintenant je me rends compte que des gens font ça comme hobby et moi ça fait partie de mon travail de prendre soin de mon corps, de me préparer à aller skier. Aujourd’hui je prends du plaisir à être au fitness. Donc est-ce que c’est l’expérience, l’âge, ou un changement de mentalité, mais ces dernières années je remarque que je prends plus de plaisir à être skieur professionnel, et je me rends compte de la chance que j’ai de pouvoir faire ça."
Montrer mon meilleur ski à toutes les courses
Daniel Yule veut savourer d’autant plus qu’il se sait plus proche du crépuscule que de l’aube de sa carrière. "Je ne vais pas encore faire 10 ans. Mais pour l’instant, le plus important c’est la santé physique, après aussi le plaisir et les résultats qui suivent. Donc dans ma tête, tant que ces trois composantes sont au rendez-vous, j’ai l’intention de continuer. On sait qu’il y a des Mondiaux à Crans Montana en 2027 donc j’espère que je serai encore concurrentiel pour pouvoir jouer devant en 2027. Au moins!"
Pour cet hiver, qui sera marqué par les championnats du monde de Saalbach en février, ses objectifs sont simples. "Montrer mon meilleur ski à toutes les courses. Evidemment cette année il y a des Mondiaux, mais notre équipe de slalom est vraiment très forte, donc avant tout, il faut se qualifier. Et je pense que Marco Odermatt l’a prouvé ces dernières années, la meilleure préparation pour les grands-rendez-vous c’est une bonne saison de Coupe du monde."
Vidéo et texte de Gaëlle Cajeux
"Wengen et Schladming me font rêver"
Le Valaisan adore les ambiances de feu et collectionne déjà une belle série de victoires dans les classiques, à Madonna di Campiglio, Adelboden et Kitzbühel. Il rêve d’en ajouter deux autres à son palmarès. "J’ai fait des podiums à Wengen et à Schladming, mais vraiment si là aussi je pouvais accrocher une victoire, ce serait quelque chose d’assez magnifique pour un slalomeur de pouvoir dire : j’ai gagné sur toutes ces pistes mythiques. Wengen pour moi c’est la piste la plus difficile en Coupe du monde et Schladming c’est une ambiance de folie. Ce sont les deux courses qui me font rêver."