L'Autrichien, considéré par beaucoup comme le meilleur skieur de l'Histoire avec ses 8 gros globes de cristal (un record) et ses 67 victoires en Coupe du monde, avait annoncé en avril son retour à la compétition 5 ans après sa retraite, cette fois "pour le plaisir" et sous les couleurs des Pays-Bas, le pays de sa mère.
L'annonce avait surpris à l'époque et continue à questionner à quelques jours du lancement de la saison en Autriche, où le skieur jouit du statut de rock star. Car Hirscher, désormais 35 ans, n'a plus enfilé de dossard depuis 2019 et n'a pas démontré depuis qu'il avait retrouvé son niveau sur les skis.
Il s'est certes entraîné en Nouvelle-Zélande cet été mais est rentré plus tôt que prévu en Europe, sans s'aligner sur la compétition continentale qu'il avait initialement cochée. Dans le même temps, certains médias spécialisés ont rapporté qu'il avait semblé très loin du niveau mondial lors des entraînements.
"Un top-15 pas réaliste"
A la télévision autrichienne début octobre, Marcel Hirscher a répété que son souhait était de participer au géant de Sölden. "Mais je ne peux pas répondre à cette question aujourd'hui. Tant que je ne me sentirai pas à peu près prêt pour (mon retour), je ne le ferai pas", avait-il nuancé.
Et d'admettre: "actuellement, viser une place dans le top-15 ne serait pas réaliste. Il y a encore quatre secondes à rattraper" pour rivaliser. Un gouffre en ski. Pour l'instant, Hirscher s'entraîne sur les glaciers autour de Sölden. "Ces jours-ci, le ski est de plus en plus agréable, surtout en retrouvant de vieux amis dans la montagne", a-t-il écrit la semaine dernière sur Instagram.
Un malentendu sur sa participation
La Fédération batave avait annoncé mardi que Marcel Hirscher serait bien au départ du géant inaugural de la Coupe du monde à Sölden dimanche, mettant ainsi fin à l'interminable suspense. Mais l'information a été démentie peu après: Hirscher "ne prendra le départ que s'il se sent vraiment à l'aise et compétitif", a affirmé l'agence de presse autrichienne APA.
Après deux bonnes journées d'entraînement à Hintertux, son entourage a indiqué qu'il prendrait sa décision vendredi. Un malentendu en serait à l'origine de cette confusion.
agences/alt/btro
Une wild-card qui fait grincer des dents
En tant que multiple champion olympique (2 fois) et du monde (5) et multiple vainqueur de la Coupe du monde (8), Hirscher bénéficie pour son retour d'une wild-card qui lui assure un dossard correct (no31) sans s'inquiéter du classement mondial qui régit normalement l'ordre de départ des coureurs et donc les conditions de la piste au moment de leur passage.
De quoi faire grincer des dents. Car si tout le monde s'accorde à dire que le retour de Hirscher est une excellente nouvelle pour l'attractivité du sport, certains estiment que le passe droit qui lui est accordé est injuste quand d'autres athlètes doivent se battre toute l'année pour conserver un dossard correct.
"La FIS souligne toujours que le fair-play doit être au centre de chaque règle, a par exemple réagi le skieur valaisan Justin Murisier. Mais pour Marcel Hirscher, on ajoute une règle qui n'est définitivement pas équitable."