Marius Robyr (76 ans) vit sa dernière édition en tant que patron des épreuves de Coupe du monde de Crans-Montana et ne cache pas avoir un petit pincement au coeur. "Oui, c'est une édition particulière, a-t-il admis au micro de Delphine Gendre, à la Matinale de la RTS. Cela fait de nombreuses années que je m'occupe de ce rendez-vous, donc il y a inévitablement de la nostalgie. J'ai un peu le trac de voir arriver ces épreuves, mais je crois que c'est normal..."
L'ancien patron de la Patrouille des Glaciers voit une page se tourner. "Ce qui me frappe, c'est de me dire que je vais quitter tous ces amis qui travaillent sur la piste pour la bonne tenue de ces épreuves. Nous sommes quasiment 600... Alors oui, je mentirais si je disais qu'il n'y a pas de nostalgie."
Cheville ouvrière de la candidature gagnante de Crans-Montana pour les Mondiaux 2027, Marius Robyr reconnaît avoir connu un grand bonheur avec l'attribution de cet événement à la station valaisanne: "J'ai en effet été très ému. J'ai connu de grands moments dans ma vie, comme mon mariage ou les naissances de mes enfants, mais c'est vrai que l'attribution des championnats du monde également été un grand moment. C'était surtout la récompense d'un immense travail effectué pour le canton du Valais et pour Crans-Montana."
Ainsi, la boucle est-elle presque bouclée pour le Valaisan. "J'avais eu la chance de participer à l'organisation des Mondiaux de Crans-Montana en 1987 et, lorsqu'en 2006, on m'a demandé de remettre sur pied des épreuves de Coupe du monde dans la station, j'avais fixé 3 objectifs, dont le dernier qui consistait à réorganiser des Mondiaux. Tous les objectifs ont été atteints."
Marius Robyr peut s'en aller avec le sentiment du devoir (très bien) accompli. Reste que ce n'est pas pour autant qu'on ne le reverra pas. "Il faut savoir servir et disparaître", dit-il. Avant d'ajouter: "Mais pour mieux réapparaître ailleurs."
Propos recueillis par Delphine Gendre
Adaptation web: ace
"J'ai mon style"
Interrogé sur le fait qu'il ne s'est pas forcément fait que des amis au gré de ses expériences, notamment en raison de son côté militaire, Marius Robyr ne s'est pas caché: "J'ai mon style, c'est clair. Oui, je suis un militaire, j'ai 4200 jours de service derrière moi, soit près de 13 ans. J'aime que les choses soient claires. J'applique la règle des 3C, à savoir commander, contrôler, corriger. Cela est globalement très bien passé. Mais heureusement que je n'ai pas que des amis. Car si je n'avais que des amis, cela voudrait dire que j'ai été mauvais."
"Je souhaite sincèrement que Lara s'impose"
Voici trois ans, une bisbille avait opposé Marius Robyr à Lara Gut-Behrami, après que celle-ci avait critiqué la piste de Mont Lachaux. Aujourd'hui, le Valaisan n'en garde aucune rancune, mais admet que les mots n'étaient pas passés. "Pour moi, Lara était allée trop loin. Dire que la piste était un "massacre", ce n'était pas possible, car mon équipe avait travaillé jour et nuit pour la préparer et faire en sorte que les courses puissent avoir lieu. J'accepte les critiques, évidemment, mais pas le mot "massacre". Je crois qu'athlètes et dirigeants devraient parfois venir voir comment se passe l'organisation avant de juger... Mais je ne suis pas rancunier, car c'est un vilain défaut. Je souhaite d'ailleurs très sincèrement que Lara puisse gagner ici ce week-end."